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Voile mal levé
avec Frederick Wiseman
Editions Montparnasse 2012 /  18.10  € - 118.56 ffr.
Durée film 128 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : France, 2011
Sortie DVD : 6 Mars 2012

Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français 5.1 et 2.1
Sous-titres : Aucun


Bonus : Aucun

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Frederick Wiseman est un célèbre documentariste. Il commence par enseigner le droit à Harvard et à l'Université de Boston avant de produire en 1963 le film de Shirley Clarke, The Cool World, mettant en scène des jeunes délinquants de Harlem. Ce film signale une volonté chez le cinéaste de décortiquer les comportements humains et les problèmes de société. C’est en 1967 qu’il signe son premier documentaire, Titicut Follies, dans un hôpital pour criminels psychopathes. Sa méthode est de réduire au maximum la subjectivité et l’implication directe du documentariste : il passe beaucoup de temps avec ses protagonistes avant le tournage, de façon à faire oublier la caméra et à capter des éléments de réalité. Il privilégie le plan séquence et n'utilise pas la voix-off, ni les commentaires.

Frederick Wiseman n'épargne aucune institution. Il réalise ainsi par la suite High school (1968), Hospital (1970), Juvenile court (1974), Welfare (1975), The Store (1983), Law and Order (1986), Near death (1989). En France, on peut le comparer au célèbre photographe et réalisateur Raymond Depardon. Toute la problématique du documentaire est son objectif : le réel et donc ce qu’il cache de «fiction», de manipulation. Le documentaire enquête d'une façon ou d'une autre sur la réalité et lève le voile sur une imagerie trop flatteuse. Certes, on a connu des "documenteurs", des films qui sous le prétexte de lever le voile, truquaient la réalité pour de bonnes et mauvaises causes (Terre sans pain de Luis Bunuel en 1932). Ces interrogations parsèment l'ouvrage exemplaire de François Niney, L'Epreuve du réel à l'écran : essai sur le principe de réalité documentaire (De Boecq).

Pour son 39ème film, Frederick Wiseman s'en prend au fameux Crazy Horse. Au cœur du célèbre cabaret parisien, la caméra du documentariste américain suit le chorégraphe Philippe Decouflé et Ali Mahdavi, qui réinventent les numéros de la revue de danseuses nues. Hélas, ce documentaire de Frederic Wiseman déçoit car il laisse trop de place aux numéros par rapport aux coulisses. Soit, les jeunes femmes dénudées sont belles et bien faites, quoique trop calibrées. Mais fallait-il autant insister sur leurs numéros qui occupe ainsi une bonne moitié du film ? Il y a bien quelques passages sur la difficulté du réalisateur/chef opérateur agacé par le manque de temps pour préparer les numéros, sur le recrutement (avec quelques vagues plans sur la cuisine) mais c'est bien tout. On n'apprend pas grand chose qui susciterait notre intérêt sur cette "fascination" concernant cette "institution" qu'est le Crazy Horse.

On apprécie sans doute quelques effets de lumière et le spectacle en lui-même. Mais on se doute qu'il se passe bien plus de choses derrière la façade. Frederick Wiseman ne nous en apprend guère plus sur les à-côtés, sur les relations entre les jeunes femmes et la direction (on apprend qu'il y a des actionnaires qui sont exigeants). On attendait que le voile soit plus franchement levé et que le Crazy Horse soit mis à nu comme ses danseuses. De quoi être déçu de la part d'un tel réalisateur.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 06/04/2012 )
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