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Pour le plaisir, pour le désir
avec  Collectif
Editions Montparnasse 2013 /  40  € - 262 ffr.
Durée DVD 722 mn.
Classification : Tous publics

Sortie, Pays : Royaume-Uni - 1982
Sortie DVD : Septembre 2013

Version : 5 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.33
Format image : Couleurs et N&B, 4/3
Format audio : Anglais 2.0
Sous-titres : Français

Contient :
- Le Marchand de Venise
- Les Joyeuses commères de Windsor
- Beaucoup de bruit pour rien
- Comme il vous plaira
- La Nuit des rois

Bonus : Aucun

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Ce coffret (volume n°2 des Comédies) est le quatrième volume d’une collection qui met l’intégralité du théâtre de Shakespeare par la BBC à la disposition du public francophone. L'entreprise reste toujours aussi passionnante. Le procédé est simple pour transposer les pièces à la télévision : cadrages «moyens», lisibilité maximale, plans séquences, décors théâtraux flirtant avec un certain réalisme. Tout est misé sur les comédiens qui sont pour la plupart exceptionnels. Dans ce registre, il faut dire que les anglais sont sans doute les meilleurs au monde.

Cette approche permet ainsi de se familiariser avec des pièces dont la langue nécessite une certaine habitude. Il est en effet nécessaire de se roder un peu pour profiter du débit particulier et des tournures stylistiques d'autant que les sous-titres défilent assez vite. Une seconde vision est parfois recommandée pour bien prendre le texte "en main".

Malgré l'appellation de ''Comédie'', Shakespeare est un dramaturge lucide sur le désir humain et, si tout se finit bien, les zones d’ombres ne cessent de jaillir et de dessiner une vision trouble de la nature humaine. Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice), mis en scène par Jack Gold, évoque l'histoire du jeune Vénitien Bassanio, amoureux de Portia, belle et riche héritière de Belmont. Endetté, il demande un prêt à son ami Antonio qui, pour rendre service à son protégé, emprunte la somme à l’usurier Shylock (Warren Mitchell). Il signe un contrat qui autorise son créancier à lui prélever une livre de chair en cas de défaut de paiement. Et Antonio ne parvient pas à régler sa dette... Le Marchand de Venise est l’une des comédies shakespeariennes les plus connues. Et l’une des plus controversée à cause de la figure du juif Shylock dont le portrait est pour certains considéré comme antisémite à cause de son appât pour l’argent. Or, une lecture plus fine montre que Shakespeare ironise sur cette caricature, notamment en montrant les vénitiens comme bien plus cupides et prompts à faire de Shylock un bouc émissaire.

Les Joyeuses Commères de Windsor (The Merry Wives of Windsor) évoque la figure de John Falstaff, qui connut certaines transpositions à l'opéra (Verdi) et au cinéma (Orson Welles). Réalisé par David Jones, la pièce conte l’histoire de ce chevalier vieillissant et bedonnant, en manque d’argent, qui décide de courtiser deux femmes en même temps, Madame Page et Madame Ford, deux bourgeoises de Windsor. Réalisant la tromperie, les deux femmes décident de se venger. Ici aussi, la bêtise et les mensonges de Falstaff paraissent trop évidents ; mais Shakespeare se moque de ces femmes qui se vengent en transformant notre homme en bouc émissaire à la fin de la pièce. Notons la présence du grand acteur Ben Kingsley dans cette pièce remarquable, excellemment bien jouée.

Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing), réalisé par Stuart Burge, est une des pièces les plus subtiles de Shakespeare. Le prince d’Aragon, Don Pedro, ayant vaincu son frère à la guerre, arrive à Messine, dont le Gouverneur est son ami, avec ses deux officiers, Bénédict (Robert Lindsay) et Claudio. Bénédict, qui a juré de rester célibataire toute sa vie, aime Béatrice, la nièce de Léonato. Le naïf Claudio, quant à lui, tombe amoureux de la jeune Héro, la fille du Gouverneur. Le mariage se prépare. Une fois encore, malgré le ton de comédie, Shakespeare montre bien l’ambivalence du désir, surtout quand on se conforme à la parole des autres…

Comme il vous plaira (As You Like It), mis en scène par Basil Coleman, est une pièce champêtre. Rosalinde, fille du duc régnant évincé par son frère cadet, le cruel Frédéric, s’éprend d’Orlando, un jeune gentilhomme qui tombe vite en disgrâce. Elle est chassée de la cour et s’enfuit dans la forêt avec sa cousine, Célia, fille du tyran. Rosalinde, déguisée en Ganymède, et Célia, déguisée, elle, en Aliéna, rejoignent Orlando et le duc en exil. C’est la seule pièce filmée en décors naturels.

Enfin, La Nuit des rois (Twelfth Night), réalisé par John Gorrie, conclut ce coffret d’une façon magistrale avec une des plus étonnantes comédies de Shakespeare, toujours sur le désir humain. A la suite du naufrage de leur navire, Viola et son frère jumeau Sébastien échouent sur deux côtes différentes. Chacun croit avoir perdu l’autre à jamais. Viola se déguise en garçon, sous le nom de Cesario, et se fait engager comme page d’Orsino, le duc régnant. Orsino demande à Cesario de plaider sa cause auprès de la comtesse Olivia dont il est amoureux. La pièce paraît légère mais le texte révèle la grande ambiguïté des situations. Si Olivia dédaigne l’amour d’Orsino, c’est parce qu’elle est trop vaniteuse. Il n’est pas le seul prétendant mais elle sait intérieurement que si elle cédait, ou bien Orsino l’ennuierait vite, ou alors il se désintéresserait d’elle. La lecture de la pièce se révèle captivante car au fond Orsino a intérêt à ce qu’Olivia se refuse à lui pour perpétuer son désir. Comme Viola (Cesario) est amoureuse d’Orsino, elle transmet la requête de ce dernier avec une certaine froideur à Olivia qui, dès lors, ne peut tomber qu’amoureuse de Cesario (Viola). Et c’est bien ce qui arrive. Rien de tel qu’un dédain envers Olivia pour que celle-ci succombe. Une situation qu’Orsino a générée lui-même.

Par le truchement du registre comique, Shakespeare en dit donc bien long sur le processus du désir...


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 04/10/2013 )
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