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Fable politique
avec Elio Petri, Gian Maria Volonté, Florinda Bolkan, Gianni Santuccio
Carlotta Films 2010 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 110 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Italie, 1970
Sortie DVD : Juin 2010
Titre original : Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Italien, Français, mono, 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
- «Regards croisés» : souvenirs de tournage avec Paola Pegoraro Petri et Marina Cicogna (20 min.)
- «La stratégie de la tension» : entretien avec Fabio Ferzetti, critique (25 min.)

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Un après-midi banal, un homme marche dans la rue, l'air grave. Une femme l'attend, elle le regarde de la fenêtre, il lui sourit. Il entre dans son appartement, elle le serre dans ses bras et murmure : «Tu me tues comment, aujourd'hui ?» ; il répond : «Je te tranche la gorge». Aussitôt dit, aussitôt fait. Alors qu'il est sur le point d'être promu au poste de directeur de la section politique, le chef de la brigade criminelle vient d'assassiner sa maîtresse.

C'est alors avec un sang-froid étonnant qu'il laisse intentionnellement sur les lieux du crime de nombreuses preuves accablantes. Par son acte, il va tenter de prouver non seulement l'incapacité de la police à mener l'enquête à son terme, mais surtout l'impossibilité de penser une seconde que le coupable pourrait être un représentant de l'ordre et de la justice.

Avec Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, le réalisateur trop peu célébré Elio Petri signe un film tout en tension sur l'autoritarisme et le pouvoir. Gian Maria Volonté y incarne génialement l'assassin-commissaire excédé par l'inefficacité de sa police. Un personnage ambigu et trouble, tantôt très intelligent et calculateur, tantôt enfant impulsif. Par ailleurs, sa gestuelle et son grotesque renvoient directement à la figure de Mussolini.

C'est une peinture sociale et politique de l'Italie des années 70 que nous propose Petri. Pas une peinture réaliste, mais celle déformante d'un miroir grossissant. Le réalisateur nous décrit une police non seulement incapable, mais violente et absurde, qu'il oppose aux jeunes manifestants révolutionnaires. Le film ne tombe toutefois pas dans le piège du manichéisme et adopte un point de vue tout aussi critique sur les manifestants pseudo-révolutionnaires à travers le personnage d'un activiste, seul témoin du crime, aussi imbu de pouvoir que la police.

D'un côté il y a de l'oppression, et de l'autre, de l'anti-oppression ce qui revient au même comme le disait Bertold Brecht : «Le fascisme se compose à la fois du fascisme et de l'antifascisme». De plus le mouvement révolutionnaire est présenté comme totalement éclaté, dispersé et sans unité. Dans une scène, un policier dira en regardant crier les révoltés dans leur cellule : «La prison ne les unit même pas. Ils sont là depuis seulement deux heures et ils se sont déjà séparés en 4 groupes !».

Le film glisse peu à peu dans un quasi fantastique Kafkaien, aboutissant sur un final pessimiste et percutant. Aucune échappatoire n'est possible, le système ne peut être renversé et encore moins remis en question.

Bien qu'influencé par le Pop Art, le film de Petri n'a pas trop vieilli, restant souvent élégant dans ses mouvements de caméra et toujours inventif dans sa mise en scène. De plus, les éditions Carlotta nous offrent, une fois de plus, une pléiade de bonus, pas très bien réalisés, mais jamais inintéressants.


Marc Eliel
( Mis en ligne le 27/08/2010 )
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