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Eaux profondes ?
avec George Sluizer, Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna ter Steege, Gwen Eckhaus
Carlotta Films 2008 /  19.99 €  € - 130.93 ffr.
Durée film 102 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma, Pays : Pays-Bas, 1988
Sortie DVD : 24 septembre 2008
Titre original : Spoorloos

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.66
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français mono
Sous-titres : Aucun


Bonus :
Bande-annonce

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Pour le grand bonheur des spectateurs, l'éditeur Carlotta s'est fait une spécialité de sortir des films d'auteur souvent rares et possédant une certaine originalité. George Sluizer est en l'occurrence un cinéaste fort peu connu. Il a tourné plusieurs films : Love and Music (1971), John, the Knife and the River (1972), Un homme, deux femmes (1979), Red Desert Penitentiary (1985), Le Commissaire (1998). Sa dernière oeuvre en date est La Balsa de piedra (2002). Mais c'est avec L'Homme qui voulait savoir qu'il s'est fait remarquer.

Adapté du roman de son compatriote Tim Krabbé, L'Oeuf d'or, paru en 1984, L'Homme qui voulait savoir apporta en effet à George Sluizer une audience internationale. Cinq ans plus tard, il en réalise d'ailleurs un remake, La Disparue, avec Jeff Bridges, Kiefer Sutherland, Nancy Travis et Sandra Bullock dans les rôles principaux. L'histoire ressemble à un fait divers (peut-être en est-ce un). Nous sommes le 16 juillet 1984. Rex Hofman et Saskia Wagter ont quitté Amsterdam en voiture pour passer des vacances à Bois-Vieux (Gard). La première partie du film se déroule au cours de la journée du 16 juillet, jour d'une étape du tour de France. Rex et Saskia vivent un drame. En panne d'essence, Rex abandonne sa femme dans un tunnel. A chaque instant, un véhicule menace de percuter la voiture. Finalement, Rex revient avec un bidon rempli d'essence mais sa femme n'est plus là. Il la rejoint un peu plus loin sur la route. Saskia a de nouveau fait ce terrible cauchemar où elle errait dans l'espace enfermée dans un oeuf d'or. Rex est navré de l'avoir abandonnée et jure que cela ne se reproduira plus.

La seconde partie du film montre la disparition de Saskia sur une aire d'autoroute. Interrogés par Rex, caissière et pompiste indiquent l'avoir aperçue, le second signalant même la présence d'un homme à ses côtés. Les tentatives du jeune homme pour retrouver son amie restent désespérément vaines.... Parallèlement, le spectateur aperçoit quelques plans de Raymond Lemorne (Bernard-Pierre Donnadieu) enfilant un faux plâtre. Il se doute que la femme a été enlevée. Successivement, on va suivre les gestes de Lemorne qui s'empare d'un flacon d'éther, et tente d'enlever plusieurs jeunes femmes.

Le film intrigue d'abord pendant un certain temps. Mais, plutôt bien réalisé, sobrement, L'Homme qui voulait savoir ne tient pourtant pas tout à fait ses paris. A l'atmosphère oppressante et angoissante succède une certaine routine, sans doute par manque de détails concrets. Le scénario ressemble à certains romans de Patricia Highsmith. Mais là où la romancière américaine débusque l'ambigüité et la complexité dans chaque personnage, Rex n'en a quasiment pas. Sans doute le film hésite-t-il entre plusieurs voies pour finalement prendre celle du réalisme psychologisant (explications des motifs du meurtrier). C'est dommage car, dès lors, on y gagne certes en lisibilité (en platitude aussi) mais on y perd en complexité. Rex est un homme sympathique à la recherche de sa femme et le criminel est un pervers. Point.

Par exemple, pourquoi cette séquence de dispute dans le tunnel ? Est-elle seulement destinée à créer du suspense ? Peut-être, mais dans quel but ? Le couple a l’air d’aller bien mais il y a de l'orage dans l’air. Cette tension entre eux est hélas vite abandonnée alors que l’on aurait pu croire un instant que l’intervention d’un troisième personnage aurait pu servir à révéler davantage les zones d’ombres dans le couple, à l'instar du roman Eaux profondes de la même Patricia Highsmith. Ici, rien de cela ; la scène de dispute, du coup, paraît assez inutile et factice.

La suite, que l'on ne peut pas révéler, est aussi un peu tirée par les cheveux et l'on se demande comment Rex peut obéir si facilement à Raymond Lemorne… On a l’impression que le cinéaste a préféré suivre une voie plus banale ou convenue plutôt que de s’aventurer dans un climat plus trouble. A noter la musique presque catastrophique qui plombe parfois l'ambiance oppressante… soit par un ton guilleret, soit en accentuant l'atmosphère par quelques coups de synthétiseur du plus vilain effet...


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 10/10/2008 )
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