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Voyage au bout de l’enfer
avec Gela Babluani, George Babluani, Aurélien Recoing, Pascal Bongard
MK2 2006 /  20.99  € - 137.48 ffr.
Durée DVD 145 mn.
Durée film 90 mn.
Classification : - 16 ans

Sortie Cinéma : 2005, France/Georgie
Titre original : 13 Tzameti
Sortie DVD : août 2006

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, 2:35 :1
Format image : Couleurs, 16/9e compatible 4/3
Format audio : Français/Georgien Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français

Bonus :
- Entretien avec les frères Babluani (28 min.)
- Numéro 6 : Entretien avec Aurélien Recoing (10 min.)
- Scènes coupées (11 min.)
- Témoignage d’un survivant (6 min.)
- Bande Annonce (1min.)

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Né de l’imagination d’un jeune réalisateur d’origine géorgienne, 13 Tzameti raconte une histoire a priori simple, à la narration linéaire, et presque brute de décoffrage. La résumer est presque trop facile : Sébastien, 22 ans, d’origine géorgienne, gagne péniblement sa vie en faisant des travaux de toiture chez un homme malade qui attend dans une lettre la promesse de gagner beaucoup d’argent. Lorsque cet homme meurt, Sébastien décide de prendre sa place et s’empare de la lettre. Il ne soupçonne pas alors qu’il va être embarqué dans un réseau de jeu clandestin, où l’on mise sur la vie et la mort des treize participants à un tournoi de roulette russe.

Avec cette histoire, mise en image par un sublime noir et blanc en cinémascope et une décoration austère, Gela Babluani joue sur la préparation psychologique de son personnage principal autant que sur celle du spectateur. Un début certes un peu lent, mais Babluani avance ses pions en fin stratège. Dès que lors que Sébastien décide de remplacer son employeur défunt, ce qui pouvait jusque-là évoquer le néo-réalisme italien se transforme radicalement. Et bien que le réalisateur évoque plus facilement une influence russe sur son cinéma, on ne peut s’empêcher de penser à Jean Pierre Melville, avec ces routes de campagnes désertées et ces maisons abandonnées, presque dénudées, et une mise en scène terriblement efficace et précise d’entomologiste.

Mais l’horreur dans laquelle 13 Tzameti nous fait plonger est loin de l’univers de Melville. Elle est bien propre à Gela Babluani, et toute la partie du «jeu», qui dure plus de la moitié du film, se révèle être une épreuve pour les nerfs du spectateur… Car le fait de parler de roulette russe ne décrit en fait pas grand-chose de l’effroi que l’on peut ressentir. On va bien plus loin dans la description de l’horreur que dans Voyage au bout de l’enfer, par exemple, autant dans la mécanique du «jeu» que dans les émotions suscitées. Bien sûr, on a peur pour le devenir de Sébastien, mais au-delà, c’est la soif de sang des parieurs et le peu de considération pour la vie humaine qui peut provoquer un haut-le-cœur.

En cela, 13 Tzameti nous force à contempler à la fois le désespoir des participants, qui perdent bien vite ce qui leur reste d’humanité, et l’avidité des parieurs, dont l’humanité a depuis longtemps disparue. Après une telle force et une telle tension, on peut être déçu par la conclusion du film, mais pouvait-il en être autrement ? Le relâchement de la pression est si fort qu’aucune fin n’aurait véritablement pu être satisfaisante. Et finalement qu’importe, tout spectateur ressort de la vision de 13 Tzameti avec l’intégralité du «jeu» imprimé dans sa mémoire, et ce souvenir sensoriel est tellement puissant que l’on en oublie le reste.

Les bonus du DVD sont à la hauteur de l’intérêt du film, avec tout d’abord une longue interview (près d’une demi-heure) avec le réalisateur et son comédien principal (les deux frères Babluani), particulièrement intéressante sur l’écriture et la préparation du film. On y apprend à cette occasion que la présentation du film au festival de Sundance permettra au réalisateur de mettre en scène son propre remake américain, comme George Sluizer avait pu le faire il y a une dizaine d’années avec L’Homme qui voulait savoir. On ne s’attardera pas trop sur les scènes coupées, mais les deux entretiens avec des «participants» au jeu, l’une de fiction, avec un personnage ayant survécu au «jeu», et l’autre, plus classique, avec le comédien Aurélien Recoing, qui incarne le numéro 6, complètent une édition de qualité pour un film marquant.


Daniel Beziz
( Mis en ligne le 20/09/2006 )
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