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Folle embellie
avec Dominique Cabrera, Miou-Miou, Jean-Pierre Léaud, Morgan Marinne, Yolande Moreau
ARP 2005 / 25 € - 163.75 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie cinéma : 2004, France, Belgique, Canada
Versions : DVD 9 / Zone 2
Format vidéo : DVD 9 –16/9 compatible 4/3
Format image : Format 1.85
Format audio : Dolby surround 2.0 Français
Sous-titres : Anglais, allemand
Bonus :
Making-of
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Ce qui frappe en premier lieu dans ce film sur la confusion des esprits et des comportements, c’est la lumière. Nous sommes en juin 1940, l’été commence à battre son plein au bord de la Loire. Les couleurs y sont à la fois profondes et douces, composant une nature, ou plutôt un décor naturel, dans lequel les personnages vont évoluer dans une certaine harmonie, dans un vent de liberté, en tout cas.
Il y a Alida et Fernand (Miou-Miou et Jean-Pierre Léaud, douceur et âpreté mélangées), leur fils Julien (Morgan Marinne, déjà remarqué dans Le Fils des frères Dardenne), entraînant dans leur sillage un groupe hétéroclite, à majorité féminine. Leur point commun : les bombardements et le chaos provoqués par la guerre leur ont accidentellement permis de sortir de l’hôpital psychiatrique où ils étaient résidents. Ils se mêlent aux gens « normaux » précipités sur les routes, se confrontant ainsi à un monde qu’ils ne connaissent pas. Une chose est sûre : ce monde est devenu fou, lui aussi. Leur parcours est jalonné de rencontres improbables avec des cadavres posés ça et là, au hasard d’une guerre absurde.
Au gré de leurs rencontres, les personnages évoluent comme ils voyagent, et parviennent à vivre, malgré tout. Rencontres amoureuses, repas conviviaux, travaux des champs : chacun trouve ses marques, met son empreinte dans cet espace de liberté peu à peu investi.
Dominique Cabrera, après notamment les beaux L’autre côté de la mer et Le Lait de la tendresse humaine, aborde ici un sujet que l’on peut qualifier de délicat – la folie –, mais qu’elle réussit d’emblée à s’approprier. Elle reste au plus près des personnages, la caméra sachant frôler les peaux avec sensualité, saisir les frémissements d’émotion sur les visages. On est ici en pleine humanité, bien au-delà de certains effets ou situations convenus sur un tel sujet.
Cependant, le thème de l’errance est par essence dangereux à aborder pour un scénariste. Que les personnages ne sachent pas bien où ils vont est une chose acceptable pour le spectateur. Mais sentir que l’histoire en fait de même, et qu’elle nous laisse sur le bord de la route est plus frustrant. Même si les comédiens incarnent leurs personnages avec une belle densité, on reste trop souvent à l’extérieur des expériences qu’ils vivent. Malgré la sensibilité et l’acuité de la réalisatrice, le scénario manque d’une colonne vertébrale, d’un axe. D’où cette impression de dispersion (certes inhérente au sujet) qui peut malmener l’implication et l’intérêt du spectateur.
De l’honnêteté, donc, de l’intelligence et de la sensibilité pour Folle embellie. Mais une histoire plus structurée et des enjeux dramatiques plus larges auraient pu lui donner davantage d’impact. Dommage.
Du côté des bonus, comptez sur un honnête making-of (rencontres des comédiens, premières séances de travail…), comprenant une interview de Jean-Pierre Léaud, comédien que l’on pourrait qualifier d’un million de manières différentes. A voir.
Véronique Delahaye
( Mis en ligne le 19/04/2005 )
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