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Qui est le Zodiac ?… avec David Fincher, Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo, Chloë Sevigny, Robert Downey Jr Warner Home Video 2007 / 19.99 € - 130.93 ffr. Durée film 151 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2007, Etats-Unis
Titre original : Zodiac
Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.40 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Anglais, Français, Néerlandais
Bonus :
- This is Zodiac, Making of (27 mn)
- Bandes-annonces Imprimer
San Francisco, fin des années 60 : des couples de jeunes américains sont retrouvés assassinés dans la région. Peu à peu, les crimes se lient les uns aux autres, revendiqués par un meurtrier dun genre nouveau, tout du moins ravivé : le Zodiac, serial killer. Il envoie détranges messages, séries de symboles à décoder, aux quotidiens de la région, exigeant leur publication sous menace de perpétrer dautres crimes, quil commet dailleurs : ses meurtres sétalent et se démultiplient (jusquà 200, dit-on
) sur les années 70
Véritable terreur à lépoque, objet médiatique nouveau, bête traquée par la police, le Zodiac fit lobjet dun ouvrage, best-seller assuré par un illustrateur du San Francisco Chronicle, Robert Graysmith, ici incarné à la perfection par un Jake Gyllenhaal décidément excellent. Et David Fincher de se pencher sur lhistoire, pour la (re)mettre en images. Deux adaptations (1971, 2005) en avait été faites mais lintrigue méritait quon y retourne. Après le terrifiant Seven, Fincher propose lhistoire délicieusement dérangeante, plus sage aussi, du Zodiac
Car on est loin dici de la débauche gore et glauque de Seven. Le public risque dailleurs dêtre dérouté par le récit lent et hyperréaliste du nouvel opus finchérien. Sera-t-il déçu pour autant ? Pas nécessairement : en changeant de méthode, le réalisateur redéfinit un genre qui avait peut-être vidé toutes ses cartouches. Ici, cest au temps long de lenquête que lon sintéresse, à la psychologie de ceux pour qui la recherche de la vérité vaut celle du graal
sur vingt ans. Trois protagonistes : un journaliste, un flic et un dessinateur, et trois façons de suivre laffaire. Robert Avery (Robert Downey Jr.) est un journaliste plutôt beau gosse mais franchement à la masse, que laffaire, jamais élucidée, verse en partie dans lalcoolisme et une certaine déchéance. Linspecteur Toschi (Mark Ruffalo) est le flic appliqué mais bredouille. Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal) est sans doute le personnage le plus abouti, le plus présent aussi : artiste à lautisme bon teint, il est le plus obsédé par lenquête, et le plus original aussi dans la façon de la résoudre. Si, on le sait, lidentité du Zodiac ne fut jamais vraiment élucidée, Graysmith est sûr, malgré labsence de preuves tangibles, de son fait.
Les meurtres senchaînent, dans une tension qui, si elle nest pas spectaculaire, demeure néanmoins terriblement efficace ; lenquête avance, recule, patine
et les années passent. Le plan où Fincher construit en images accélérées le gratte-ciel aujourdhui emblématique de San Francisco, le longiligne Transamerica Pyramid, résume sublimement le propos du film. Rien de nouveau sous le soleil et à lombre des buildings de la fameuse baie californienne. Quoique
Si les têtes tombent et que le Zodiac reste dans lombre, nos personnages évoluent. La relation de Graysmith est la plus fouillée : père divorcé inquiet pour ses enfants, il rencontre la belle Mélanie (Chloë Sevigny), quil épouse
Mais son obsession pour le Zodiac menace son couple en même temps quelle met ses proches en danger. Lhistoire du film est aussi celle de ce délitement : on les voit moins saimer que se défaire
Bref, une lenteur qui nest pas dennui. On se laisse porter par une tension jamais relâchée et une réalisation pointilliste : excellent travail sur la photo, aux contrastes subtils (limage nest pas noire, elle est sombre, avec des scènes nocturnes époustouflantes), dans les teintes de lépoque, les marrons, les bruns, les jaunes/gris
La reconstitution des ambiances est sans faille et sert le propos : comment retrouver un serial killer quand, à lépoque, on balbutie dans lusage du fax ?! Les acteurs, enfin, composent un casting cousu dor : lalchimie est totale avec quatre comédiens dune même génération, ici sublimés.
Un film à voir absolument, ici sur un support DVD de qualité. Les bonus ne sont pas abondants mais le making of proposé mérite un détour. Dans lattente dun directors cut qui sannonce encore plus saisissant.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 23/11/2007 ) Imprimer
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