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Apocalypse Now
avec Francis Ford Coppola, Martin Sheen, Marlon Brando, Frederic Forrest, Albert Hall, Sam Bottoms, Laurence Fishburne, Robert Duvall, Dennis Hopper, Aurore Clément, Christian Marquand
Pathé 2002 / 
Festival de Cannes 1979
Durée film 195 mn.
Classification : - 12 ans

Format image : 2.00 d'origine. Ecran 16/9e compatible 4/3.
Format son : DD 5.1

Bonus :
* Extrait de la conférence de presse lors de la présentation du film à Cannes en 1979
* Interview de Claude Berri (producteur) à Cannes en 1979
* Conférence de presse lors de la présentation de la version "redux" à Cannes en 2001
* Scène finale non retenue (la destruction du camp du colonel Kurtz) commentée par Francis Ford Coppola

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Dans sa chambre d'hôtel à Saigon, le capitaine Willard (Martin Sheen) attend, moitié ivre, moitié défoncé, sa prochaine mission. Elle est à l'image du conflit où s'enlisent les Etats-Unis : absurde. Willard est chargé par la CIA de liquider l'un des officiers les plus décorés de l'armée américaine, le colonel Kurtz (Marlon Brando), coupable d'avoir fait exécuter quatre espions vietnamiens puis de s'être réfugié au Cambodge en compagnie de renégats sur lesquels il règne en véritable dieu. A bord d'un patrouilleur fluvial, Willard et ses hommes remontent la rivière Dun, "un câble électrique directement branché sur Kurtz". Leur périple au coeur des ténèbres commence...

"The Horror... the Horror..." Les paroles du colonel Kurtz résonnent longuement en nous bien après le générique de fin de ce monument du 7e Art. Une épitaphe devenue légendaire pour un film qui ne l'est pas moins. A commencer par ses conditions de réalisation, dont les notes de production (pour une fois excellentes) donnent une petite idée : huit mois de tournage aux Philippines, une guerre civile, un typhon dévastateur, une crise d'épilepsie du réalisateur, un infarctus de l'acteur principal, un budget dépassé de 100%, deux années de montage... Mais les chiffres pèsent de peu de poids en regard de ces trois heures quinze de cinématographie pure, inspirée, fusionnant dans un même élan visionnaire une photo à la beauté stupéfiante, une bande-son de dimension opératique et un montage élevé au rang d'oeuvre d'art - on pense aux grandes fresques de D.W. Griffith, d'Abel Gance.

Comme tous les chefs-d'oeuvre (à commencer, pour rester au Viêt-nam, par le Voyage au bout de l'enfer de Cimino, réalisé un an plus tôt), Apocalypse Now condense et transcende un simple genre - le film de guerre - pour atteindre à l'universel : une odyssée de l'humain aux confins de la folie. Et si cette universalité du propos tourne autour de l'affrontement, à distance puis au corps à corps, de Willard-Kurtz, il serait injuste d'oublier l'extraordinaire densité du jeu des autres acteurs, tous possédés par leur rôle. L'un des grands plaisirs de cette version "redux" (équivalent latin de "come back" !) est d'ailleurs de redonner aux personnages une place qui leur avait été retirée en 1979 pour des raisons de timing. Ainsi, les playmates qui fuient les G.I. hystériques qu'elles étaient venu divertir lors d'une soirée de gala réapparaissent-elles ici dans une séquence à la fois grotesque et bouleversante. Le vol de la planche de surf de Kilgore (Robert Duvall) par Willard ajoute une autre facette à son personnage et à son rapport avec ses équipiers. Mais c'est surtout l'adjonction d'une scène de 25 minutes qui éclaire le film d'un jour nouveau : la rencontre entre Willard et des colons français vivant dans une plantation assiégée par les Viêt-congs. Le monologue lyrique de la narration off se brise ici sur un discours politique "à l'ancienne" : nous autres Français, nous nous battons pour ce que nous avons construit mais vous, les Américains, vous vous battez pour rien. L'interrogation finale (pourquoi vous, les Américains, êtes incapables de tirer les enseignements des erreurs des autres ?) rend aujourd'hui un écho particulier. Cette longue scène fait brusquement basculer le film dans un réel que l'on retrouvera plus tard avec l'apparition en plein jour (la seule) de Kurtz-Brando lisant à Willard, prisonnier, la une du New York Times. Paradoxalement, ces deux brèches historiques dans le récit renforcent par contraste l'aspect halluciné de cette épopée.

Si on peut se permettre de déplorer que le documentaire Hearts of Darkness : A Filmmaker's Apocalypse réalisé pendant le tournage par l'épouse de Coppola n'ait pas été ajouté aux bonus du deuxième DVD, on se régalera des deux conférences données par le réalisateur à Cannes en 1979 et 2001 et d'une scène commentée qui devait initialement illustrer le générique de fin : l'explosion du camp de Kurtz. On se réjouira, enfin, que les potentialités pleinement exploitées du report numérique son-image fassent de cette édition un must have absolu - le DVD pour l'île déserte...


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 12/03/2002 )
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