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Que le winner gagne ?...
avec Jonathan Dayton, Greg Kinnear, Toni Collette, Steve Carell, Abigail Breslin, Alan Arkin, Paul Dano
Fox Pathé Europa 2007 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2006, USA
Titre original :

Version : Digipack 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Anglais, Arabe, Français, Néerlandais

Bonus :
- Commentaires audio des réalisateurs et du scénariste
- 4 fins alternatives avec commentaire optionnel

Récompensé par deux Oscars, un César et le Grand Prix du Festival de Deauville.

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Dans la famille Hoover, je demande Olive. Petite fille de 7 ans, un peu potelée, un peu gauche, qui vient tout juste d’être sélectionnée pour le concours de beauté « Little Miss Sunshine ». Le temps presse et la route est longue, aussi toute la clique Hoover est réquisitionnée : à savoir Richard, papa un peu perdu dans l’élaboration et la promotion de son programme de développement personnel destiné à faire de vous un authentique winner. Le grand-père, vieil ado cocaïnomane et mis à la porte de sa résidence pour troisième âge. L’oncle Frank, le spécialiste de Proust en Amérique et qui se remet tout juste d’une tentative de suicide après s’être fait éconduit par son amant. Dwayne, le grand frère d’Olive, nietzschéen, mal dans son grand corps, et qui a fait vœu de silence. Enfin, Sheryl, la maman, devant garder un œil sur tout le monde tout en essayant de préserver son couple essoufflé. Voilà donc la petite famille partie ravir le trophée de « Little Miss », et prête à braver les embûches, le tout sans faire déborder le combiné Volkswagen de toutes les petites colères et autres ressentiments. Bienvenue chez une famille américaine moyenne qui n’a rien d’un modèle, mais pleine de charme…

Premier film d’une paire de réalisateurs venus du clip et de la publicité, Little Miss Sunshine fut le succès surprise de l’année 2006, auréolé d’un beau succès public, et récompensé de deux Oscars (dont celui du meilleur scénario original), d’un César et du Grand Prix au Festival de Deauville. Voilà le type même du film américain indépendant à petit budget parfaitement mené, l’outsider tourné en trente jours qui rafle la mise par sa belle qualité et son charme indéniable. Ensoleillé et rafraîchissant, ce road-movie sous le soleil qui tape et ravive les couleurs prend des allures de folle virée à la fois drôle et mélancolique. Sur la route, chacun va devoir peu à peu se confronter à ses rêves et ses espoirs. L’un, le grand père, se rappelle sa jeunesse pendant qu’un autre espère très vite devenir grand pour voler de ses propres ailes.

Dans cette famille de gens simples mais gonflés à bloc d’envies et d’émotions, seule la mère semble avoir les pieds sur terre, protectrice et aimante. Mais plus que ces individualités perdues sur le même bateau, c’est la famille et l’entraide qui sont ici mises au premier plan. À bord du van jaune, lui aussi personnage du film un peu patraque et mal-en-point, les Hoover tracent la route et forcent le destin, l’union faisant la force et aidant à surmonter les défaites. Si au début du film personne ne semble se comprendre et parle dans le vide (jusqu’à ce que certains choisissent de ne pas parler du tout), au fil de ce périple endiablé, les paroles se font plus douces, les rapprochements s’opèrent et la compréhension revient s’installer. Le discours est simpliste mais distillé avec tant de drôlerie et de fraîcheur déjantée que tout passe sans accroc. Le grand final au milieu d’un concours de mini-miss effrayantes a dès lors tout de l’ultime étape ; au milieu de ces petites filles fausses et défigurées, petit monde artificiel et écœurant, l’authenticité de la famille Hoover ne pourra que mieux éclater au grand jour, avec panache et, le ridicule ne tuant pas, beaucoup d’humour. Dans sa quête de réussite illusoire, le rêve américain tourne ici quasiment à la parodie. La famille exhibe sa différence, jusqu’à l’exagération, refusant de suivre les modes ou de paraître ce qu’elle n’est pas.

Finement écrit et réalisé, rythmé par les airs entêtants et inventifs de Mychael Danna et du groupe DeVotchka, Little Miss Sunshine semble se dérouler sur un petit nuage au milieu d’un ciel trop bleu pour être vrai. La tranquille simplicité et le ton unique oscillant sans cesse entre grosse comédie et film intimiste font la force de cette œuvre. Et tout l’art des auteurs est d’avoir su rendre attachants sans apitoiement ces personnages un peu paumés et lunaires. Comparés au reste du monde - limité à quelques seconds rôles fugaces mais forts (une antipathique assistante familiale, un flic lubrique, un éditeur véreux et un animateur idiot) - il est vrai que les Hoover, avec leurs défauts, leur douce folie et leurs jolies fêlures ne peuvent que charmer et emporter l’adhésion du spectateur.

L’édition DVD est complétée du commentaire des deux réalisateurs et de quatre courtes fins inédites. Maigres bonus, d’autant que, dans leur commentaire du film, les réalisateurs promettent des scènes coupées…


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 30/03/2007 )
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