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Du monde entier
avec Jean Rouch,  Collectif
Editions Montparnasse 2011 /  69  € - 451.95 ffr.
Durée DVD 1575 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : France, 1981-2009
Sortie DVD : Novembre 2011

Version : 10 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Formats 1.33, 1.55, 1.77, 1.85
Format image : Couleurs et N&B, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français mono et stéréo 2.0
Sous-titres : Français


Bonus :
- Le film ethnographique est une discipline émerveillée... Livret de 32 pages.

L’auteur du compte rendu : Benoît Pupier est réalisateur de documentaires.

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Ce formidable coffret réunit 25 documentaires primés au festival Jean Rouch (films ethnographiques) entre 1982 et 2010. Un cinéma qui pousse au décentrement. Ces films donnent à voir l'organisation des sociétés, leurs transformations, leurs luttes, les conflits qui les traversent, les rituels qui les structurent. «Ne jamais oublier à quel point dans un film, un documentaire, il peut y avoir un effet créé par la présence de caméra», écrit Jean Gaumy, photographe et cinéaste, dans le livret qui accompagne les DVD.

La question de la transparence et de l'enregistrement du réel se pose à chaque fois, est oubliée, refait surface. Une interrogation en mouvement. Dans La Boucane, en 1982, Jean Gaumy revient montrer aux ouvrières d'une fabrique de harengs fumés à Fécamp des photos d'elles prises dix ans auparavant. Le dispositif réflexif lance les confidences autour du travail pénible, répétitif, et de la vie. La plupart du temps, c'est un observateur étranger qui filme le groupe. Dans Les Mursis caméra au point, c'est Olisarali Olibui, chef de son groupe d'âge, anglophone, qui filme les traditions de ce peuple de pasteurs nomades d’Éthiopie, menacé par le développement du tourisme et la chasse de loisirs. Il filme une confrontation au monde moderne. Il est observateur mais aussi acteur : il subit un châtiment corporel collectif décidé par les Anciens après le meurtre d'un membre d'une tribu voisine. Une recherche de canalisation de la violence et de processus judiciaire. Une réunion finale entre tribus montre une recherche collective de consensus pour échapper à la violence mimétique.

Parfois c'est le geste du cadreur qui traduit le jeu du point de vue. Cabale à Kaboul filme Zabulon et Isaac, les deux derniers Juifs d'Afghanistan, qui se partagent la cour d'une ancienne synagogue. Dans cette tragi-comédie documentaire, les deux hommes se disputent leur légitimité juive et l'attention du cinéaste. Un troisième personnage fera irruption. Un fils du vieil Isaac débarque d'Israël caméscope au poing. L'espace d'un instant, la caméra ne sait pas qui filmer : le vieil homme qui ne reconnaît pas son fils (faux fils ?) ou l'homme sur le pas de la porte qui refuse d'être filmé.

La forme varie entre ces différents documentaires. Il y a la classique approche didactique avec voix-off, explications scientifiques et témoignages comme dans Le Maître des chèvres – sacrifices et divinations chez les Hamar du sud de l'Ethiopie. Le commentaire décrit la répartition des rôles pour l'élevage des chèvres, la lecture des entrailles par le devin pour lutter contre les maladies. Dans Les Kayapo sortent de la forêt, c'est un récit, au début de l'année 1989, d'un rassemblement de groupes auparavant hostiles et ennemis autour du chef Raoni pour faire face au projet de construction d'un énorme barrage hydro-électrique à Altamira au Brésil. D'autres films sont plus méditatifs. Le père, le fils et le Saint Torum filme un vieux chamane, sa femme et leur fils. Ce dernier travaille pour une société pétrolière qui puise du pétrole sur les terres ancestrales des Kantys. Le fils négocie les expropriations et oublie de rendre visite à ses parents. Ce drame familial glisse vers la mélancolie. Grand-mère Taimagura observe Masayo Mukaida installée à Taimagura près du mont Hayachine au Japon. Dans la rudesse du lieu et des saisons, il lui faut cultiver la terre, préparer le miso, produit à partir de soja fermenté. Indo Pino filme une chamane sur l'île de Célèbes, Sulawesi, Indonésie. Malade elle est soignée par d'autres chamanes mais aussi par les Français qui lui donnent des médicaments. Analysant la perception de son propre corps, Indo Pino mêle dans sa représentation du monde esprits des forêts et médecine occidentale.

Ces documentaires parcourent le monde entier : Cameroun pour interroger la figure du chef ; Japon dans l'intimité d'une famille au moment du deuil ; Himalaya en Chine pour observer les Na, agriculteurs, une société fonctionnant sans père ni mari ; nord-ouest du Kenya chez les Turkanas pour interroger le système de la polygamie ; Vénézuela pour assister aux célébrations catholiques, aux danses qui attirent le diable ; Cuba pour faire le bilan de la Révolution castriste ; Namibie pour critiquer l'aide étrangère et les ONG qui dénient aux Ju/'hoansi, population autochtone, toute capacité de développement sans assistance ; Chine, dans le Shanxi, pour suivre les cérémonies aux dieux de la mine...


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 02/03/2012 )
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