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Back to Lewis
avec Jerry  Lewis, Jerry Lewis, Glenda  Farrell, Everett  Sloane, Marilyn  Maxwell, Connie  Stevens, Sebastian  Cabot, Neil  Hamilton
Paramount - Best of Classics 2007 /  46.04  € - 301.56 ffr.
Classification : Tous publics

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/3 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Anglais (mono)
Sous-titres : Anglais, Français
Bonus : Aucun

Titre du film : Ce n'est pas une vie
Réalisateur : Norman Taurog
Sortie Cinéma, Pays : 1954, USA
Titre original : Living It Up
Durée du film : 90 mn

Titre du film : Trois bébés sur les bras
Réalisateur : Frank Tashlin
Sortie Cinéma, Pays : 1958, USA
Titre original : Rock-a-Bye Baby
Durée du film : 103 mn

Titre du film : Jerry chez les cinoques
Réalisateur : Frank Tashlin
Sortie Cinéma, Pays : 1964, USA
Titre original : The Disorderly Orderly
Durée du film : 89 mn

Titre du film : Les Tontons farceurs
Réalisateur : Jerry Lewis
Sortie Cinéma, Pays : 1965, USA
Titre original : The Family Jewels
Durée du film : 98 mn

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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On a un peu oublié Jerry Lewis. Il est vrai que c'est un comique particulier, né tout de même en 1925 (le bonhomme a 82 ans), et qui eut son heure de gloire méritée. Le rire conserve. Avec Jerry Lewis, les gags sont de l'ordre de l'emphase, de la démesure, et donc de la distorsion, de la grimace hideuse devant un tel chaos. Il y a là une folie qui n’est sans doute pas suffisamment saisissable au premier abord. Là encore, il faut reconnaître l'étonnante plasticité et l'incroyable vitalité du comédien. Ce n'est pas si courant et surtout, c'est rarement si bien fait. Rowan Atkinson (Mister Bean) seul, de nos jours, y parvient mais sans posséder de metteur en scène de qualité à son service. Jerry Lewis, c'est aussi l'incorrigible maladroit, sympathique et en désaccord avec l'ordre du monde.

A l'époque, Jerry Lewis avait Frank Tashlin, avec ici deux DVD du cinéaste dont on peut admirer les couleurs et surtout la grande qualité technique. Première surprise, la mise en scène est simple, équilibrée, fine et bien composée, loin des effets racoleurs et gratuits pour faire rire. Signe de la qualité du cinéma américain de cette époque qui joue d’abord sur l'intelligence du gag que sur la surenchère. Il y a de quoi être encore étonné d’une réalisation si sobre où comédiens et comédiennes doivent convaincre les spectateurs par la vitalité de leur jeu. Ce n’est pas si évident de jouer sans filet.

Jerry chez les cinoques (titre français, franchement de mauvais goût) raconte l'histoire de Jérôme Littlefield (Jerry Lewis bien entendu). Celui-ci veut devenir médecin mais il est douillet et surtout a une énorme compassion envers la douleur d'autrui, qu'il ressent physiquement à son tour. Pour cela, Jérôme se contente du poste d'assistant à l'hôpital de Whitestone. Et puis il est effroyablement maladroit... Bientôt deux femmes rentrent dans sa vie. Ce qui ne va rien arranger...

Bien sûr, Jerry Lewis s'en donne à coeur joie et si tout n'est pas réussi, il y a des gags désopilants, voire carrément surprenants (surréalistes) notamment quand la caméra, après nous avoir montré plusieurs sortes de carillons, fait un raccord sur Jérôme Littlefield secouant un squelette ! Le film, en fait, au fur et à mesure que l'on avance, devient de plus en plus fou et hilarant et l'on peut que louer la scène finale avec la descente du lit d'ambulance dans les rues ! N'en disons pas plus mais cet épisode est réellement réussi et l'on reconnaît la patte de Frank Tashlin (de son vrai nom Francis Fredrick von Taschlein) dans cette façon de flirter avec l'absurde, la démesure et l'accumulation. D'autres folies parsèment le film et Jerry Lewis a un véritable don d'imitation (la scène où il se moque du directeur de la clinique est à mourir de rire) pour réussir pareil tour de force. A cela, le film contrarie le happy end annoncé, ce qui ne fait qu’ajouter au plaisir.

