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Cause toujours avec Jeanne Labrune, Victoria Abril, Jean-Pierre Darroussin, Sylvie Testud ARP 2005 / 25 € - 163.75 ffr. Durée film 87 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma : France, 2003
Version : DVD Zone 2
Format image : 16/9 Compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85
Format audio : Français Dolby Digital 5.1, Français DTS
Bonus
Making-of du film : 20 mn
Bandes-annonces du catalogue ARP
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Les mites sont à l’affiche de la dernière fantaisie de Jeanne Labrune : leur apparition dans la cuisine de Victoria Abril, leur mode de reproduction, le meilleur moyen de les exterminer…et surtout, l’hystérie qu’elles déclenchent sur le passage. Une mitologie en somme… or des mites aux mythes, il n’y a qu’une poignée de dialogues. Tout particulièrement dans un film de Jeanne Labrune, toujours construit sur le langage et les jeux qu’il recèle. La fantaisie commence sur l’invasion des mites, poursuit sur un mystérieux muet, le début silencieux d’une histoire d’amour, le scénario-catastrophe sortis de l’imagination paranoïaque des amis inquiets… La réalisatrice de « ça ira mieux demain » et « c’est le bouquet » signe là sa troisième fantaisie, pour nous y causer des mythes contemporains et autres maux imaginaires, qui parasitent notre société obsédée par l’ordre, la sécurité, la tranquillité du corps et de l’esprit.
Avec une certaine dose d’humour, Cause toujours nous entraîne sur les traces de l’intrépide Sylvie Testud, intriguée par le muet solitaire également co-scénariste du film, Richard Debuisne. Une panoplie d’acteurs appréciés du cinéma français sert une mise en scène qui repose, pour l’essentiel, sur la saveur des dialogues. Tout est réuni pour faire passer aux spectateurs un bon moment, devant un film bien sympathique, comme on dit. Car si le film est plus ambitieux qu’un film français moyen, et réclame explicitement des comportements plus subtils de la part de ses contemporains, son discours se retrouve lui-même enfermé dans un carcan manichéen et donneur de leçons. Les phrases sont fines et bien écrites, mais on sent qu’elles portent un message qu’il s’agit de transmettre tel quel au spectateur. Darroussin nous explique, tout en analogies, qu’il est absurde de vouloir exterminer des mites, car enfin, qui est vraiment à sa place ? L’homme ou la bestiole ? La technique ou la nature ? Il nous le demande haut et fort : où nous mènerait une entreprise visant à éliminer tout élément déplacé sous prétexte qu’il crée de l’angoisse? Interrogation fort juste, mais l’humour et la virtuosité des dialogues ne suffisent pas à faire passer l’aspect parfois plaqué des discours.
Un chapitre du film, intitulé « la stratégie du silence », introduit cependant une respiration au cœur du film et certains plans s’approchent de la grâce poétique ou mélancolique des espaces libéré des citadins agités. Le rythme s’apaise à la faveur du personnage muet, reclus loin des villes, dans une maison juste assez isolée pour tenter d’inquiéter les spectateurs qui n’auraient pas encore compris le système de Jeanne Labrune… Là encore, si le montage tente un suspens empreint de mystère énigmatique, c’est pour finalement conforter les personnages dans une fonction bien déterminée : les innocents sans vaines craintes à l’égard de leur prochain, se remettant à leur intuition, contre les bourgeois bohèmes angoissés, paranoïaques et affolés…la confiance contre le soupçon. Une dialectique construite, dans ses dialogues et ses personnages, de manière un peu trop démonstrative pour apprécier pleinement Cause toujours.
Florence Keller ( Mis en ligne le 25/04/2005 ) Imprimer
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