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Los Angeles, ville désespoir avec Paul Haggis, Sandra Bullock, Don Cheadle, Matt Dillon, Ryan Philippe, Thandie Newton Metropolitan Film & Vidéo 2006 / 19.99 € - 130.93 ffr. Durée DVD 150 mn. Durée film 110 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma : 2005, USA
Titre original : Crash
Version : DVD9, Zone 2
Format vidéo : 2:35 :1
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français (optionnels)
Bonus :
- Commentaires audio par Paul Haggis, Don Cheadle et Bobby Moresco
- Les coulisses du tournage (10min.)
- Interview de Paul Haggis et Matt Dillon au festival de Deauville (8 Min.)
- Clip Video : « If I
» (4 min.)
- Bandes annonces (Les Bienfaits de la colère, Cube zéro) Imprimer
Paul Haggis signe avec Collision son premier film, à 52 ans. Fort dune longue carrière de scénariste à la télévision (Walker, Texas Ranger, La Loi de Los Angeles, EZ Streets
), cest aussi sur le terrain des séries quil a fait ses premières armes en tant que réalisateur.
Collision appartient à la tradition des films «chorale», chers à Robert Altman, Wes Anderson, ou Paul Thomas Anderson, entre autres. A Los Angeles, une douzaine de personnages vont voir leurs vies sentrechoquer, rencontres qui les marqueront dune manière indélébile. Rien de bien original, à première vue. Mais le propos de Paul Haggis part dun constat terrifiant. Los Angeles est une poudrière qui explose régulièrement. La cause ? La multiplicité des ethnies qui sy côtoient sans se connaître, les peurs dont elles se nourrissent, et les haines quelles engendrent. Et ces causes se retrouvent de manière identique dans tous les groupes de population, sans distinction de classe sociale. Le melting pot tant célébré a échoué à Los Angeles davantage quailleurs en raison du caractère tentaculaire de la mégalopole.
Dans cette ville en voie de désagrégation, le procureur général (Brendan Fraser) se fait braquer son 4x4 par deux jeunes blacks en plein centre ville. Ils lont dabord croisé lui et sa femme (Sandra Bullock). Elle a eu peur en les voyant, parce quils étaient noirs, et habillés selon dautres codes que les siens. Mais, soucieux de paraître "politiquement corrects", ni elle ni son mari nont osé accélérer ou changer de route. De leur côté, les deux jeunes noirs, qui voient tous les actes qui les entourent sous le prisme racial, ont identifié cette peur, en ont reconnu la source. La colère aidant, ils utilisnt ce prétexte pour faire ce quils avaient en tête depuis le début. Braquer de riches blancs pour prendre leur voiture. La peur politiquement incorrecte de la femme du procureur était cette fois justifiée
Dans le même temps, deux agents de police blancs arrêtent un couple noir au volant dune voiture de luxe, rentrant dune soirée de gala. Usant de sa position dautorité, et de larme qui laccompagne, lun des agents (Matt Dillon) ira jusquà molester sexuellement la jeune femme (Thandie Newton) sous les yeux de son mari (Terrence Howard). Le second agent (Ryan Philippe), pourtant visiblement écoeuré, ne sinterposera pas. Il sassurera, en bon collègue, de limmobilité du mari...
A partir de deux événements presque simplistes, où les positions des «bons» et des «méchants» sont clairement établies, Paul Haggis va ajouter des couches de gris, des dimensions supplémentaires à ce premier aperçu accusateur. Les conséquences de ces deux crimes vont toucher finalement bien plus de monde que leurs protagonistes initiaux. Et personne nen sortira indemne. Si le personnage principal du film est évidemment la ville de Los Angeles elle-même, il ny a pas pour autant de personnage secondaire dans Collision. Tous participent à une démonstration, certes parfois un peu trop didactique, de ce que lincompréhension et la peur dans une ville à fleur de peau peut générer. Il ny a pas non plus de personnage glorieux, ni même de personnage véritablement hideux, malgré les crimes commis. Il ny a quune ville en perdition, de dix millions dâmes.
Un tel film, dépend grandement de la prestation des comédiens, dautant que lon ne pourra en trouver aucun qui soit une source didentification pour le spectateur. Et il ny a pas lieu dêtre déçu. Les performances sont toutes dignes déloge. En tête du lot, Don Cheadle, en détective paumé, et Matt Dillon, tous deux simplement formidables. La mise en scène, elle, ne brille pas par son inventivité ou sa virtuosité. Paul Haggis a eu, il est vrai, un budget limité. Aussi a-t-il préféré jouer la carte de lefficacité, et, intelligemment, il sefface et se met au service de ses comédiens. Beaucoup de caméra épaule, et de plans serrés, pour rester au plus proche des réactions des acteurs. Rien de révolutionnaire, mais avec un scénario si bien écrit, et daussi bons comédiens, cela fonctionne admirablement. Que lon soit sensible à sa dialectique ou non, le film de Paul Haggis ne laissera personne indifférent. Et pour peu que lon y soit sensible, il pourra être la source dune réelle réflexion quant au sens que lon veut donner à lintégration, et au dialogue intercommunautaire. Car à lévidence, Los Angeles est lexemple type de ce quil ne faut pas faire
Rappelons enfin que Collision a remporté trois Oscars (meilleur scénario original, meilleur montage, et meilleur film). Des récompenses qui ont surpris le soir de la cérémonie, mais qui, rétrospectivement, sont très probablement méritées
Côté DVD, on pourra être irrité par le lancement immédiat de bandes annonces à la lecture du disque, mais on les oubliera bien vite devant la qualité des «Coulisses du tournage» (qui en disent un peu plus que les habituels commentaires dautocongratulations) et surtout linterview de Paul Haggis et Matt Dillon lors du festival de Deauville. Voila un film qui aura sa place dans toute bonne dvdthèque.
Daniel Beziz ( Mis en ligne le 17/05/2006 ) Imprimer
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