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Un Temps Pour Vivre, Un Temps Pour Mourir
avec Hou Hsiao Hsien, Tien Feng, Mei Fang, Fen Hsin Shu
One plus One 2005 / 30 € - 196.5 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : 1985
Version : DVD 9 / Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1 : 77
Format audio : Mandarin. Mono.
Sous-titres : Français
DVD Bonus :
Bandes Annonces Films One Plus One
Biographie Hou Hsiao Hsien
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Un Temps pour Vivre, Un Temps pour Mourir est une chronique de la vie de Ah-Hsiao, surnommé Ah-Ha par sa grand-mère. La famille vit dans une petite ville du sud de Taïwan, après avoir quitté la Chine continentale quelques années auparavant. Par bribes, à travers la radio, parviendra l’arrière fond historique (le film commence à la fin des années cinquante) : Taïwan, enclave nationaliste, en guerre avec le continent. Le film commence avec les jeux d’enfance, les souvenirs des parents, l’insouciance. Les jeux de billes et les cachettes, la grand-mère qui met de l’argent de côté pour en avoir dans l’au-delà, la grand-mère qui voudrait bien que son petit-fils préféré l’accompagne sur le continent, la fatigue et l’asthme du père, la fierté d’être admis au collège, la comptine avec des mots d’anglais, les brimades et la grand-mère qui console, la douleur et la mort du père... Ensuite, vient l’époque plus agitée de l’adolescence, les affrontements de bandes, la grand-mère qui se perd dans la ville, l’incertitude de l’avenir, l’escalade d’un mur pour échapper à la police, la maladie de la mère, le jeu de marcher sur les mains et de sentir sa force, l’hésitation de son corps, aussi, que l’on découvre, les émois sexuels… Enfin, il y a ce temps, où les parents ne sont plus, où l’on n’a pas vu mourir la grand-mère, où l’on reste là, avec les frères et sœurs, à devoir prendre en main sa vie propre…
Un Temps pour Vivre, Un Temps pour Mourir, tourné en 1985, prix de la critique internationale à Berlin, est un récit du temps qui va, petite chose insaisissable – c’est une traversée autobiographique. « Ce film retrace mon enfance, certains souvenir de mon père », nous annonce un narrateur, avant de s’effacer. C’est la première période du cinéma de Hou Hsiao Hsien avant des films historiques et des d’autres plus urbains. Celui-ci est un lent glissement de micro événements, à la campagne, où le temps des souvenirs est inscrit dans la durée par des plans fixes, parfois, à peine par un léger mouvement de caméra. Chaque plan, dans sa simplicité, est un lieu de mémoire ; la caméra est à distance (HHH filme la cellule familiale plus que l’individu), laissant l’espace au souvenir ; le cadre, d’une grande rigueur, secrètement, construit le passage d’une lumière, l’immobilité d’un personnage aperçu derrière la cloison, l’embrasure d’une porte qui entoure un enfant... Pas d’affects des visages mais un regard des corps : la mère lave le corps du père ; la sœur soutient la mère prise de toux ; les enfants touchent la main du père étendu, l’un après l’autre ; Ah-Ha court, marche sur les mains ; les frères et sœurs sont cote à cote regardant la toilette mortuaire de la grand-mère ; Ah-Ha, torse nu, chante faux ; les bandes rivales s’affrontent, se courent après ; Ah-Ha s’échappe sur un vélo… Les gestes sont ceux du quotidien : manger, laver le sol, transvaser l’eau chaude pour la toilette, faire la vaisselle, cueillir une papaye... Chaque plan semble tenté un instant de ne pas laisser la place au suivant, ou plutôt non, il l’attend, il lui laisse le temps d’advenir. Le cinéma de Hou Hsiao Hsien laisse arriver jusqu’à nous un bruissement de tristesse, une petite musique, pas une nostalgie du passé, non, mais les petits bruits fragiles de nos existences, au présent, nourris de lieux d’enfance…
Benoît Pupier
( Mis en ligne le 21/02/2005 )
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