Trois bébés sur les bras (1958) est moins réussi ; cependant, le film commence très fort avec la séquence du tuyau d'arrosage, absolument hilarante. Un grand moment avec peu de choses, renouant avec les grands comiques des débuts du cinéma. Hélas ensuite, le film s'englue dans une histoire sentimentaliste ; on attendait plus de développements signifiants au point que même Jerry Lewis est comme bridé dans son jeu et ne donne pas toute la mesure de sa folie. L'histoire est celle de Clayton Poole (Jerry Lewis). Lorsque son amour d'enfance (Marylin Maxwell), devenue actrice à Hollywood, se retrouve veuve, enceinte et sur le point de devenir la vedette de La Vierge Blanche du Nil (!), elle fait appel à Clayton pour s'occuper secrètement des enfants, les amuser et prendre soin d'eux. Commande ? Film de producteur ? On se demande quel est l'intérêt d'une telle histoire trop souvent plagiée.

Ce n'est pas une vie (1954) de Norman Taurog est d'un meilleur niveau sans atteindre non plus la qualité de Jerry chez les cinoques. Le film commence lorsque Homer Flagg (Jerry Lewis) apprend par son médecin, le Dr. Harris (Dean Martin), qu'il est irradié et que ses jours sont comptés. Une journaliste de New York (Janet Leigh, l'actrice qui jouera dans Psychose d'Alfred Hitchcock), apprend la nouvelle et décide de faire une série d'articles sur le pauvre homme. Cependant, avant qu'elle ne se mette en route, Harris informe Homer que le diagnostic est complètement erroné. Mais ceci n'empêche pas les deux hommes d'accepter l'offre de la journaliste pour un voyage à Manhattan, où les deux compères tentent de continuer tant bien que mal à cacher la vérité. Malgré une réalisation un peu poussive, là encore le talent de Jerry Lewis n'est pas souvent mis à contribution. Le film possède tout de même une dimension critique en se moquant des journalistes et de la surenchère dégoulinant de bons sentiments qu'ils font à propos du moindre tuberculeux ou cancéreux, sans oublier ceux qui se prêtent à tant de mascarade.

Jerry Lewis n’est pas seulement un excellent acteur mais aussi un bon metteur en scène. S’il a réalisé une comédie farfelue et désopilante comme Docteur Jerry et Mister Love en 1963, un de ses meilleurs films, réussi de bout en bout, ce n'est pas tout à fait un hasard. Les Tontons farceurs (1965) est d'un moindre niveau certes mais il possède de sérieuses qualités dans la mise en scène, ce qui est assez surprenant au premier abord : plan fixe et plans séquences où le gag est développé dans toute son ampleur. De surcroît, Jerry Lewis fait toujours preuve d'une vitalité et d'un sens du déguisement tout à fait remarquable. Il joue jusqu'à huit personnages dans cette comédie loufoque (on gardera l'oncle pilote et photographe). Celle-ci raconte l'histoire d'une petite fille riche (Donna Butterworth) qui perd soudain ses parents. Un de ses extravagants oncles (tous interprétés par Jerry Lewis évidemment) sera désigné comme tuteur. La jeune héritière de dix ans rend alors visite à chacun d'eux afin de décider lequel sera le plus apte à s'en occuper. Mais le choix ne sera pas facile car un seul parmi eux est vraiment sincère alors que les autres lorgnent sur l'héritage de trente millions de dollars ! Avec une fin un peu convenue, le film possède beaucoup de charme.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 23/11/2007 )
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