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Carnets de Voyage
avec Walter Salles, Gael Garcia Bernal, Rodrigo de la Serna
Diaphana 2005 /  22.90  € - 150 ffr.
Durée film 120 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2004, Argentine, Brésil, Chili, Pérou, USA

Versions : DVD5 / Pal / Zone 2
Format image : 1.85 format respecté
Format écran : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Espagnol, Français ; 5.1 Dolby Digital ou Dolby Stéréo
Sous-titres :Français

DVD 1

Le Film en VOST / VF
Le chapitrage

DVD 2

Making-of promotionnel (22mn)
3 scènes coupées (10mn)
Entretien avec Walter Salles (28mn)
Entretien avec le compositeur (3mn)
Galerie de photos (3mn)
Biographie/Filmographie de Walter Salles

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Quand Alberto Granado, biochimiste, et Ernesto Guevara, étudiant en médecine, décident de parcourir 8000 km à travers le continent sud-américain sur une vieille moto anglaise, ils ne se doutent pas que ce périple va forger leur conscience d’homme et qu’ils vont en sortir radicalement changés.

Ce continent qu’ils ne connaissaient que dans les livres, ils vont l’arpenter, le ressentir, et découvrir les injustices sociales et économiques qui le composent. Ils vont rencontrer des mineurs, des paysans, des lépreux, des hommes et des femmes exploités ou laissés pour compte dans chacun des pays qu’ils vont fouler.
Ainsi, du voyage de plaisance de deux jeunes bourgeois argentins, leur quête se muera petit à petit en une profonde réflexion sur leur vision du monde et des autres.
Initialement prévu pour durer quatre mois, leur expédition en durera plus de six, et s’achèvera au terme de près de 11000 km.
Les deux hommes en sortiront transformés et l’un d’eux, grâce à cette expérience transfrontalière riche de rencontres et d’échanges, deviendra l’une des figures les plus marquantes du 20ème siècle, en rajoutant à son nom l’expression argentine « Che ».

Walter Salles n’a pas seulement réussi un excellent film initiatique et picaresque, métaphore de la transformation de tout adolescent en homme au contact des situations nouvelles, il est aussi parvenu à insuffler l’humanisme du livre culte du Che et à nous faire ressentir ce qui a façonné sa conscience politique et idéologique. On perçoit dans cet épisode précoce de la vie du révolutionnaire ce qui a motivé l’aspirant médecin argentin à prendre les armes aux côtés des guérilleros cubains, puis à arpenter le monde pour faire se lever l’un après l’autre les peuples opprimés de tous les pays.

Avec des paysages à couper le souffle, une interprétation viscérale de Gabriel Garcia Bernal (déjà poignant dans Amour Chiennes) et une mise en scène proche du documentaire (caméra épaule, rencontres fortuites avec des non-acteurs, montage économe mais efficace), Carnets de voyage nous prend aux tripes et ne nous lâche plus.

Si le projet est aussi réussi sur le fond, c’est qu’il est cohérent dans sa forme. Le tournage est en effet à la dimension du message du film. Ainsi, l’équipe était véritablement internationale, avec un acteur mexicain et l’autre argentin, un réalisateur brésilien, un chef-opérateur français, un producteur exécutif américain (Robert Redford himself, à l’origine du projet) et des interprètes locaux (chiliens, péruviens ou vénézueliens). Cette « Babel cinéphilique » a donc concrétisé in vivo le message internationaliste et unitaire du Che.
De plus, l’équipe ayant marché dans les traces des deux hommes quasiment pas à pas, les mêmes anecdotes et les mêmes réflexions leurs sont parvenues, avec un demi-siècle d’écart.

Pas moins de cinq ans de travail ont été nécessaires à Walter Salles et à Robert Redford pour développer et concrétiser le film, en travaillant en étroite collaboration avec le véritable Alberto Granado toujours vivant et les descendants d’Ernesto Guevara.

En ressort un film brillant, profondément moderne, qui restitue avec brio l’une des étapes fondatrices d’un homme, Ernesto « Che » Guevara, qui modifia profondément le visage de l’Amérique latine de la fin du 20ème siècle, et qui laisse un héritage idéologique concret dont les générations futures devront s’emparer un jour ou l’autre.

Les bonus sont en revanche assez minces… On a droit à un making-of américain promotionnel complètement inintéressant et à contresens par rapport à l’esprit du film : l’aspect idéologique du Che est totalement ignoré, on voit plus les producteurs américains que le réalisateur ou le reste de l’équipe, l’auto-congratulation est générale, et les larges extraits utilisés paraphrasent complètement le film. Si vous aviez compris que l’histoire parlait de deux jeunes gens partis à la découverte d’un continent et qui reviennent transformés de leur périple, ne prenez pas la peine de regarder le making-of.
En revanche, un entretien avec Walter Salles de près de 30mn justifie à lui seul le visionnage des bonus et en rattrape l’ensemble : le réalisateur nous explique la genèse du film, les difficultés du tournage et la façon dont le projet lui a permis de poser un nouveau regard sur son pays, le Brésil, et sur l’Amérique latine en général. Salles est en complète synergie avec le film et son propos, et l’on sait alors que ce projet n’aurait pu être confié à un autre réalisateur.

Il conclut judicieusement en expliquant qu’il voulait faire un film optimiste et plein d’espoir pour son continent, à l’opposé du cynisme majoritaire ambiant qui martèle les concepts de fin de l’Histoire ou d’immobilisme implacable qui arrangent ceux qui les propagent. Les choses peuvent toujours être changées, aujourd’hui comme demain.


Matthieu Charter
( Mis en ligne le 18/04/2005 )
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