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Flic contre flics
avec Ted Post, Clint Eastwood, Hal Holbrook, David Soul
Warner Home Video 2008 / 20 € - 131 ffr.
Durée film 122 mn.
Classification : - 12 ans |
Sortie cinéma, Pays : 1973, USA
Version : 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9, Pal
Format image : 2.4 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français, Italien, Hongrois (Dolby Digital 5.1 et Mono 1.0)
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais, Italien, hongrois
DVD Edition Deluxe :
- Film
- Commentaire du scénariste John Milius
- Ligne de conduite : la politique de linspecteur Harry, éthique, morale et politique dans les films de linspecteur Harry (24 mn)
- Le flic héros, celui dhier et daujourdhui (8 mn)
- Bandes annonces des films de LInspecteur Harry
L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire dun troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourdhui à lécriture de carnets et de romans. Il na pas publié entre autres Fou dHélène, LImprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence.
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On attendait Eastwood au tournant avec ce second opus des aventures de linspecteur Harry Callahan. Sujet à polémique depuis le premier opus, Harry revient dans une sombre histoire de flics corrompus. Des inculpés fraîchement blanchis par la justice, des trafiquants, des proxénètes sont abattus violemment au fil des jours par un ou plusieurs hommes circulant en uniformes de policier. Très vite, Harry saperçoit que ce sont de vrais policiers qui se permettent de supplanter la loi, considérée ici comme clairement incompétente, et de flinguer les criminels restés ou remis en liberté.
Répondant aux critiques qui taxaient le précédent épisode de fascisant, Eastwood reprenait le rôle de Harry et allait cette fois-ci enquêter sur ces meurtres pour découvrir quils étaient perpétrés par des collègues de son service. Conscient des limites de la loi, il ne peut tout de même tolérer de pareilles exactions et sempresse de lutter contre cette organisation avant de se rendre compte quelle est gérée directement par son supérieur (Hal Holbrock), qui depuis le début lui fait la morale sur ses manières expéditives de traiter les malfrats ! Ainsi, Harry reprend son rôle dinspecteur perfectionniste et intrépide, plus sensible quil ny paraît (en témoignent les quelques scènes où lon voit Harry dans son quotidien de veuf-célibataire), et lutter contre ces «ripoux» qui pratiquent lautojustice de manière intolérable.
Dans la veine du premier opus, Ted Post (qui a révélé Eastwood dans les années 60 en le faisant tourner dans une série américaine) reste fidèle au cinéma de Siegel en réalisant un film violent, urbain, et pessimiste sur la nature humaine. Harry fait la moue à chaque plan, surtout lorsquil est contraint de se débarrasser des tueurs-flics quil ne parviendra pas à arrêter vivants ! Dune certaine façon, et ce sont les limites du film, Ted Post aurait dû faire en sorte que Harry parvienne à les interpeller pour montrer aux spectateurs, à la fois lerreur de ces derniers, et le côté plus libéral du célèbre inspecteur.
Mais non, cinéma de genre oblige, les quatre tueurs en uniforme finissent les pieds devant après quun nombre important de balles ont été échangées. Ce qui permet deux ou trois scènes efficaces de poursuite à motos et de vol plané meurtrier ! On ressort de Magnum Force un peu secoué par ce déluge de violence avec ces corps criblés de balles et le son assourdissant des détonations. Eastwood reste égal à lui-même et finit en flic solitaire, survivant meurtri devant tant de haine et de sang. Magnum Force négale tout de même pas le film de Siegel, mais permet à lacteur de voir loin en continuant la série. Le film est tout de même très efficace et du reste assez peu commercial, de par son sujet et la violence quil implique.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 03/07/2008 )
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