L'actualité du livre Lundi 29 avril 2024
  
 
     
Films  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un réalisateur/acteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Films  ->  Drame  
L’ange bleu
avec Josef Von Sternberg, Emil Jannings, Marlene Dietrich
MK2 2004 /  24  € - 157.2 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : Allemagne, 1930
Titre original : Der blaue Engel

Version : DVD 9/ Zone 2 – film noir & blanc
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33
Format audio : version originale allemande / version originale anglaise
Sous-titres : français

DVD 1 :
Le film en version originale allemande

DVD 2 :
Le film en version anglaise
Comparaison des versions anglaise et allemande 3’
Essais filmés de Marlene Dietrich 4’
Interview de Marlene Dietrich 1’
Marlene en scène 11’
Film annonce (année 30) 4’
Film annonce (année 60) 3’
Galerie photos

Imprimer


Est-il encore nécessaire de présenter L’ange bleu, premier chef-d’œuvre du cinéma parlant ? Son réalisateur, Josef Von Sternberg ? L’actrice principale, Marlene Dietrich ? Ah Marlene ! Que n’a-t-on pas dit ou écrit à son sujet ! Marlene, incarnation admirable de la femme fatale à la sensualité envoûtante. Marlene éclipsant la star de l’époque Emil Jannings. Marlene inoubliable avec ses bas et ses jarretelles, chantant, dans une scène non moins inoubliable, «Ich bin von Kopf bis Fuss auf Liebe eingesteilt », (je suis de la tête aux pieds, faite pour l’amour). Heinrich Mann, auteur du roman dont est tiré le film, attribuera, non sans sarcasme, le succès du film «aux cuisses dénudées de Mademoiselle Dietrich. » L’ange bleu, pourtant, ne peut se réduire à la naissance d’un mythe. C’est un film poignant, cruel, sur un homme qui, comme le rappelait Josef Von Sternberg, « se perd lui-même. »

Immanuel Rath, professeur autoritaire et rigide, enseigne la littérature anglaise dans le lycée d’une petite ville allemande. Il mène une existence sans éclat ni écart, une existence en tous points conforme aux convenances. Apprenant que certains de ses élèves s’encanaillent dans un beuglant, l’ange bleu, où se produit la chanteuse Lola Lola, il décide d’y mettre bon ordre. Le soir venu, il se rend au cabaret pour surprendre les lycéens et rencontre Lola. Surgira alors, chez ce vieux célibataire plein de principes, un trouble, un émoi peut-être jamais éprouvé, de l’amour sans doute, pour cette jeune femme de « mauvaise vie ». La suite sera un désastre.

D’aucuns pourraient n’y voir que la banale histoire d’un vieil homme victime d’une vamp. Ce serait faire peu de cas du talent de Sternberg.
S’éloignant du récit d’origine, Josef Von Sternberg resserre l’intrigue autour des deux principaux protagonistes du roman, développe le personnage de Lola, gomme la plupart des références sociales. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est de capter au moyen de la caméra des instants de poésie visuelle. Le clown triste qui traverse les plans sans mot dire est à ce titre emblématique. Sternberg laisse également le soin aux images de prendre en charge la narration. Voire de la devancer. L’apparition fantomatique du clown, toujours lui, dans les premières scènes du film est l’annonce prophétique du destin de Rath. Aucune lourdeur psychologique ne vient parasiter les dialogues. Les personnages et leur devenir s’inscrivent dans le corps des acteurs. Les gestes libres et spontanés de Marlene donnent à Lola toute sa sensualité. Jannings un instant ébouriffé laisse soupçonner un professeur Rath bien différent du bourgeois qu’il semble être.
Sternberg est un formidable directeur d’acteurs qui sait utiliser les talents voire les défauts de ses interprètes. Ceux de Marlene bien sûr. N’y revenons pas. Ceux d’Emil Jannings aussi, acteur pourtant difficile à diriger, époustouflant dans la seconde partie du film. Il ne sera rien dit ici de l’avant dernière scène du film, celle qui emportera le professeur Rath dans un tourbillon d’humiliations, sauf une chose : grâce à Jannings et l’épaisseur humaine qu’il apporte à son personnage, ce moment de cinéma nous bouleverse encore aujourd’hui.

Les éditions MK2 ont eu la bonne idée de nous proposer, outre la version originale allemande, la version anglaise. Cette copie, rarement projetée, fut tournée en même temps que le film allemand, avec les mêmes acteurs. Les techniques de doublage n’étant pas au point à l’époque, il n’était pas rare de réaliser un second film joué en anglais. L’accent exécrable de certains comédiens ne permit pas à cette version de passer à la postérité. Un astucieux bonus, utilisant le split screen, permet de comparer une séquence des deux versions.


Stéphane Gauchon
( Mis en ligne le 06/12/2004 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd