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Films -> Drame |
Lolita-san avec Eiji Okuda, Eiji Okuda, Mayu Ozawa, Akira Shoji Fox Pathé Europa 2004 / 25 € - 163.75 ffr. Durée film 132 mn. Classification : - 16 ans | Sortie cinéma : 2003, Japon
Titre original : Shoujyo
Version : Zone 2/Pal
Format vidéo : 1.85
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Dolby Surround 2.0 Japonais
Sous-titres : Français
Bonus :
Bande-annonce du film
Galerie photos
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Yoko, lycéenne romantique et mélancolique de 15 ans, a jeté son dévolu sur un policier coureur de jupons et buveur de bières, Tomokawa, interprété par le réalisateur. La vie monotone, insouciante et vide de ce fonctionnaire contraste résolument avec celle, douloureuse et jalonnée de traumatismes divers, de la jeune fille. Celle-ci, violée par son beau-père et rejetée par une mère alcoolique et vénale, a fui le domicile familial pour se réfugier avec son frère retardé mental, Sukemasa, chez son grand-père quelle aide dans son entreprise de pompes funèbres à embaumer les cadavres. Ce personnage qui a acquis une certaine maturité malgré son jeune âge, compromis bancal et improbable entre Cosette, Lolita et Abe Sada, pousse son amant à faire fi des convenances dues à leur différence dâge. Grâce à leur union, Yoko et Tomakawa vont finalement pouvoir sortir tous deux de ladolescence afin de se libérer du joug de la société et vivre pleinement leur amour.
Une adolescente est le premier film dEiji Okuda, un acteur très connu au Japon, également peintre et écrivain, qui a tourné notamment avec Tatsumi Kumashiro le maître du genre roman-poruno, films érotiques à petit budget, auquel il comptait confier la réalisation après avoir acquis les droits de la nouvelle écrite de Mikihiko Renjo. Suite au décès de Kumashiro, survenu en 1995, Okuda, qui est également producteur, sest décidé à passer derrière la caméra pour adapter cette uvre qui lui tenait particulièrement à cur. Malheureusement, ce film tourné à Seto près de la ville où il est né, au nord-est de Nagoya sur lîle dHonshu dans la préfecture dAichi, se révèle être un mélange de poncifs oscillant entre sexe et mort. Ce fatras informe réunit tous les clichés du genre érotique en assemblant pêle-mêle : voyeurisme, tatouage, fétichisme, complexe ddipe, inceste, pédophilie, prostitution de mineures, fantasmes pervers envers les lycéennes en uniformes et le trafic de leurs petites culottes usagées. Ce catalogue didées reçues entretient pernicieusement limage qua le public occidental des murs supposées débridées et libertines japonaises et ceci explique peut-être la raison quétonnement, ce film ait reçu le grand prix, ainsi que celui de linterprétation féminine, au festival de Paris en 2002 et quil concourrait la même année en sélection officielle au festival de Venise.
Eiji Okuda met en scène des personnages stéréotypés et superficiels perdus dans les entrelacs dune intrigue tournant autour dune ancienne légende chinoise sur la métaphore de lamour absolu qui fascine lhéroïne et dun tatouage représentant un oiseau à une aile. Les situations senchaînent platement, lourdement appuyées par un langage et des motifs cinématographiques plaqués faits de ralentis, dimages de flash-back en noir et blanc, sans oublier le traditionnel happy end sur fond de coucher de soleil. Le cinéaste ne nous épargne pas non plus la classique séquence où les deux protagonistes, au comble de la félicité, traversent une campagne luxuriante sur un deux roues, en loccurrence un vélo, cheveux au vent sur une chanson damour intitulée Le courage daimer interprétée en français par un chanteur vivant au Japon, Pierre Barouh.
La durée du film de 2 heures 12 minutes, pour raconter une histoire dune telle vacuité, savère également beaucoup trop longue mais, afin de tuer le temps, le spectateur distrait peut samuser à repérer les éventuelles citations auquel le cinéaste a pu se référer dans ce collage de bouts didées. Ainsi, les visions en noir, blanc et rouge de Sukemasa, traumatisé par le suicide de son père et le comportement dévoyé de sa mère, évoquent celles de lhéroïne phobique de Pas de printemps pour Marnie dAlfred Hitchcock (1964). Les séances de tatouages font quant à elles irrésistiblement penser à des scènes de The pillow book de Peter Greenaway (1996) et de La femme tatouée dYoichi Takabayashi (1982). Le frère joue à être policier comme ladolescent demeuré de Dodeska-den dAkira Kurosawa (1970) se prenait pour un conducteur de tramway tandis que le personnage de ladolescente, vampirisant un homme dâge mûr, peut se comparer par certains côtés, la perversité en moins, à celui de Lolita de Stanley Kubrick (1962) inspiré du roman de Vladimir Nabokov.
Corinne Garnier ( Mis en ligne le 05/07/2004 ) Imprimer | |
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