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Irak, année zéro ! avec Kathryn Bigelow, Jeremy Renner, Anthony Mackie, Ralph Fiennes M6 Video 2010 / 19,99 € - 130.93 ffr. Durée film 126 mn. Classification : - 8 ans | Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2008
Sortie DVD : 24 Février 2010
Titre original : The Hurt Locker
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français
Bonus :
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LIrak, Bagdad, de nos jours : suite au décès, dans un attentat, de leur chef, une équipe de déminage composée de deux soldats, Sanborn et Eldridge, récupère un nouveau sergent, James, vétéran dAfghanistan. Le genre bizarre, qui méprise le danger, capable daller désamorcer une bombe sur un coup de tête, sans se préoccuper des risques, uniquement amusé par la tension du moment. Un bon démineur, avec un bilan de plus de 800 bombes, mais un coéquipier dangereux, soit inconscient, soit fou. Traumatisé, sûrement : mi héros, mi malade, qui glisse peu à peu dans un jeu déchec malsain avec Bagdad comme plateau
et ses camarades en pion ! Est-il seulement lhomme de la situation ? Mais dans le ''Far West'' quest devenu lIrak, y-a-til encore une place pour des héros et de bons sentiments ?
LIrak
pas la guerre (quoique : quelques escarmouches) mais loccupation, le face-à-face des soldats américains avec la population dont on ne sait jamais si elle est juste attentiste ou carrément hostile, la crainte perpétuelle dun attentat, dun guet-apens, la méfiance quasi paranoïaque (et pas forcément inutile du reste : même un bête téléphone peut devenir une arme), le traumatisme des copains morts pour une bêtise, lennui qui alterne avec la tension
Bref, Full Metal jacket, version irakienne. Et dans ce contexte éprouvant, la trajectoire improbable du sergent chef James, dont on ne sait jamais trop si il est suicidaire, téméraire ou indifférent
A cet égard, son face-à-face avec ses hommes devient peu à peu un sorte de parade, un duel même. Les bombes font quasiment partie du décor, et dans chaque opération de déminage, la vraie tension réside dans lentourage, lattitude des passants bien plus que dans le risque dexplosion.
La réussite de ce film de guerre original, cest que justement, il ne montre pas vraiment la guerre (à part un duel de snipers assez éprouvant dans le désert) mais plutôt la tension, latmosphère de mort et de danger perpétuel, le traumatisme à peine enfoui sous une couche de provocation, et prêt à resurgir à la moindre crise. On songe à une version plus explosive de La Ligne rouge : un film en tous les cas original et qui propose de ce conflit une vision moins attendue, plus «psychologique». Et ce avec des effets spéciaux (et un son notamment) très efficaces.
Surtout, le film pose diverses questions : celles, habituelles, de la légitimité de la présence américaine en Irak (classique) et des rapports entre Américains et Irakiens, celle, plus subtile, de la vraie nature du combat, de la nature aussi de lhéroïsme et du délicat équilibre entre courage et folie, entre pulsion suicidaire et témérité
James incarne toutes ces ambiguïtés : un bon gars, sympa, mais qui se laisse, de manière imprévisible, «griser» par la guerre, jusquà devenir un «drogué» de la guerre et de la tension du combat (au sens où il y perd la conscience dautrui). Les acteurs sont excellents, notamment Jeremy Renner qui joue le sergent James.
Ce film a été très remarqué, très récompensé
très critiqué aussi : pas forcément un immense succès public (la guerre est plus rigolote dans Avatar) mais une variation réussie sur le conflit irakien et une réflexion intelligente sur le traumatisme. Kathryn Bigelow, la réalisatrice, sait, par une mise en scène très sobre, et une caméra souvent portée, sinsérer dans le quotidien des personnages et coller à laction. Pas de ralentis héroïsants ni de trémolos musicaux en fond, mais une sobriété qui rend chaque scène plus intense. Une belle réalisation, et un suspens réel, à voir et à goûter, ne serait-ce que pour considérer ce conflit, et cette question de lesprit humain «en guerre», dune autre manière.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 26/02/2010 ) Imprimer
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