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Ubuesque et si vrai
avec Robert Edwards, Ralph Fiennes, Donald Sutherland
France Télévisions Distribution 2008 / 17.99 € - 117.83 ffr.
Durée film 110 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis/Royaume Unis, 2006
Sortie DVD : 6 Août 2008
Titre original : Land of the Blind
Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Bonus :
- Aucun
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On a parfois du mal a comprendre pourquoi certains films pourtant remarquables ne sont pas diffusés en salle quand tant d'autres, mauvais, médiocres et sans âme, démultiplient les copies à travers l'Hexagone. Joies de la démocratie : comme la Présidence, nous avons sans doute les films que nous méritons...
Et de démocratie, il est beaucoup question dans ce long métrage absolument jubilatoire : Coups d'État (titre fadasse auquel, une fois encore, on préfèrera l'original : Land of the Blind - Au pays des aveugles...) vaut mieux qu'un cours d'histoire ou de science politique ; c'est un concentré d'humanité dans ce qu'elle peut avoir de plus pervers, ou comment les extrêmes, très souvent, se rejoignent.
On est à la fois dans des ambiances à la Terry Gilliam (Brasil) ou à la Peter Greenaway ; on pense aussi à La 25e heure de Gheorghiu, à Kafka, Ubu, Ionesco... ou au Garcia Marquez de L'Automne du Patriarche. Presque deux heures d'une démonstration cinématographique sur l'humanité du mal et l'absurdité de la condition humaine, à force références à toutes les dictatures connues à ce jour. Car le pays imaginaire qui nous est dépeint ici, entre dictature militaire népotiste et démocratie «populaire», tient à la fois de la république bananière, de l'empire dans tous ses états (napoléonien, césarien, tsariste), de la démocratie fourvoyée (on reconnaît Bush ici, Sarkozy par-là) ou de la tyrannie socialiste, sans oublier les fondamentalismes religieux... et Versailles ! Un tour de force !
L'histoire lie deux hommes : dans une prison, un maton, Joe (R. Fiennes), surveille le plus grand prisonnier politique de ce régime fantoche, démocratie vidée de sa substance à force cotations en bourses et tsunamis publicitaires et consuméristes, Thorne (D. Sutherland), dramaturge, poète, intellectuel, leader de l'opposition politique. Le président de cette république du mensonge est un dégénéré, fils à papa incapable, marié à une actrice top model (...), fan de films amateurs et de plans crades, compulsif et stupide...
Une amitié finit par rapprocher Joe et Thorne, propulsant le maton, devenu entretemps dignitaire militaire, au rang de comploteur contre le régime : il aide Thorne dans son renversement du pouvoir et l'assassinat du Président, devenant de la sorte un véritable héros de la patrie. Mais la roue tourne et Joe réalise très vite qu'une tyrannie succède à cette dictature : des mains d'un autocrate, le pouvoir passe entre celles d'un guide du peuple. On connaît l'histoire...
Mais il est bon de se l'entendre dire à nouveau, de temps à autre. Parfaitement joué et réalisé, dans une ambiance relevant du conte ou de la parabole Land of the Blind est un film à découvrir avec hâte. Il édifie en même temps qu'il amuse (comment ne pas rire...). Les deux acteurs en portent l'intrigue : Sutherland en intellectuel clochardisé en prison avant de retrouver tout de sa prestance léonine (avec barbe et crinière rappelant sans coïncidence les portraits de Marx) ; Fiennes en pion lucide de ces intrigues. Le plan où son visage, chauve et ensanglanté, se détache sur fond blanc, est magnifique.
«Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé...»
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 22/08/2008 )
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A lire également sur parutions.com:Strange Days
de Kathryn Bigelow | |
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