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Comédie de l'innocence
avec Raoul Ruiz, Jeanne Balibar, Charles Berling, Nils Hugon, Isabelle Huppert, Denis Podalydès
Montparnasse 2000 /
Durée DVD 115 mn.
Durée film 98 mn.
Classification : Tous publics |
Bonus :
* Entretien express avec un Raoul Ruiz apparemment peu concerné
* Bandes-annonces
Format image : 1.66. Ecran 16/9 compatible 4/3
Format son : DD 5.1
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Camille (Nils Hugon) est un petit garçon sage et solitaire élevé par un père autoritaire mais absent (Denis Podalydès) et une mère aimante mais distante, Ariane (Isabelle Huppert). Le jour de ses neuf ans, il annonce à cette dernière qu'il l'appellera désormais par son prénom et lui propose de venir voir "sa" maison et "sa" vraie maman. Intriguée, Ariane le suit dans un quartier de Paris où ils n'ont jamais mis les pieds, puis dans l'appartement d'une femme (Jeanne Balibar) qui accueille l'enfant à bras ouverts en l'appelant Paul. Désarçonnée, Ariane accepte néanmoins de jouer le jeu et, aidée par son frère psychanalyste (Charles Berling), va chercher à percer à jour ce mystère. Un mystère dont la clé se trouve peut-être dans les films que Camille-Paul tourne avec sa caméra numérique...
Acteurs d'une sobriété et d'un naturel étonnants, image élégante, musique voluptueuse signée Jorge Arriagada, mise en scène discrète, intrigue d'une simplicité limpide : le nouveau film de Raoul Ruiz surprend par sa retenue et sa lisibilité. Loin des délires baroques à la Bunuel (L'Oeil qui ment) ou à la Fellini (Trois vies et une seule mort), Comédie de l'innocence prend l'apparence d'un "polar sage", où le choc du postulat de départ (un enfant annonce à sa mère qu'elle n'est pas sa mère) ne fait que s'atténuer à mesure que le film avance. Sans doute le jeu extrêmement posé d'Isabelle Huppert, qui trouve son double dans la gravité rieuse du jeune Nils Hugon (une révélation), y est-il pour beaucoup dans cette impression. "C'est un cauchemar et je vais me réveiller", semble-t-elle se dire et de fait oui, le réveil a bien lieu, l'explication très rationnelle de l'intrigue boucle la boucle mais laisse au spectateur un goût d'inachèvement. Tout juste si les vidéos réalisées par Camille nous ont fait entrevoir la profondeur et la complexité de la psyché enfantine. Plus que dans l'énigme vite détournée de la double maternité, c'est bien là, dans ce regard faussement opaque d'enfant, que réside le charme envoûtant de ce film.
Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 04/03/2002 )
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