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In this world
avec Michael Winterbottom, Jamal Udin Torabi,  Enayatullah
 22  € - 144.1 ffr.
Durée film 88 mn.
Classification : Tous publics

Ours d'or à Berlin en 2003

Sortie Cinéma : 2002, Grande-Bretagne
Titre original : In this world

Version : DVD 9/Zone 2
Format image : 16/9 compatible 4/3 - Format 1.85
Format audio : Dolby Digital 5.1 VO et VO Stéréo
Sous-titres : Français, Néerlandais

Bonus :
Entretien avec Toni Grisconi, scénariste du film (28 min)
Entretien avec le Président de le Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l'Homme (22 min)
Bande-annonce

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In this world. Dans ce monde, rarement titre ne paraît aussi juste. Et pourtant, ce monde unique que nous partageons nous semble tellement éloigné et étranger de celui qui fait le quotidien des réfugiés et clandestins de tous horizons. Un monde unique et pourtant tellement différent selon les points de vue. Si nous pouvons comprendre les motivations des réfugiés qui tentent de rejoindre l'Occident, sorte de côté pile d'un monde dont ils ne connaissent que le côté face, la dureté de ce qu'ils entreprennent et les souffrances qu'ils peuvent endurer sur leur route nous sont difficilement imaginables.

Michael Winterbottom voulait réaliser un film sur les réfugiés et plus particulièrement sur leur voyage. Raconter le voyage de deux migrants entre Peshawar au nord du Pakistan et Londres. Nous allons donc suivre les deux candidats à l'exil qui vivent, comme près d'un million de leurs concitoyens afghans, dans les camps de réfugiés de Peshawar. Le road-movie dans lequel nous entraîne le réalisateur ressemble à un véritable documentaire filmé de l'intérieur. Documentaire coup de poing loin, très loin, des docu-fictions et autre docu-dramas qui polluent de plus en plus nos petits écrans à coups de reconstitutions policières ou d'histoires particulières sans intérêt. A partir de la fiction, du particulier, Michael Winterbottom reconstitue le général et la réalité. Il est salutaire que certains cinéastes cherchent à jouer un rôle au-delà de leur œuvre en tendant vers une forme d'universalisme.

Fruit d'un long travail en compagnie du scénariste Tony Grisoni, l'histoire est le reflet façon loupe de ces milliers d'histoires de réfugiés. Parti à la rencontre de ceux qui ont fait le voyage (depuis le Chine, l'Irak, l'Iran…). Grisoni se rend compte combien les réfugiés gardent en eux les traces indélébiles du voyage et avec quelle difficulté ils se livrent. Mais il fallait écouter leurs histoires, de Sangat (camp aujourd'hui fermé du nord de la France) à Pashawar, pour comprendre et surtout transmettre sans trahir.

Il est évident que plus qu'un film de fiction, il s'agit ici de réalité. Les questions de motivations, le pourquoi mais aussi le comment de ce voyage, de ces voyages font le film.

On embarque donc avec Jamal (Jamal Udin Torabi) jeune garçon de 15 ans dégourdi et blagueur qui accompagne son cousin plus âgé mais moins débrouillard dans son voyage vers la terre promise anglaise. Jamal part un peu par défaut. Le fait qu'il baragouine l'anglais lui permet de gagner son billet pour accompagner Enayat (Enayatullah). Le choix d'acteurs non professionnels mais aussi l'absence de dialogues écrits ajoutent à la vérité profonde qui se dégage de l'aventure. Pourtant, comme tout bon road-movie qui se respecte, la route est ponctuée de moments de tension, de calme, de paix parfois, de joie aussi mais de stress toujours et de douleur souvent.
Depuis Peshawar au Pakistan, il faudra rejoindre Taffetan en Iran puis Téhéran avant de remonter vers le Nord et atteindre la Turquie à travers le Mont Ararat, puis de là Istanbul, Trieste en Ferry, la France en Train avant le tunnel sous la Manche, dernier obstacle avant le paradis.

De brèves et intenses rencontres rassurent sur la nature humaine. En face, on trouve de véritables marchands d'esclaves dont les clandestins sont la marchandise unique. Le voyage est une forme de marchandise en elle-même, très chère dont le prix varie sans jamais de véritables garanties de résultats. Les clandestins sont un produit que les passeurs se jalousent et parfois s'arrachent. La scène de nuit filmée en conditions proches de celles vue au travers de lunettes infra-rouge présente un de ces moments où l'on sent confusément en nous la terreur qui habitent les clandestins.

Ce qui fait aussi la force du film, ce sont les deux acteurs qui portent l'histoire sur leurs épaules. Ours d'or à Berlin en 2003, le prix récompense une œuvre salutaire qui montre ce qu'il est parfois difficile d'imaginer, sorte de cours de géopolitique en réduction. Un sujet fort, bien servi par une mise en scène efficace, avec un but avoué largement atteint tant il nous fait entrer dans le quotidien des clandestins et leur obsession d'Occident. Le film nous permet aussi de réfléchir sur nous-mêmes.


Judicaël Tracoulat
( Mis en ligne le 25/04/2005 )
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