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Rêves de gosses
avec Michel Gondry, Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat
Gaumont Columbia Tristar Home Vidéo 2007 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2006, France
Sortie DVD : 20 mars 2006
Titre original : The Science of Sleep

Version : 2 DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais et Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français


Double DVD

DVD 1 : film chapitré

DVD 2 : compléments
- Version alternative, chapitrée (71 min.)
- La chanson des chats
- Making of (40 Min.)
- Les Méandres du cerveau
- Clip
- Créatures de rêves
- Allô ?
- Tire la chevillette
- Petits cadeaux flippants
- Bompoint vs. Gondry

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Après la croisade introspective dans les méandres de la remembrance (Eternal Sunshine of the Spotless Mind), Michel Gondry, réalisateur français à la notoriété hollywoodienne, génial faiseur d’images parti aux States trouver les moyens d’exploiter son talent, explore les arcanes de l’onirisme… Et c’est un nouveau triomphe…

A la suite du décès de son père, Stéphane (Gaël Garcia Bernal), illustrateur, retourne en France travailler dans une agence de graphisme, en fait un obscur atelier sortant d’improbables calendriers à la chaîne. Là, il fait la connaissance de Guy (Alain Chabat), aîné loufoque, queutard au cœur tendre. De retour dans l’appartement maternel, hanté par l’absence de la mère (superbe Miou-Miou en Maman désengagée), il rencontre Stéphanie (Charlotte Gainsbourg), sa voisine. Ils se ressemblent : deux enfants prisonniers de leurs corps d’adultes. Stéphane, trentenaire excessivement mais magnifiquement régressif, pratique à un niveau quasi-professionnel, assurément pathologique, la fuite en dedans, confondant régulièrement rêve et réalité. Dans sa tête, il anime une émission de TV filmée par d’impressionnantes caméras en carton, sur les rêves, justement. Il évolue, à la nage, devant des images refaçonnant la réalité. Il possède des mains gigantesques lui donnant l’allure d’un gnome. Et il chevauche avec sa Dulcinée un cheval de tissus et une barque d’où s’élancent trois arbres feuillus… Quelques exemples parmi une multitude d’autres animant un film à l’imagination débordante !

Et l’on suit gaminement ce doux autiste, poète perdu dans le désert de la réalité. Si l’on avait aimé Eternal Sunshine…, on adorera La Science des rêves, œuvre plus aboutie parce que, peut-être, plus libre, peut-être aussi parce que Gondry y livre beaucoup de lui-même ; le film est construit sur une pléthore d’éléments autobiographiques : la perte du père, des rêves propres aux réalisateurs, la figure de Guy, inspiré par un ancien collègue. Plus, un savoir faire ayant déjà fait ses preuves, que ce soit sous la forme du clip musical (Björk, The White Stripes, The Chemical Brothers, The Rolling Stones ou encore Kylie Minogue) ou celle du long métrage : tout un univers hyper-visuel, faits de collages, de montages improbables renouant avec d’antiques techniques, animation image par image, bouts de ficelles habilement agencés, au service d’une imagination née d’un respect sincère de l’enfance, et d’une fascination évidente pour la psyché humaine. D’où aussi, une poésie parfois plus «adulte», pourtourée d’ombre. Stéphane est, ainsi, plus torturé qu’une Amélie Poulain, pour rester dans le même registre.

Bref, on adore. Cette juvénile odyssée, couplée à une histoire d’amour délicieusement platonique, férocement romantique, est par ailleurs portée par des acteurs parfaits. Garcia Bernal et C. Gainsbourg forment un couple évident autant qu’impossible. Et les seconds rôles ne sont pas en reste, avec un Chabat 100 % Chabat et une Emma de Caunes séduisante en copine/coquine, elle aussi enfant. La présente édition s’enrichit en outre de nombreux bonus dans le second DVD, dont une «version B» du film, scènes coupées remontées par le réalisateur pour donner une Science des rêves parallèle à l’originale, expliquant certains détails et insistant plus sur la part d’ombre dans l’inconscient de Stéphane (avec une place plus grande accordée aux parents). Retenons au sein des making-of, commentaires et autres featurettes, la discussion téléphonique entre Gondry et Chabat, échange de souvenirs de rêves (dont un où Chabat ressuscite son ami Bruno Carette, émouvant), et la confrontation entre le réalisateur et quelques spécialistes des sciences cognitives. Et d'autres belles surprises encore ! On croit rêver !


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 06/04/2007 )
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