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Films -> Drame |
Les Revenants avec Robin Campillo, Géraldine Pailhas, Jonathan Zaccaï, Frédéric Pierrot Aventi Distribution 2005 / 10.99 € € - 71.98 ffr. Durée DVD 120 mn. Durée film 105 mn. Classification : - 12 ans | Sortie Cinéma, Pays : 2004, France
Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85
Format audio : Français, Dolby Digital 2.0 - 5.1
Bonus :
Bande annonce
Making of (21 min) Imprimer
Robin Campillo acclimate dans le registre art & essai à la française le genre du film de zombies : ici, pas dhéroïne supersiliconée experte ès arts de combats et pirouettes acrobatiques, pas de monstres doutre-tombe la bave aux dents quils ont longues et acérées et la peau en lambeaux et dentelles façon John Galliano, mais des individus simplement de retour sur terre comme au jour de leur départ. Dune façon inexpliquée, des millions dêtres humains sont revenus dentre les morts, repeupler villes et villages à travers le monde
On en retrouve quelques milliers dans la rue principale dune ville de Province française. Apathiques, les visages dune blancheur de linceul, le regard fixe, comme ailleurs, ils sont parqués dans des gymnases en vue dexamens et didentifications, en attendant que leurs proches viennent les retrouver. Ainsi de Véronique et Isham pour leur fils de six ans. Ainsi du maire de la communauté, et de sa femme perdue quelques années plus tôt. Ainsi enfin de Rachel (Géraldine Pailhas), retrouvant finalement son mari, Mathieu (Jonathan Zaccaï), perdu depuis deux ans.
Nous suivons ces trois trajectoires, trois observatoires sur ce que le deuil veut dire, ici pris à rebrousse poil, pour en montrer la force et le lent processus de sédimentation. Parce que ces revenants sont les défunts sans ne plus vraiment être ceux quon a connus, parce que le souvenir a suivi sa route, une route non parallèle à celle de la vie terrestre, faite de retouches, de projections dans le mythe, ces visages émaciés ne cadrent pas vraiment avec le souvenir de lavant. De ce hiatus naît le malaise, le doute, et finalement langoisse
Qui montre peut-être, non pas limpertinence, linsolence dun retour des morts sur terre, mais plutôt linadéquation des vivants au monde des morts, quil faut savoir enterrer, tuer vraiment, pour tourner la page et poursuivre la vie
Le film dit cela, dans limage, les cadres et les jeux si peu naturels dacteurs que la mort et cette vie en sursis auraient comme robotisés
Les plans sont longs, la lumière pastel et ouatée, la musique languissante et monocorde, tout collant parfaitement à laphasie dramatique des décédés relapses
La mort est un no-mans-land
Et un objet décidément cinégénique
Quil sagisse de superproductions à force hémoglobine ou de films plus intimistes traitant ce refus maladroit de LA frontière (Sous le Sable de Ozon ou La Chambre du Fils de Moretti), messieurs les cinéastes, pour en citer un dernier, la mort vous va si bien !
Un film à voir donc, pour une réflexion générale sur ce thème au cinéma, sur la mort et ce que le deuil signifie pour soi. Aussi, pour Géraldine Pailhas et Jonathan Zaccaï, et leurs belles performances sur des personnages en pleines déroutes, et la gageure de faire passer lémotion avec pour mot dordre de la contenir. Ca marche ! Quelques bonus dont un making of roboratif agrémentent en outre ce film peut-être injustement boudé à sa sortie lan dernier.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 22/08/2005 ) Imprimer | |
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