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Cinéma (politique) direct
avec Christophe Otzenberger
Arte Vidéo 2006 /  23.99  € - 157.13 ffr.
Durée DVD 180 mn.
Classification : Tous publics

Sorties : France, 1995 (La Conquête de Clichy) ; 1996 (Une journée chez ma tante, au Mont-de-Piété)

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : Pal, 1.33
Format image: Couleurs, 4/3
Format audio : Français. Mono d’origine.


Bonus :
- Rencontre avec Raymond Depardon, photographe et cinéaste
- Entretien avec Laurent Roth, cinéaste et critique
- Commentaires de séquences par Christophe Otzenberger et Bernard Sasia, monteur
- Le point de vue de Eric Halphen, ancien juge d’instruction et écrivain

Livret, entretien de Christophe Otzenberger avec Pierre Breitman, journaliste

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Cela s’appelle avoir du nez ! En 1993, Christophe Otzenberger et son assistant cherchent une cellule RPR des plus actives pour tourner un court-métrage pour Canal +. Direction Clichy-la-Garenne. Ils y rencontrent Didier Schuller, attrayant personnage, conseiller régional RPR d’Ile de France, député suppléant, décidé à reprendre le canton et la mairie au PS ; sa compagne et mère de deux de ses enfants, Christelle Delaval, qui gère la permanence ; les militants ; les habitants, leurs revendications. Prolongeant le court-métrage, Otzenberger propose au couple Schuller - Delaval de le suivre avec une caméra pendant la campagne électorale des cantonales. Ils acceptent.

En novembre 94, l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine éclate, après une perquisition du juge Halphen. Didier Schuller sera condamné en 2005 à cinq ans de prison dont trois avec sursis, 150 000 euros d'amende et à cinq ans de privation des droits civiques par le tribunal correctionnel de Créteil pour trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux. C’est à travers le prisme de cette affaire-là, de son rôle dans la présidentielle de 1995, de la mise en cause du docteur Maréchal, beau-père du juge Eric Halphen, à la fuite de Didier Schuller en République Dominicaine, son retour de cavale, son jugement, sa défense, sa condamnation, que nous replongeons dans cette campagne électorale locale, qui interroge la vrai nature du politique.

Dans la lignée du cinéma direct ­– «Le cinéma direct, en bref, c’est l’apparition du "je" dans le documentaire, soit la présence ou le regard assumé du cinéaste sur son sujet», explique Catherine Bizern, déléguée générale des Re­ncontres du cinéma documentaire de Pantin ­–, sous l’influence du cinéma de Raymond Depardon, ce documentaire «à la manière d’un film ethnologique, à la manière d’un film scientifique se propose de comprendre aussi le sens des mots, le clientélisme ; de filmer, en fait, la politique du terrain : de l’interaction entre le travail quotidien du militant et le travail politique» (extrait de la note d’intention, publiée sur un précieux petit livret accompagnant le DVD et détaillant les conditions de tournage du film, via un entretien avec Pierre Breitman, journaliste).

Au départ, le cinéaste souhaite filmer à Clichy une bataille électorale locale, comme un échantillon de la pratique politique. Il suit Gilles Catoire, maire PS de Clichy, et Didier Schuller, opposant RPR. L’un est effacé, timide, mal à l’aise face à la caméra, l’autre, comédien, démagogique, ambitieux, pense sûrement que la caméra le montrera à son avantage. Alors le film se recentre sur la petite cellule RPR, avec ses militants colleurs d’enveloppes, son organisatrice Christelle Delaval, son patron Schuller, sa stratégie de quadrillage de la ville.

C’est la nouvelle année, Schuller distribue vœux, bises et calendriers RPR à tout va, air bonhomme, sourire charmeur pour les mamies. Sur le marché, pourquoi ne pas acheter ostensiblement une belle chemise ? Une vendeuse, c’est une voix ! Et chez le marchand de journaux, il faudra bien choisir avec Christèle, pas un ni deux, mais cinq, six journaux ou magazines ! Lors de la remise des colis aux personnes âgées, surtout les attendre à la sortie et proposer un véhicule pour les ramener chez elles et concurrencer les transports proposés par le maire. Quand au contenu des colis, quand même, il faudra veiller, en cas d’élection future à la mairie, à en revoir la qualité ! A la permanence, Christèle, petit lieutenant charmeur et ambitieux, travaille les argumentaires pour les tracts. Il faut la voir, ailleurs, courir après une joggeuse, pour lui faire signer une pétition ! Que dire d’un Schuller, en fin de banquet, imitant un jour le cerf, avec une bouteille vide !

Et puis, allons-y pour la démagogie, l’animal politique ici présenté est un caméléon, s’adaptant aux discours de chacun. «S’il y a bien quelque chose que je n’accepte pas, c’est le racisme, mais on peut quand même, en période de chômage, engager la priorité des Français.» La permanence RPR n’est plus seulement centre politique opérationnel, chaque problème y sera résolu, emploi, logement…

La sortie de La Conquête de Clichy en DVD est accompagnée, outre le livret déjà mentionné, de compléments de programme riches en commentaires. Raymond Depardon, photographe et cinéaste, «importateur» du cinéma direct en France, analyse le rapport de la caméra aux personnes filmées, le besoin de celles-ci d’être écoutées, leur transformation, leur humanité qui apparaît à travers tous leurs petits gestes publics, l’intervention du cinéaste en cours de tournage. Laurent Roth, cinéaste et critique, interroge le choix du cinéma direct, de l’importance de «coller aux gens», de «marcher en cadrant». Bref, le rapport au corps, celui du cinéaste, celui des personnes filmées. C’est cette gestuelle qu’analyse aussi Bernard Sasia, chef monteur. Enfin, Eric Halphen, ancien juge d’instruction et écrivain, revient sur l’enquête qui l’emmena à perquisitionner la permanence RPR de Schuller à Clichy. Christophe Otzenberger lui demande son avis sur l’utilisation du film comme pièce à charge contre Didier Schuller par le tribunal de Créteil.

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Une journée chez ma tante, au Mont-de-Piété

"Il assure des secours d’argent peu onéreux aux emprunteurs dénués d’autres ressources"
: le 9 décembre 1777, le roi Louis XVI rétablit l’institution du Mont-de-Piété dont le principe repose sur le prêt sur gage. Le 24 octobre 1918, le Mont-de-Piété devient Crédit Municipal de Paris. Le Prince de Joinville, troisième fils de Louis-Philippe, pour honorer ses dettes de jeu, avait dû déposer sa montre au Mont-de-Piété. N’osant l’avouer à sa mère, la reine Amélie, qui s’étonnait de ne plus la lui voir porter, il aurait prétexté l’avoir oubliée chez sa tante !

C’est ici, dans ce documentaire tourné en 1996, le quotidien de cet établissement bancaire particulier. Des petits gens viennent gager quelques objets de valeurs, parfois des fonds de commodes dérisoires. De l’autre côté du comptoir, compatissants, les employés accueillent, expliquent le fonctionnement du Crédit Municipal, portent les objets à l’expert pour une estimation, reviennent avec un montant pour le gage, parfois un refus.

Intéressant.


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 06/09/2006 )
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