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Films  ->  Action / Aventure  
L’épéiste sentimental
avec Chu Yuan, Ti Lung, Candice Yu, Derek Yee, Fan Mei, Yueh Hua
Wild Side Video 2006 /  14.99  € - 98.18 ffr.
Durée film 96 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 1977, Hong-Kong
Titre original : The Sentimental Swordsman ou To ching chien ko wu ching chien

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Mandarin ou Cantonnais (mono)
Sous-titres : Français

Bonus :
Filmographies
Candide Candice, entretien avec l’actrice Candice Yu
Galeries photos et affiches
Bandes annonces

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Dès le début du film on reconnaît le fameux logo. Celui de la Warner Bros ! Oui, mais le fameux logo est un peu différent cette fois : le «W» a été remplacé par un «S» : bienvenue à la Shaw Brothers, studios presque aussi mythiques que ceux de la Warner. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ici on est chez les rois du cinéma asiatique. Entre Shanghaï, Hong-Kong et Singapour, et durant plusieurs décennies, ce sont plus de mille films qui sortiront des studios des quatre frères Shaw, dont le visionnaire Run Run. Et plus du quart, ce qui fait quand même deux cent cinquante films, sont des films d’arts martiaux, plus précisément des Wu Xia Pian (film de cape et d’épée chinois, en mandarin «wu-martial», «xia-chevalerie» et «pian-film»). Avec des films mythiques comme Dragon Gate Inn, La Rage du tigre ou La 36ème Chambre de Shaolin.

Films mythiques, mais aussi difficilement visibles. Dommage pour des oeuvres qui ont marqué la culture de nombreux cinéphiles et autres cinévores dont le plus fameux d'entre eux, Quentin Tarentino, ne cesse de clamer son amour pour ces films. Avouez qu'il y avait de quoi ouvrir notre appétit. On va enfin pouvoir passer à table grâce à Wild Side Vidéo qui a décidé de sortir les meilleurs films en DVD. Nous voici donc avec Le Poignard volant. Sur un scénario de Ku Lung, on retrouve le prolifique Chu Yan aux manettes pour le quatrième des cinq films qu’il réalise en 1977 (voir la filmographie complète en bonus). Après le logo modestement détourné voici un film tourné tout aussi modestement en «Shaw Scope» (cinémacope). Il n’y a pas de mal à se faire plaisir.

Après dix ans d'exil, Li Xun-huan (Ti Lung) revient dans le royaume qu'il avait quitté pour protéger la femme qu'il aime, Shi-yin (Candice Yu), d'un tueur qui fait régner la terreur malgré un patronyme des plus poétiques : Fleur de prunier. Li Xun-huan est malade, version tubard, et alcoolique. On apprendra par la suite que le garçon, sans doute d'un caractère excessif, avait abandonné ses terres ainsi que la belle à celui qui lui avait sauvé la vie. Excessif donc, une explication sans doute pour le côté alcoolisé du héros. Sur le chemin du retour, il croise un combattant aussi taciturne que redoutable avec lequel il sympathise (Derek Yee). Mais à peine arrivé, il se voit accusé d'être le tueur recherché. Il reçoit l'aide de son fidèle serviteur, Chuan-jia (Fan Mei Sheng), et de son vieil ami, Long Xiao-yun (Yueh Hua), celui qui lui avait sauvé la vie dix ans plus tôt. Vous suivez ? Non ? ! Ce n’est pas grave car l'intrigue fait la part belle à l'action. Un peu trop sans doute quand on sait que le scénario est adapté d'un très copieux roman du prolixe Gu Long. Intrigue à tiroirs, personnages multiples, foisonnement de l'action. De tout ce qui est dans l'histoire originale, il ne reste finalement que l'action. Et même si c'est ce que l'on attend principalement d'un film de ce type, c'est parfois un peu juste et surtout dommage car le potentiel est vraiment là. Il faut reconnaître que les combats valent le détour. Ils sont orchestrés autour de superbes chorégraphies qui devraient ravir les amateurs du genre. L’esthétique est très soignée, résultat d’un tournage en studio à la photographie parfaitement maîtrisée. Exception faite de la scène d’ouverture tournée en extérieur et parfaitement réussie mais en décalage avec le reste.

La spécialité de Li Xun-huan, comme le titre nous l'indique gentiment, ce sont les poignards volants. Le titre anglais, The Sentimental Swordsman (l'épéiste sentimental), est lui tout aussi évocateur mais d'un autre aspect du film. Aspect pour le moins raté, il faut bien le reconnaître. Mais revenons à nos poignards qui sont lancés avec une adresse diabolique depuis les plis d'un éventail sur lequel est écrit (côté pile) «les poignards volants de Li» et «ne ratent jamais leur cible» (côté face). Une trouvaille assez sympathique. Pour ce qui est de la touche sentimentale, elle est évacuée en trois coups de cuillère à pot, comme si il s'agissait de quelque chose de superflu à la limite du gênant.

L'essentiel est sans doute ailleurs, dans le ton général peut-être. Certaines postures font immanquablement penser aux westerns américains ou même spaghetti. La musique également qui accentue ce trait, quelque chose entre Star Trek et Les Envahisseurs. Mais pas de Monsieur Spock ni de David Vincent. Le film laisse une impression fugace que l'on a du mal à définir. Comme la fin d’un cycle. Ti Lung est parfait dans le rôle du jeune héros proche du modèle eastwoodien de la trilogie de Sergio Leone. Il faut quand même avouer qu'en héros malade il n'est pas hyper crédible. Bref. Pour en revenir à la trilogie spaghetti, on se souvient que le premier volet (Pour une poignée de dollars) était l'adaptation du Yojimbo d'Akira Kurosawa. Voilà, la boucle est sympathiquement bouclée.


Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 16/08/2006 )
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