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Ma vie sans moi
avec Isabel Coixet, Sarah Polley, Scott Speedman, Deborah Harry, Mark Ruffalo
ARP 2004 /  24  € - 157.2 ffr.
Durée film 106 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma : 2003, Espagne
Titre original : Mi vida sin mi

Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 16/9 compatible 4/3 ; format original respecté 1.85
Format audio : Anglais, Dolby digital 5.1
Sous-titres : Français

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Ann a 23 ans. Un mari aimant, Don, et deux filles adorables, Penny 6 ans et Patsy, 4. Ils vivotent dans une ville quelconque des Etats-Unis, avec ses universités à nettoyer, ses piscines à construire, ses lavomatic ouverts 24h/24 et ses gâteaux au fromage et à l’ananas les plus sucrés du comté. Dans leur caravane qui leur sert de maison, postée au fond du jardin de la mère neurasthénique d’Ann, malgré cette vie simple et humble, le quatuor est heureux. Pourtant, le film s’appelle Ma vie sans moi. Et pour cause, Ann apprend qu’elle va mourir. Peu importe de quoi. Dans deux ou trois mois. Pas assez pour changer radicalement de vie mais suffisamment pour lui donner un petit coup de peinture dorée. D’où le sous-titre, presque insolent : Qu’attendez-vous pour réaliser vos rêves ? Ann accueille la nouvelle comme une fatalité non fatale. A peine une larme, sauf peut-être à cause du bonbon au gingembre un peu trop fort donné par son médecin un peu gauche avec ces histoires-là…

On comprend dès lors que Ma vie sans moi ne sombrera pas dans le pathos vulgaire visant à réveiller nos glandes lacrymales. Le film reste triste, il ne faut pas se leurrer, mais la réalisatrice et scénariste Isabel Coixet a réussi à transformer cette histoire potentiellement glauque en une fable tendre, romantique, lumineuse et drôle, aussi. Cette lutte de fin de vie, qui n’apparaît jamais comme telle, est belle. Et même porteuse d’espoir. En même temps, espoir de quoi ? Ann meurt. On le sait. Comme nous savons tous que nous allons mourir, un jour. Cela nous pousse-t-il à dresser notre petite liste en sortant de la salle obscure, comme elle ? « Choses à faire avant de mourir », écrit-elle en majuscules soulignées en haut d’une page blanche de son carnet rapidement noirci. Ca fait froid dans le dos, ce calme. Ce carnet est le seul à connaître la vérité. Ann tait son mal, fait comme si de rien était et continue à s’occuper des autres, à écouter leurs peines, loin d’être mortelles, et au final, à vivre seule sa fin. En l’attendant, il y a cette liste de choses, de rêves, de priorités : changer de coiffure, connaître les bras d’un autre homme, dire ce qu’elle pense… et cette résolution à préparer cette vie qu’elle ne verra pas : enregistrer des messages pour les anniversaires futurs de ses filles, trouver une nouvelle femme pour Don... Point par point, Ann se lance et rend hommage à la vie et à ses proches, aussi désespérés soient-ils.

Ma vie sans moi, inspiré du roman de Nanci Icincaid « Pretending the bed is a raft » est, malgré un sujet lourd, un film chaleureux, sensible et subtil. Grâce à ses acteurs notamment, en tête desquels Sarah Polley (De beaux lendemains d’Atom Egoyan), dont le jeu, tout en finesse et retenue, touche du début à sa fin. La prestation des personnages qui gravitent autour d’elle est tout aussi convaincante : Deborah Harry en mère désabusée, Scott Speedman en mari un peu poupon, Maria de Medeiros en coiffeuse déconnectée... Ainsi en est-il aussi de Mark Ruffalo, l’amant romantique, qui campe ici un rôle diamétralement opposé au flic rebutant que lui avait flanqué Jane Campion dans In the cut, sorti en même temps que le film de Coixet. De quoi rappeler que le métier d’acteur est aussi une partie de caméléon.

Ainsi, par son courage et sa détermination, Ann aura-t-elle réussi à donner un deuxième souffle à ceux qui, inconsciemment, l’ont accompagnée. En cela, sa mort fait presque office de sacrifice. Et cette sombre vérité ramène cruellement à la réalité. Elle a raison, Ann, nous ne devrions pas attendre qu’on nous annonce la fin ou qu’elle s’annonce chez les autres pour commencer à vivre. Pourtant, n’est-ce pas ce que nous faisons, majoritairement ? N’avons-nous pas cette fâcheuse tendance à repousser ces rêves que nous croyons inaccessibles alors qu’il suffirait souvent de peu pour qu’ils deviennent réalité ? Nous agissons comme si nous avions l’éternité devant nous, incapables de nous projeter dans une mort autant refoulée qu’inévitable. « Ce n'est pas que j'aie peur de mourir. Disons que je ne veux pas être là le jour où ça arrivera, » lançait Woody Allen… Heureusement, le 1er janvier et ses listes de bonnes résolutions arrivent bientôt : arrêter de fumer, monter le Kilimandjaro, maigrir de 3 kilos, faire le tour du monde en ballon…


Sonia Arfaoui
( Mis en ligne le 15/11/2004 )
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