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Stage Beauty
avec Richard Eyre, Claire Danes, Billy Crudup, Rupert Everett, Tom Wilkinson, Ben Chaplin
TF1 Vidéo 2006 / 20.99 € - 137.48 ffr.
Durée film 110 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : 2005, Angleterre
Titre original : Stage Beauty
Version : Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby digital 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
Interviews (15 min)
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Maria (Claire Danes) est la costumière de lune des plus grandes actrices du XVIIe siècle anglais : lirremplaçable Ned Kynaston (Billy Crudup), femme adulée, Desdémone admirée à la scène
Mais un homme à la ville. Car seuls les mâles ont alors le droit de brûler les planches. Jusquà ce que le roi en place, un Charles VII volage et velléitaire (Rupert Everett, jamais décevant), en décide autrement
Maria admire aime ? - Ned et cultive elle aussi son rêve de scène. La décision royale rend Kynaston pas si irremplaçable que cela et ouvre pour lacteur une traversée du désert durant laquelle Maria, de servante et émule, devient la rivale. Mais aussi loccasion pour lacteur aux rôles féminins douvrir son répertoire et de (re)découvrir une partie mutique de lui-même. De Desdémone, il deviendra Othello, et dacteur à la gestuelle figée, expert en pantomimes. Il créera, avec Maria, par cette alchimie existant entre les deux êtres, un jeu proprement moderne, subjuguant, et rendra à Shakespeare le souffle qui lui appartient. Ce retour à soi lui permettra-t-il aussi de retrouver le droit chemin des amours licites ? Amant dun bellâtre de cour (Ben Chaplin), Ned découvre une sensualité inédite avec la belle Maria. Mais le film, pudique et réaliste, ne va pas plus loin, et ferme le rideau sur deux acteurs réconciliés, plus amis, néanmoins, quamants.
Car cest des masques, évidemment, que Stage Beauty traite : les maquillages et les perruques, tous travestissements ne se limitant pas quau périmètre théâtral. Le scénario jongle avec le thème, dans une mise en scène résolument théâtrale où tout est scène, des planches à la rue, et des coulisses à la cour du roi. Surtout, un film vibrant sur le théâtre et ses acteurs, sur ce que jouer veut dire et implique. Dagaçants, les jeux obéissant à une mécanique classique aujourdhui compassée du kabuki hors son temps et son espace -, deviennent, dans lultime scène, dune violence enivrante : en un mot, crédible, au point dinquiéter un auditoire peu coutumier dun pareil réalisme.
Billy Crudup est intrigant dans ses grandes robes et perruques à boucles ; il joue et se joue parfaitement de la confusion des genres. Claire Danes est plus douçâtre, gentillette, effacée. Tout concourt à créer une ambiance factice et dun autre temps, lumière de bougies et grands lustres, frou-frou et froissement des longues robes sur le bois vermoulu dun théâtre londonien ou le marbre du palais royal ; et un humour volontiers gras et grossier, quon dirait gaulois si lon nétait de lautre côté de la Manche, entre libertinage et vaudeville. Mais il manque ce je-ne-sais-quoi (jeu-ne-sais-quoi !), qui pourrait faire du film une uvre plus grandiose ; on est loin ici dun Cyrano à la Rappeneau ou de Shakespeare façon Branagh. Quun homme porte jupettes ne suffit plus à titiller les curiosités populaires
Un film sympathique quaurait donc oublié « monsieur plus », petite douceur du dimanche soir, dun après-midi de vacances, pour passer le temps. Un simple making of dun quart dheure agrémente le DVD.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 09/01/2006 )
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