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L'héritier
avec Clint Eastwood, Clint Eastwood, Bee Vang
Warner Home Video 2009 / 19,99 € - 130.93 ffr.
Durée film 112 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2009
Sortie DVD : 3 Juillet 2009
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.40
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Anglais, Français, Néerlandais
Bonus :
- «L'homme et la voiture» : la virilité aux États-Unis à travers le culte de la voiture
- «Grand Torino : plus qu'une voiture»
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Tout commence le jour de funérailles, celles de l'épouse de Walt (C. Eastwood) qui se retrouve donc veuf, et retraité, dans ce pavillon d'un quartier de Detroit autrefois résidentiel, qu'on imagine en eldorado des classes moyennes cinquante ans plus tôt, à présent sinistré et envahi par des populations immigrées et difficiles. Pas de quoi nuancer ni modérer les penchants racistes de notre ancien de la guerre de Corée : acariâtre et taiseux, regimbant à aller à confesse, Walt aligne les bières sur le perron de sa maison, grimace et grogne contre les «hordes asiatiques» lui tenant lieu de voisinage : il s'agit en fait de toute une communauté Hmong. Quant à sa famille, elle peine à rompre la glace, pas plus qu'à profiter d'un éventuel héritage... à commencer par le bolide éponyme : La Gran Torino préservée dans le secret de son garage n'échoira pas à une petite fille trop pimbêche. L'héritier, l'élu du coeur, ce sera Thao (B. Vang), le fils des voisins, au terme d'un long apprentissage.
Car tout commence mal : c'est en essayant de voler la fameuse voiture, pressé par le gang de son cousin, que le jeune Thao, pourtant posé et plus sérieux que ses congénères, rencontre Walt, le fusil en joue. Repentant et poussé par sa soeur aînée, Thao travaillera pour Walt, qui, se prenant d'affection pour lui, le prendra sous son aile tout en participant au règlement de compte l'opposant à la bande de voyous terrorisant le quartier...
Tout est là, dans cette amitié entre un vieux bougon et un jeune timide, dans la rédemption d'un adolescent plein de mérite ; Thao, Walt y tient, ne finira pas comme son cousin : il lui apprend les vertus cardinales, le sens du travail, et à maintenir un savoir vivre déjà inculqué par sa famille, dont Walt finit par comprendre qu'ils ne sont pas des sauvages...
Ce conte urbain, jouant de clichés, certes, mais jamais de façon grossière, est à nouveau un succès pour Eastwood réalisateur. Tout juste après L'Echange, cette embardée dans l'Amérique contemporaine en crise, jouant de symboles de son succès passé (la belle voiture, la maison de banlieue) sur fond de zoning social et d'insécurité, offre un grand moment de cinéma, par lequel l'intelligence n'est pas sacrifiée à l'émotion mais portée par elle (ainsi que par un humour tendre tout à fait bienvenu), pour corriger nos préjugés, qu'il s'agisse de réflexes racistes ou d'a priori rapides sur un vieux con raciste et râleur.
En Harry sur le retour, Clint Eastwood reste égal à lui-même. Vieilli, certes, grognard, certes, il reste cependant ce cow-boy à l'humanité tapie entre les rides et un regard d'acier. Le contraste violent provoqué par sa confrontation avec Thao jeune et innocent n'empêche pas qu'une commune humanité les rassemble.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 03/07/2009 )
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