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Ciel rouge
avec Robert Wise, Robert Mitchum, Barbara Bel Geddes, Robert Preston
Editions Montparnasse - RKO 2005 / 15 € - 98.25 ffr.
Durée film 88 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : USA, 1948
Titre original : Blood on the Moon
Version : DVD-5 Zone 2 PAL
Format image : 4/3 (Noir et blanc)
Format vidéo : 1.33
Format audio : Mono, Dolby Digital 1.0
Sous-titres : Français
Bonus :
Présentation de Serge Bromberg
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Les nombreuses sorties de la Collection RKO continuent avec ce Ciel rouge (déjà le 55ème de la série), western datant de 1948, avec le grand Robert Mitchum, alors star montante de 30 ans. Il s‘agit du huitième film de Robert Wise, ancien monteur d‘Orson Welles et auteur de séries B, qui plus tard tournera des œuvres célèbres comme le fameux West Side Story (1960) ou, dans un tout autre genre, la première adaptation en long-métrage de Star Trek (1979). Ceci pour donner un aperçu de la diversité créatrice du cinéaste. Dans l‘histoire qui nous intéresse ici, Jim Garry, un cowboy solitaire et fauché, arrive en ville pour louer ses services à Tate Rilling, qui s‘avère être un sale personnage essayant de déposséder un éleveur de ses troupeaux. Mis dans une situation embarrassante, Jim va tenter de changer de camp…
Le générique d‘ouverture, montrant la lente progression du cavalier sous une pluie battante et de sombres nuages, annonce tout de suite l‘ambiance froide, hivernale, de ce western psychologique assez original. Les nombreuses scènes nocturnes et le filtrage fréquent des autres images achèvent de donner à l‘œuvre un aspect légèrement crépusculaire, même si le procédé va beaucoup moins loin que dans les mains d‘un Clint Eastwood livrant bien plus tard, avec Impitoyable, un exemple extrême de western morbide.
Dans Ciel rouge, le héros est certes plus sympathique mais pas vraiment plus causant, plutôt du genre laconique, impassible, opaque, difficile à cerner. Dans ce rôle, le jeune Mitchum se montrait déjà fort subtil, avec ce côté lourdaud et minimaliste faisant parfois place à de brusques accès de violence, comme dans ses rôles inoubliables de La Nuit du chasseur de Charles Laughton (1955) ou Les Nerfs à vif de Jack Lee Thompson (1961). L‘acteur s‘avère idéal pour camper un Jim Garry ambigu, qui semble longtemps hésiter entre le bien et le mal, habitué à une sorte de laisser-aller. Entre l‘appât du gain et la morale, il voudrait d‘abord ne pas choisir. Lorsque les choses vont trop loin, il cherche à fuir, mais les ennuis le rattrapent et il se retrouve au pied du mur, obligé de réagir radicalement. A cet instant, le film en est déjà à sa moitié !
En-dehors de ces thèmes forts (la conscience du bien et du mal et l‘obligation de choisir son camp), il semble que Robert Wise ait voulu insister sur le rôle positif des femmes. Très vite en effet, elles se révèlent capables de se défendre toutes seules et de s‘exposer sans peur aux situations dangereuses, n‘hésitant pas à répliquer aux mensonges des hommes. Ce sont toujours elles qui ont les répliques les plus sincères et les plus sages. Ainsi, par sa ténacité, la fille de l‘éleveur (interprétée par Barbara Bel Geddes, qu‘on verra ensuite dans Sueurs froides d‘Alfred Hitchcock) sauve Jim de lui-même, en lui révélant sa mauvaise conscience et sa fierté mal placée. En l‘acceptant tel qu‘il est également, quand il avoue à un moment critique qu‘il pense n‘être qu‘un bon à rien. Décidément, dans ce monde de brutes du western, il semble que les femmes aient un sacré rôle à jouer…
Ludovic Ligot
( Mis en ligne le 14/03/2005 )
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