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Kung Pow
avec Steve Oedekerk, Steve Oedekerk, Fei Lung, Leo Lee
Fox Pathé Europa 2004 / 25 € - 163.75 ffr.
Durée film 79 mn.
Classification : Tous publics |
Titre original : Kung Pow: Enter the Fist
Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 2.40
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1), Anglais (Dolby Digital 5.1)
Sous-titre : Français, Anglais, Hollandais
Bonus :
Le Making Of
3 scènes inédites
Director's Cut "L'élu prend sa raclée"
La bande-annonce
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Aristote lui-même ne le l'affirmait-il pas ? "L'homme eutrapélien est une personne d’esprit qui a la capacité de se divertir joyeusement en maintenant un comportement digne et sans exubérance, à l'instar de tout amateur de Kung Pow". Extrait (peu connu) de l'Ethique à Nicomaque.
Moralité, ce brave Aristote ne fumait pas que des cigarettes au menthol ! Car il faut sacrément tirer sur la tétine pour associer divertissement raisonné et film halluciné, dont la seule ambition est de hisser bien haut le pavillon du n'importe quoi cinématographique.
L'Intro : un affrontement terrible entre un assassin et un bébé encore au berceau. Pas de vainqueur !
L'explication : le bébé est l'élu ! (l'élu du film. Il est vrai que la recrudescence des élus tend à banaliser la chose et entraîner quelques confusions, mais…). La preuve, il possède une langue douée de raison !
Le film original : Tiger and Crane Fist, une série Z de Hong-Kong, datant de 1977.
Le "plus" : l'intégration numérisée du scénariste/réalisateur/acteur Steve Oderkerk dans chacune des scènes, assortie de doublages maison, tous commis par sus-cité Oderkerk.
Le résultat : un détournement parodique complètement délirant, accessible à tous les degrés de lecture (mais difficilement supportable au premier).
Sous couvert de pastiche à la réalisation volontairement bancale, Kung Pow est une œuvre unique qui regorge de créativité et d'humour débile... Enucléations éclairs, nunchaku en rongeurs, héroïne mono-mammellisée et autres combat homme/vache complètent à merveille montage et doublage revisités d'un vieux film de kung-fu, qui retrouve là une seconde jeunesse des plus surprenantes.
Attention toutefois, l'acceptation tacite du crétinisme assumé comme forme d'art est la condition sine qua non pour permettre au spectateur d'en retirer la substantifique moelle. Dans le cas contraire : dépit navré assuré !
Paradoxalement, au vu du résultat, Kung Pow doit beaucoup à la technique et aux effets spéciaux. L'intégration du personnage de l'élu dans un film dont le master original n'était plus de première fraîcheur est une vraie réussite. Un travail d'orfèvres de l'incrustation et de la retouche d'image, enrichi par LA scène d'anthologie du film : un somptueux affrontement matrixien entre le héros et une vache… Osmose bluffante de synthèse et de composting.
Une technique de qualité au service d'un divertissement sans prétention autre que celle de faire rire. La force d'un film qui prendra sans doute toute sa valeur devant une assemblée mâle, entourées de quelques bières…
Niveau bonus : réalisation et prévisualisation animée du fameux combat de synthèse, quelques scènes coupées… Léger mais plutôt sympa.
Olivier Vachey
( Mis en ligne le 28/04/2004 )
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