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Sur le fil
avec Robinson  Savary, Spencer  Thiérrée, Derek  Jacobi, Jodhi  May, Michaël Lonsdale, Izabella  Miko
Malavida 2008 /  24.90   € - 163.1 ffr.
Durée film 99 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 2006, Luxembourg/Royaume-Uni/Allemagne/Autriche
Titre original : Bye bye blackbird

Version : 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (noir et blanc)
Format audio : Anglais, Français
Sous-titres : Français, Espagnol

Bonus :
- James Thierrée invente La Veillée des Abysses documentaire de Robinson Savary (26 mn - 2005)

Livret de 12 pages

Prix de la critique au FIPRESCI 2005 et prix du public au Festival de Taormina 2005

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Les films sur l'univers du cirque sont en fait assez nombreux : voir Larmes de Clown (1924) de Victor Sjöström, Sous le plus grand chapiteau du monde (1952) de Cecil B. De Mille, Yoyo (1964) de Pierre Etaix ou encore Parade (1974) de Jacques Tati. Dans un autre genre, il y a bien sûr Freaks (1932) de Tod Browning. Il est difficile dans ce domaine de pouvoir conter une histoire sans donner la suprématie aux numéros d'acrobatie ou de cirque.

L'histoire de Bye bye blackbird est, à ce titre, assez classique : «ouvrier sur des chantiers en hauteur au début du siècle dernier, Josef voit son meilleur ami disparaître dans des circonstances étranges. Il s’engage alors dans un cirque pour rejoindre Alice, jeune et belle trapéziste avec laquelle il s’est mis en tête de partager un numéro de voltige. Lord Dempsey, le père d’Alice, cède peu à peu à ce caprice, séduit par le talent d’acrobate du jeune homme et par la nécessité d’insuffler du sang neuf à son cirque déclinant. Le jour de la première approche…»

Le film est réalisé avec un grand soin par Robinson Savary, fils du fondateur du Grand Magic Circus, Jérôme Savary. Après avoir réalisé trois courts métrages singuliers entre 1988 et 1995, il se lance dans Bye bye Blackbird. Cependant, le film a du mal à donner une réelle épaisseur à ses personnages. Car il ne suffit pas d’avoir des problèmes pour qu’ils soient automatiquement incarnés à l’écran. Encore faut-il qu’un metteur en scène ait une solide direction d’acteur, ce qui ne semble être guère le cas ici (les acteurs français parlant anglais sont rarement crédibles dans leur diction, y compris ici le grand comédien Michael Lonsdale). Les conflits sont assez flous et l’on a du mal à établir ce qui relie vraiment les personnages dans leurs amours et leurs haines. Certes, nous sommes loin de l'image féerique de la piste aux étoiles, mais ce conte tragique montrant le travail des trapézistes, la solitude et la misère des artistes déchus ne convainc pas tout à fait.

Seul Lord Dempsey (Derek Jacobi) parvient dans son interprétation à donner une crédibilité à sa haine et à son ressentiment. James Spencer Thiérrée (Josef) semblait à première vue fait pour un tel rôle. Ce n’est pas un inconnu. Petit fils de Charlie Chaplin, il a crée en 2007 Au revoir parapluie, spectacle qui reçoit le Molière du Théâtre en Région. Il a reçu quatre Molières en avril 2006 pour La Symphonie du hanneton, qu’il a mis en scène et interprété dans le monde entier depuis l’an 2000. Au cinéma, Il a travaillé avec Coline Serreau, croisé le chemin de Peter Greenaway, Raoul Ruiz, Jacques Baratier. Pour ce film, il chorégraphie les numéros de trapèze qui sont effectivement ce que le film a de plus attractif. Or, à notre grande surprise, James Spencer Thiérrée ne semble guère concerné par son rôle, d’autant que l’histoire d’amour qu’il vit avec Alice, la forcément jeune et belle trapéziste blonde, paraît cérébrale et irréaliste. Et même quasiment éthérée pour tout dire puisque l’on évoque les airs, un amour en tout cas bien peu terrestre et charnel. Que vivent-ils réellement ?

Étrangement, le film joue donc d’une esthétique à la limite du maniérisme sans toutefois y céder constamment : un univers poético-onirique un peu figé, qui charmera certains quand il en décontenancera d'autres. Cela dit, Bye bye blackbird se laisse regarder sans déplaisir, notamment par une mise en images et des cadrages (peut-être trop) soignés.

Il manque juste un peu de chair et de sueur à cette histoire, afin que le spectateur se sente pleinement concerné.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 12/12/2008 )
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