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Le mystère reste entier...
avec Anja Breien, Anne Marie Ottersen, Katja Medbøe, Frøydis Armand
Malavida - ReBelles 2013 /  16.99  € - 111.28 ffr.
Durée film 87 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Norvège, 1975
Sortie DVD : Août 2013
Titre original : Hustruer

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Norvégien 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
- Interview d’Anja Breien (2013 - 35 min.)
- Livret (16p.)

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Dans la collection ''ReBelles'', Malavida sort un film un peu oublié de nos jours. Wives fait référence, dit-on, à Husbands (1972) de John Cassavetes et en constituerait le versant féminin. La cinéaste Anja Breien, dans un supplément du DVD, revendique l’inspiration en y ajoutant celle de la Nouvelle Vague française (Truffaut, Godard). Nous sommes ici dans un cinéma dit «moderne», typique des années soixante-dix : errance, rupture avec les codes en vigueur dans la société, féminisme, remise en cause du mode de vie, interrogations sur les joies et les frustrations, le tout étant prétexte à une petite échappée. Le scénario tient sur ce sujet.

Trois amies d’enfance, Katja (Katja Medbøe), Mie (Anne Marie Ottersen) et Heidrun (Frøydis Armand) se retrouvent lors d’une fête donnée par leur ancienne institutrice. Elles ont gardé leur joie de vivre et décident de prolonger ce moment. Elles abandonnent leur petit quotidien (mari, enfants et travail) pour passer la journée ensemble. Là, elles évoquent leurs vies et font le point…

Réalisé par Anja Breien, le film connut, paraît-il, un grand succès dans les années soixante-dix. Depuis lors, on l’a quelque peu oublié. Ce qui paraissait nouveau à cette époque, inscrit dans l’air du temps, accuse, près de quarante ans après, son âge, un aspect aujourd'hui rétro qui a bien du mal à ''parler'' cinématographiquement avec pertinence. Le film se regarde davantage comme un document sociologique alors que John Cassavetes mettait en avant un drame humain et la dimension tragique de l’existence dans une mise en scène qui privilégiait le jeu d’acteur.

Le film d’Anja Breien n’a pas cette hauteur de vue, restant hélas au niveau de quelques anecdotes, et dans une forme imprécise ; le tout se terminant en queue de poisson. Ces héroïnes manquent du charisme qui aurait donné une certaine ampleur au sujet. Sans rivaliser non plus avec Ingmar Bergman, que la cinéaste admire, le film manque donc une belle intention : proposer une étude concrète sur la condition féminine (et non féministe). Autant les portraits féminins de Bergman restent marquants, forts, le cinéaste n’hésitant pas à autopsier ses personnages sans complaisance ni agressivité (voir Cris et chuchotements), et ce sans discours féministe en arrière-plan, autant l’échappée-belle des trois femmes d’Anja Breien reste trop en demie teinte et ancré au contexte pour nous apprendre quoi que ce soit du mystère féminin et ses ambiguïtés.


Yann Leloup
( Mis en ligne le 04/10/2013 )
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