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Le film à sketches le plus célèbre de l'histoire du cinéma
avec  Collectif, Gary Cooper, Charles Laughton, George Raft, Richard Bennett
BAC Vidéo 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 88 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 1932, Etats-Unis
Titre original : If I Had a Million

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.33
Format image : Noir & Blanc, 4/3
Format audio : Anglais mono
Sous-titres : Français

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If I had a million est un célèbre film à sketches, réalisé aux Etats-Unis au tout début des années trente, par 8 réalisateurs. La trame narrative, extraite d’un roman de Robert Hardy Andrews (Windfall : A Novel about Ten Million Dollars, publié en 1931) est assez simple. John Glidden un vieil industriel millionnaire, que les médecins disent condamné, n’arrive à léguer ses biens ni à ses proches, ni à ses collaborateurs, tant les uns comme les autres l’ont déçu : «Je meurs, dit-il, et je ne connais pas un seul homme sur les milliers que j’emploie qui aurait les épaules pour tenir un stand de cacahuètes». Partant de ce principe, il décide que des inconnus pourraient faire meilleur usage de son argent qu’aucun de ses descendants ou employés. Aussi va-t-il distribuer un million de dollars à 8 personnes choisies au hasard, dans l’annuaire téléphonique.

Chaque nouvelle séquence commence par un gros plan sur le nom de la personne désignée par le sort, puis la caméra s’introduit dans sa vie, juste avant l’arrivée de John Glidden, qui distribue lui-même la manne. Nous découvrons des hommes et des femmes d’âges et de conditions différents. Tous n’ont pas la même réaction face à ce million tombé du ciel : deux employés modèles, dans un magasin de porcelaine pour l’un, dans une administration pour l’autre, se permettent enfin la désinvolture. Le meilleur sketch de ce film est d’ailleurs le plus court, que l’on dit tourné par Lubitsch (bien que l’attribution des saynètes aux réalisateurs soit assez controversée), où Charles Laughton campe Phineas V. Lambert, employé de bureau. Un large plan nous présente un ensemble d’employés, dans un vaste lieu gris où l’on s’affaire en silence. Une enveloppe est déposée sur un bureau, un homme interrompt son travail, ouvre l’enveloppe, en extrait un chèque, dont il lit le libellé sans que son visage ne laisse rien transparaître, puis il se lève et sort de la pièce. Il monte des étages calmement, pousse la porte du «Secrétariat général», puis du «Secrétariat du président», du «Secrétariat privé du président» et enfin du «Président» lui-même. Phineas V. Lambert, admirablement bien joué par Charles Laughton, fait alors à son patron une grimace des plus suggestives, accompagnée d’un lent bruit de pet, et s’en va sans dire un mot.

Il y a aussi le sketch écrit par Joseph Mankiewicz, de la prostituée Violet Smith (jouée par Wynne Gibson) qui s’offre un lit dans un hôtel très chic… un lit pour une personne. Ou encore l’étrange et très comique sketch ayant pour héroïne Emily La Rue (jouée par Alison Skipworth), ancienne trapéziste reconvertie dans la restauration, qui dépense son million en achetant des voitures qui n’ont d’autre usage que de punir, par carambolage, les chauffards. Il est d’une étonnante modernité ! Que dire enfin de la séquence qui met Gary Cooper en scène ? Sinon qu’il est excellent en marin batailleur, un peu naïf et franchement dupe. La dernière séquence a pour personnage principal Mary Walker (May Robson), une vieille femme délaissée par les siens et obligée de vivre dans une maison de retraite où les personnes âgées sont sans cesse infantilisées. Lorsque John Glidden remet à Mary Walker le chèque providentiel, elle pense immédiatement à ce qu’elle pourrait changer à cette maison si elle en était elle-même propriétaire. Et l’on voit assez loin dans le futur pour apprendre que cet argent lui a effectivement servi à rendre heureuses toutes ses compagnes d’infortune.

En conclusion, on revient à la scène d’ouverture, selon une construction très fréquente dans le muet (où une problématique est développée en introduction, suivie de saynètes qui l’exposent et d’une conclusion finale qui reprend les personnages et le décor du début). John Glidden a distribué son argent, il est bien plus heureux qu’auparavant. D’autant plus heureux qu’il a rencontré au moins une personne qui a fait un bon usage de son bien : Mary Walker. «I wouldn’t fool you for a million !», avait-il dit en présentant le chèque, en réponse à un regard incrédule de la vieille dame. Non seulement il ne s’est pas moqué d’elle, mais elle est en quelque sorte l’élue des huit : la seule à avoir donné un sens à cet argent, en l’utilisant de façon raisonnable et altruiste.

Il n’est pas rare que la grande dépression et le New Deal soient traités au cinéma par ce biais de l’argent providentiel. Ainsi l’année suivante, en 1933, retrouvera-t-on May Robson, dans un autre grand film qui traite ce thème de prédilection : Lady for a day, de Frank Capra, où elle joue le rôle de «Apple Annie», la vendeuse de pomme de Times Square, qui connaît un jour (mais un seul) de fortune.


Rachel Lauthelier-Mourier
( Mis en ligne le 07/12/2006 )
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