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Films -> Drame |
Naufrage avec Richard Eyre, Judi Dench, Kate Winslet, Jim Broadbent Opening 2007 / 17.99 € - 117.83 ffr. Durée film 86 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2001, Grande-Bretagne
Titre original : Iris
Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
- Bande-annonce
- Iris, une histoire d'amour
- Interviews
- Images du tournage Imprimer
Cest à une figure phare des lettres britanniques contemporaines, la romancière et philosophe Iris Murdoch, que sest intéressé Richard Eyre (Stage beauty, Chronique dun scandale). Et à sa déchéance dans lAlzheimer
Car Iris nest pas le récit biographique dune gloire littéraire ; il sagit plutôt du puzzle déconstruit, éparpillé, dune existence, jeu de miroir tragique entre toutes les promesses de la jeunesse et lépilogue tragique dune vie annulée dans cet oubli pathologique, oubli des mots avant tout, qui furent la raison dêtre de la philosophe féministe et hédoniste, chantre de lamour et de la liberté de lâme.
Dès la première scène, le parallèle est fait entre les deux femmes : lIris jeune, encore étudiante, écrivain en herbe, généreuse, joviale, jouisseuse, incarnée à lécran par Kate Winslet, et la dame, institution universitaire saluée par ses pairs et ses disciples, mais une statue dont le marbre se pulvérise sous le rouleau compresseur de la maladie, dabord dans la difficulté à boucler un dernier roman, ensuite dans celle de reconnaître les mots, puis les lieux, les êtres et les choses. Judi Dench incarne à merveille la femme et son mal : regards perdus, gestes maladroits, violence mal contrôlée restituent la maladie dans toute son horreur
Un lien entre les deux : lhomme, amant, John Bayley, lui aussi universitaire et écrivain, produit typique du système oxonien : érudit gauche mal grandit, il annonce à vingt ans ce quil sera à soixante. Il est touchant dans son amour inconditionnel pour Iris, femme plus insaisissable parce que plus libre, dont il accepte les incartades, les infidélités avec des hommes, avec des femmes
Devant la caméra, le mimétisme entre les deux acteurs incarnant le romancier aux deux époques est impressionnant : Jim Broadbent et Hugh Bonneville incarnent à la perfection lhomme en ses deux âges.
Mais Iris est avant tout un film sur la maladie : le parcours de lintellectuelle est esquissé, suggéré, jamais développé ; lhistoire damour nest pas approfondie non plus, pas plus que la psychologie des personnages. Ce qui compte, cest que la vie de cette femme est en train de sombrer dans une folie irrémédiable, à limage des eaux troubles sur lesquelles souvre le film et où nagent les deux Iris, à limage aussi de la maison du vieux couple, où les objets sentassent et désordonnent lespace, comme se désordonne la mémoire de la femme
Un film touchant, éprouvant aussi, qui aurait pu approfondir les dimensions parallèles au drame mais qui, en létat, traite avec justesse son sujet. Un documentaire sur la romancière et le tournage du film agrémente, avec quelques interviews et des photos, le film sur support DVD.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 23/11/2007 ) Imprimer
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