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Eros thérapie
avec Danièle Dubroux, François Berléand, Frot Catherine, Melvil Poupaud, Isabelle Carré, Claire Nebout
Aventi Distribution 2005 / 25 € - 163.75 ffr.
Durée film 96 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : 2004, France
Version : DVD 9 / Zone 2
Format vidéo : 16/9, format 1.85
Format audio : Dolby surround
Sous-titres : français
Bonus :
2 Bandes annonces
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Adam (François Berléand : Mon idole, L’école de la chair), avocat d’une cinquantaine d’années, se désespère. Son épouse, Agnès (Catherine Frot : Vipère au poing, Un air de famille), bisexuelle, vit avec une femme (Isabelle Carré) dans la maison familiale. Adam espère reconquérir sa femme et est relégué dans le garage. Bruno (Melvil Poupaud : Le plus bel âge, Conte d’été) rencontre Adam lors d’une soirée. Le jeune homme, majordome d’une dominatrice professionnelle, affectionne les situations tortueuses et décide d’aider Adam dans sa quête.
Ce scénario, qui ne brille pas par sa simplicité, nous annonce les réjouissances. Et en effet, jouissance il y a, de voir évoluer ces personnages hauts en couleur. Dès les premières minutes, tout est posé. Adam, homme parmi les hommes (notre référence est bien sûr la Bible) souffre de problèmes de libido, face à sa femme qui, elle, n’en a plus, (heu… de problèmes de libido, donc), puisqu’heureuse en ménage avec une femme. Le jeune premier, Bruno, se pose en curateur des conflits, et contribue à leur thérapie. Mais ici, pas de douceur ni de dentelles, juste une grosse dose d’électrochocs massive, menée par une reine dominatrice (Claire Nebout).
Dans Eros thérapie, l’amour se mêle à la mort sur un ton drôle et fin, à ne pas mettre entre toutes les mains. Danièle Dubroux (Le journal du séducteur), nous offre ici un film dont le thème est extrêmement difficile à traiter ou à mettre en images sans choquer les âmes bien-pensantes. Mais rassurez-vous, Eros thérapie, est un chassé-croisé de personnages, qui ne savent pas être vulgaires. Au contraire, ils se débattent dans leurs existences avec grâce ou, comme on le dit souvent d’Adam dans le film, avec classe. Pour ceux qui en doutaient, il existe encore des films novateurs.
Eros thérapie s’articule en deux actes (l’acte I : Eros et l’acte II : Thanatos). L’eros, pulsion de vie ou sexuelle, issue de la libido, est à l’œuvre en chacun d’entre nous et est stabilisé par l’existence des pulsions de mort ou de destruction (thanatos). Ces pulsions sont imbriquées les unes aux autres et influencent les instincts sadomasochistes de tout un chacun, mais cela sous forme d’alliages de proportions variées. Eros thérapie peut alors être traduit par « soin par le sexe » ou « cure par la libido ». Ne serait-ce pas une thérapie rêvée, de se soigner ou de gérer chaque problème de l’existence par une bonne séance masochiste ? Eros thérapie nous enjoint à le penser. Mais passons sur ce point, ceux qui sont en appétit verront par eux-mêmes. Libre à chacun en effet de répondre à cette question.
Notons ici la présence rare de Melvil Poupaud (Bruno), égal à lui-même (malgré une ou deux scènes légèrement surjouées) et dont le talent n’est plus à démontrer. Ce jeune comédien, dont la filmographie est enviable, nous offre dans ce film un jeu d’une noirceur et d’une drôlerie paradoxale. François Berléand réinvente, quant à lui, l’expression « être plus miséreux que la misère », ce qui rend son personnage très touchant, bien que les rôles aient tendance à s’inverser au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue. Mais nous n’en dirons pas plus…
Le casting des seconds rôles est également appréciable, puisque l’on retrouve Julie Depardieu (étudiante de psychologie blasée), Claire Nebout (dominatrice toute vêtue de cuir) parfaite pour ce rôle sur mesure, et Emmanuelle Riva (Hiroshima mon amour) en mère paranoïaque, homophobe et à tendance meurtrière. Malheureusement, les bonus se réduisent comme peau de chagrin : il n’y a guère que deux bande-annonce. Les coulisses du tournage de Eros thérapie ne sont pas disponibles et c’est bien dommage ! Nous nous faisons, cependant, un devoir de conseiller ce film, plus que raffraîchissant, dans un monde plein de violence où l’on a bien failli croire que les films comiques de manufacture française allaient dorénavant se résumer à La vérité si je mens, 1 et 2…
Corinne Dupré
( Mis en ligne le 25/04/2005 )
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