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| Documentaires -> Historique |
Les fruits étranges du communisme
avec Dusan Hanak
Malavida 2012 / 20 € - 131 ffr.
Durée film 96 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Slovaquie, 1995
Sortie DVD : 25 Juillet 2012
Titre original : APIEROVY HLAVY
Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : Couleurs
Format audio : Slovaque, mono
Sous-titres : Français
Bonus :
- Livret de 16 pages d'analyses
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Malavida, l'éditeur qui a l'audace de publier des films de la cinématographie tchèque, slovaque et polonaise entre autres, uvres que l'on ne voyait plus depuis des années, revient à la charge en sortant un documentaire du cinéaste slovaque Dusan Hanak, son dernier film à ce jour, hélas.
Têtes de papier évoque, de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à la Révolution de Velours, les crimes et les horreurs du régime communiste : tortures, séquestrations arbitraires, assassinats, atteintes aux droits de l'Homme, goulag, etc.
Dusan Hanak ne se contente pas d'évoquer cette période terrible et de condamner un système idéologique dune façon sentencieuse. Ces têtes de papier sont le portrait grotesque de ces marionnettes qui ont gouverné la république tchécoslovaque pendant de longues années. S'il nous montre des documents d'archive avec les dirigeants et apparatchiks en situation, il oppose, dans un montage ironique, à ces images officielles, ces marionnettes à échelle humaine faites de visages grotesques (rappelons que la Tchécoslovaquie a une grande tradition populaire de marionnettes), histoire de ridiculiser à jamais ces figures du pouvoir. Ces têtes de papier étaient apparues lors de la parade du 1er mai 1990 de la révolution de velours.
Etant donné que le sujet est déjà tragique, Dusan Hanak a décidé de prendre une certaine distance et déviter de sappesantir dune façon trop pathétique ou trop indignée. Ce qui ne lempêche pas de pointer la folie dun régime qui a «combattu» le nazisme pour perpétuer à son tour des crimes en masse ou denvoyer dans les goulags des personnes qui avaient cru, pour la plupart, en lui.
Duan Hanak filme des dizaines de personnes qui évoquent les crimes du régime, témoignages émouvants de gens anonymes meurtris à vie. Souvent, il ajoute des musiques, des bruits qui ridiculisent les idéaux et les images kitsch que le pouvoir promouvait généreusement.
C'est ce qui sauve ce documentaire du simple constat horrifique envers un régime honni. Sur le mode dramatique et «frivole», le cinéaste évite toute diatribe sans oublier les mensonges du régime et sa cohorte de victimes. Ultime élégance que cette dérision d'un cinéaste envers une idéologie qui a causé des millions de dupe et de morts. Une vieille "tradition" tchèque et slovaque que cette ironie, afin de ne pas se confondre avec ses adversaires. Rappelons que lors de l'invasion des chars soviétiques dans Prague en 1968, les habitants changèrent les plaques des rues afin de désorienter les monstres de fer.
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 14/09/2012 )
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