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La reine Anna
avec R.J. Cutler, Anna Wintour
Diaphana TF1 Vidéo 2010 /  19,99  € - 130.93 ffr.
Durée film 86 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2009
Sortie DVD : 20 Janvier 2010

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français


Bonus :
- Entretien avec R.J. Cutler
- Séquences inédites
- Bandes annonces

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Le Diable s'habille en Prada, le roman comme le film, ont concouru à extraire du petit milieu de la mode, la redoutable et respectable renommée d'Anna Wintour. La papesse de la mode, qu'on dit intransigeante, autoritaire, implacable, froide, influente, accepte ici de montrer son visage. Un visage qu'on résume depuis vingt ans à cette coupe au carré et ces lunettes noires, son goût pour la fourrure aussi, absolument assumé, et, surtout, avant tout, sa maestria dans tout ce qui touche, de près ou de loin, à ce monde à part.

Un monde où l'art côtoie les vanités, et les gros billets la bohème, une industrie, une façon d'être, une philosophie. Il y aurait tant à dire sur la mode aujourd'hui, sa puissance, ses impasses, son impact, sa superficialité, son rôle dans l'économie, la politique et la culture. La rédactrice en chef du Vogue américain synthétise avec une certaine perfection la conjonction de ces différences, la déclinaison de toutes ces variantes.

Elle porte un secteur économique en son entier, fait et défait les noms, les enseignes. On voit dans le film (et les passionnantes et abondantes scènes coupées proposées ici en suppléments) à quel point les designers qui, surtout les plus jeunes, lui doivent beaucoup (on voit ici l'une de ses dernières coqueluches, Takhoon, en pleine ''naissance'' et ascension), l'accueillent avec déférence et inquiétude : Nicolas Guesquière (Balenciaga), Olivier Theyskens (chez Nina Ricci jusqu'à récemment), Stefano Pilati (Yves Saint Laurent) apparaissent ici sourires forcés et rougissant devant la dame. Même les vieux de la vieille, Lagerfeld, Oscar de la Renta ou Galiano peinent à parler d'un pieds égal avec elle. Lagerfeld minaude, parle tennis (la passion de Wintour) et Galiano ne pourra pas contredire le nom qu'elle lui suggère pour l'un de ses sacs à main...

En cela, le film confirme les idées reçues sur Anna W., tout en les affinant. On comprend que son intransigeance et ses exigences n'ont d'égal que son absolu professionnalisme. Un autoritarisme légitime donc, qui exaspère certes ses collaborateurs, mais qu'ils acceptent. Dura Lex sed Legis. Ici, c'est Anna qui édite... et édicte les lois.

C'est avec Grace Coddington, ancien mannequin et actuelle directrice artistique du Vogue US, que la relation est la plus proche et donc la plus tendue. Grace crée, photographie, met en scène, forte d'une connaissance intime de la mode (ces deux-là sont toujours côte à côte devant les podiums). Les budgets des shootings sont astronomiques et parfois, avortent entièrement ou tout du moins succombent aux coups de griffes d'Anna. La beauté des prises n'est pas tout, on le comprend ici. Grace avale ces nombreuses couleuvres, elle le fait depuis vingt ans. Ce personnage, jusqu'à présent tapi dans l'ombre de la rédac-chef, est un des points forts du documentaire ; une personnalité s'y révèle en même temps qu'elle aide à mieux saisir ''la'' Wintour.

Le portrait psychologique rapidement brossé de cette femme issue d'une famille anglaise d'héritiers qui ne l'ont jamais prise au sérieux est moins convainquant, plus facile. De même que la mise en scène de l'impératrice-mère poussant sa fille, Bee Shaffer, à prendre un jour sa suite, ce que la ''dauphine'' ne semble pas si aisément accepter. A suivre...

Passage obligé, et sans doute déjà vu sur grand écran, pour les inconditionnels de la mode, The September Issue apportera une compréhension plus fine de cet univers étrange à ceux qui lui sont plus extérieurs, voire hermétiques. En soi d'ailleurs, le documentaire, excellemment réalisé, nous en dit beaucoup sur notre temps : ses idoles, ses névroses, ses apories...


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 22/01/2010 )
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