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FIN DE L'AGENT W4C
avec Vaclav Vorlicek, Jan Kacer, Kveta Fialova, Jiri Sovak
Malavida 2012 /  18.90  € - 123.8 ffr.
Durée film 87 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Tchécoslovaquie, 1967
Sortie DVD : 19 Janvier 2012
Titre original : KONEC AGENTA W4C

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : N&B
Format audio : Tchèque mono
Sous-titres : Français


VOIR AUSSI :

Monsieur vous êtes veuve
Avec : Iva Janzurováa, Olga Schoberova, Eduard Cupak, Jiri Sovak
Tchécoslovaquie, 1971, 97 min.
zone 2, Couleur, Mono
18.90 €

Comment noyer le docteur Mracek ou la fin des ondins en Bohème
Avec : Jaromir Hanzlik, Libuse Safrankova, Frantisek Filipovsky
Tchecoslovaquie, 1974, 96 min.
zone 2, Couleur, Mono
18.90 €

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Populaire dans son pays, Vaclav Vorlicek est un cinéaste tchèque de divertissement dont le propos est de prendre des figures connues ou stéréotypées (femmes fatales, gadgets délirants, agents secrets, lunettes noires, smokings chics) puis de les ridiculiser ou de leur faire subir un sérieux décapage avec une grande économie de moyens et un montage efficace. Il parodie ainsi les films de James Bond avec le sens du ridicule caractéristique des pays d’Europe centrale. On pense aussi bien évidemment au cinéaste Blake Edwards avec l’inspecteur Clouzot et les épisodes de la panthère rose.

Il n'y a pas grande prétention à réaliser de tels films et le procédé est facile et connu. Mais il n'y a, au moins, pas de message idéologique dans un sens ou dans un autre, pas de falsification de la réalité. Il est certain que ses films n'ont pas l'ironie dévastatrice et légère ni la profondeur des œuvres de Milos Forman et de Jiri Menzel. Il faut les prendre que pour ce qu'ils sont.

Les éditions Malavida ont déjà édité un DVD de Vaclav Vorlicek, Qui veut tuer Jessie ?, sans doute l'un de ses meilleurs films. En voici trois autres assez différents. Le premier, Fin de l'agent W4C par l'intermédiaire du chien de Monsieur Foustka (1967), est l'illustration du ridicule appliqué à des figures stéréotypées, dont nous parlions plus haut. L'agent W4C (Jan Kacer) est un super agent destiné aux missions les plus périlleuses. Il doit récupérer les plans sensibles d'un projet d'installation militaire sur Vénus, contenus dans une... salière de l'hôtel Savoy de Prague. Le comptable Foustka (Jirí Sovák) se voit confier la mission de le surveiller, lors de son arrivée sur place. Le voilà devenu un agent secret... sauf qu’il est maladroit. Avec sa chienne Pif, il se retrouve embringué dans une drôle d’histoire qu’il va prendre très au sérieux...

Les péripéties sont nombreuses, notamment la scène où Foustka doit récupérer la salière perdue dans une salle à manger où il y en a des centaines d’autres. Ou encore la scène de la piscine et ses nageurs... qui seront bientôt électrocutés… Espions, faux espions, doublures, on n’oublie pas le chien qui fait beaucoup de choses dans ce film réussi et drolatique à bien des endroits. Les acteurs sont loufoques à souhait, l’image est assez soignée et l’on passe donc une heure trente fort agréable avec le charme des années soixante.

Le second film, Monsieur vous êtes veuve (1971), est peut-être un peu moins inventif bien que le propos recèle des allusions discrètes au caractère sexuel des personnages, avec cette idée qui ferait scandale de nos jours : l’apparence physique ne change pas en profondeur le sexe de la personne. L’histoire est un peu tirée par les cheveux mais tout à fait dans l’esprit des films de Vorlicek : après un accident qui coûte un bras à son cousin, le Roi (Frantisek Filipovský) décide de dissoudre l’armée. Les généraux sont furieux et décident de le renverser. Le roi fait appel à Hample (Jirí Hrzán), astrologue renommé, pour déjouer leurs plans. Mais ce dernier découvre qu’il doit lui-même devenir... veuve… et se marier à une célèbre actrice. Il est tué. Les généraux font appel à une femme, tueuse d’hommes, condamnée à être exécutée. Ils veulent ainsi récupérer son cerveau et le transplanter dans un autre corps de femme pour que celle-ci passe inaperçue et tue le roi. Mais un laborantin se trompe et intervertit les cerveaux : la femme se voit attribuer le cerveau de Hample tandis que ce dernier a celui de la criminelle…

Vaclav Vorlicek nous plonge dans un univers déjanté où règnent loufoquerie et gags à répétition. Tout n’est pas toujours réussi car le scénario veut accumuler les situations abracadabradantesques d’une façon un peu trop appliquée. La performance d'Iva Janzurova, jonglant entre trois rôles, lui valut le prix de la meilleure actrice au Festival de Trieste. On retrouve également Olga Schoberova, la Jane Fonda tchèque, qui jouait déjà dans Qui veut tuer Jessie ? Un film divertissant mais plus en retrait.

Enfin, le troisième film, Comment noyer le docteur Mracek ou la fin des ondins en Bohème (1974) exploite une veine surréaliste autant que loufoque. Le film est fort connu dans la République Tchèque et est resté populaire de génération en génération. L’histoire n’en est pas moins étonnante : une famille d'ondins, esprits immortels des eaux tchèques, s'apprête à être expulsée de sa maison praguoise jugée insalubre. Wassermann (Milos Kopecký), patriarche autoritaire, entend faire changer d'avis le responsable, le Dr Mracek (Jaromír Hanzlík), un mortel, quitte à le tuer d’une façon radicale. Mais un élément imprévu intervient : sa nièce (Libuse Safránková) le sauve de la noyade et tombe amoureuse...

Personnages passant par le siphon du lavabo, ou s’enfonçant dans la Vtlava (fleuve traversant Prague) comme si ne rien n’était, femme se transformant en paquet de farine avec deux oreilles collées dessus, les ondins, figures de l’imaginaire collectif, sont prétexte à quelques effets spéciaux divertissants. Un film sympathique et réussi dans le genre, une comédie décalée en provenance de l’Europe centrale, que le spectateur suivra volontiers.

Espérons que l’éditeur Malavida, fort courageux, continuera cette série Vorlicek avec plusieurs autres de ses films dont Trois noisettes pour Cendrillon (1973). Des raretés à découvrir.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 17/02/2012 )
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