L'actualité du livre Jeudi 18 avril 2024
  
 
     
Films  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un réalisateur/acteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Films  ->  Drame  
Viol et vérité
avec Thomas Lilti, Jonathan Zaccaï, Guillaume Depardieu, Lionel Abelanski
France Télévisions Distribution 2003 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée DVD 120 mn.
Durée film 81 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : France, 2007
Sortie DVD : 9 juillet 2008

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Aucun


Bonus :
- 2 courts métrages : Roue libre (11 min.) et Après l’enfance (21 min.)
- La bande-annonce

L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire d’un troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourd’hui à l’écriture de carnets et de romans. Il n’a pas publié entre autres Fou d’Hélène, L’Imprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence

Imprimer


S’apparentant d’avantage à un téléfilm que la chaîne France 2, productrice du projet, aurait pu diffuser un vendredi soir, Les Yeux bandés ne laisse pas un grand souvenir cinématographique. On pense à la qualité du cinéma français dont le petit budget ne permet pas de grandes ambitions, mais aussi aux émissions de société portant sur les crimes crapuleux et le désespoir des victimes.

Si le point de départ de l’histoire n’intéresse pas le réalisateur, les conséquences du drame, elles, vont l’occuper pleinement puisqu’il s’agira de montrer ce qu’un meurtre opère sur les victimes directes et indirectes qui d’un coup se voient confrontées à leurs expériences personnelles et à la dure réalité.

Un viol, un meurtre, un suspect arrêté et une famille éclatée se recomposant le temps d’une mise en examen, voilà en gros le sujet de ce film où fait divers, drame social et tension psychologique sont les thèmes principaux : Théo est un routier taciturne dont on apprend que son passé n’a pas été toujours rose. Il vit avec Louise qui attend un enfant de lui. La vie semblait déjà morose pour lui lorsqu’il apprend que son frère Martin (Guillaume Depardieu) est incarcéré pour avoir violé et tué une jeune fille qui n’est autre que celle d’un ancien voisin lorsqu’ils habitaient le nord de la France. Dépité, il se rend sur les lieux pour tenter d’établir la vérité sur le meurtre. Il rencontre ainsi sa mère adoptive, le père de la victime et son frère qui clame son innocence. Mais peu à peu les preuves s’accumulent contre Martin. Parallèlement, il se souvient des jeunes années où apprentis délinquants, lui et son frère jouaient à se faire peur en commettant de petits délits. On comprend mieux comment les deux hommes en sont arrivés là. L’un s’en est plus ou moins bien sorti quand l’autre continue à violer la loi. Théo, déboussolé, paumé, décide d’user de la violence pour le libérer ne parvenant pas à assumer la culpabilité de son frère.

Le cinéma de Thomas Lilti, sans être percutant, a le mérite de traiter son sujet. Ici, le fossé qui sépare la conscience de chacun de la réalité des faits. Martin est coupable mais l’amour que Théo lui porte semble plus fort. Il refuse d’admettre la vérité qui pourtant devient évidente au fur et à mesure que le temps passe. Délaissant sa femme enceinte pour se rendre sur les lieux du crime, les rapports de Théo avec le père de la victime, son fils ainsi que sa mère deviennent conflictuels. Comment accepter que son frère soit un tueur et un violeur ? Et comment Martin accepte-t-il que Théo vienne le soutenir ? On apprend que la question a taraudé le réalisateur qui connaissait quelqu’un ayant fréquenté le maniaque sexuel Guy George sans rien connaître de ses crimes ; il a mis un certain temps avant d’accepter sa culpabilité.

Le film suit donc la traversée solitaire de Théo, perdu dans cette ville glaciale du nord qui décidément offre un décor parfait pour ce type de fait divers sordide. Ce film mineur n’a pas les qualités esthétiques que l'on trouve chez un Bruno Dumont ou un Rodolphe Marconi, auxquels on pense de temps en temps lors de certains plans, notamment ces visages en souffrance et ces paysages déserts, mais il diffuse une belle idée, notamment à la fin, quand Théo comprend finalement que la seule manière d’agir est d’empêcher un nouveau crime.

Le film est porté par un acteur tout à fait intéressant, Jonathan Zaccaï ; il permet d’oublier les faiblesses du scénario et de certaines scènes (Notamment la façon dont est traitée son histoire d’amour avec Louise), en jouant tous les registres de l’homme fragilisé avec subtilité et persuasion. On suit avec intérêt les différentes étapes par lesquelles il passe. Jusqu’à ce qu’il accomplisse l’acte puissant, provoquant, et par là-même, sa propre rédemption. Pas un grand film donc, mais un récit travaillé.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 11/07/2008 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • La Chambre des morts
       de Alfred Lot
  • Les Revenants
       de Robin Campillo
  • Entre ses mains
       de Anne Fontaine
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd