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Lunes de fiel
avec Todd Robinson, John Travolta, Salma Hayek, Jared Leto, James Gandolfini
Metropolitan Film & Vidéo 2008 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma, Pays : Etats-Unis, 2007
Titre original : Lonely Hearts

Version : 2 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3, PAL
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français

DVD 1
- Le film
- Making of : Les dessous de l'affaire (11 mn)
- Galerie photos
- Bandes annonces

DVD 2
- Le film : Les Tueurs de la Lune de miel

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Remake d'un polar noir de chez noir sorti en 1970, The Honeymoon Killers, offert en bonus dans la présente édition, Cœurs perdus en garde la noirceur tout en l'éclairant d'une lumière tout hollywoodienne, plus légère, plus glam.

L'intrigue reste la même : une sorte de couple à la Bonnie and Clyde multiplie les arnaques et les meurtres auprès de femmes célibataires, cœurs solitaires à prendre pour ces deux âmes damnées. Ray (Jared Leto) séduit ces dames de tous acabis, avec sa moustache clarkgablienne, ses yeux d'ange et sa calvitie perruquée. Coup de foudre, romance, mariage précipité et liquidation des liquidités, suivie de meurtre, au besoin... Une seule ne tombe pas dans le panneau et devient, d'office, la maîtresse complice de Ray : Martha (Salma Hayek) la vénéneuse, beauté dangereuse, fatale, les yeux d'un gris de cendre et les lèvres carminées. Attention danger...

Car Martha vit son amour en mode passion mortelle. Dans le rôle de la sœur de Ray, elle joue aussi les compagne jalouse et un brin irritable, n'hésitant pas sur un coup de tête et un coup de feu... ou de hache, à liquider avant liquidation les amantes victimes.

Un flic mène l'enquête, l'inspecteur Robinson (John Travolta), armoire à glace revenue de tout depuis que sa femme s'est suicidée le jour de leur dernier – de fait... - anniversaire de mariage. De tout sauf de son fils qu'il doit reconquérir par-delà leur deuil partagé. Sauf aussi, au prix d'un apprivoisement aussi patient, de sa maîtresse et collègue, Renée (Laura Darn).

L'enquête avance au rythme des femmes dupées... et tuées, dans un crescendo au final assez éprouvant pour le spectateur. Mais la surprise est bonne : Salma Hayek se coltine ici avec une certaine bravoure à un rôle que, malgré sa grossièreté (la femme fatale psychotique, latine impulsive et romantique à souhait), elle porte bien, convaincante. Les hommes autour d'elle sont plus en retrait, Travolta en tête, en flic poussif et taciturne, canon du genre.

Au final, un polar inattendu et séduisant. Rappelons que cette édition collector comporte, outre des bonus convenus (un court making of) le film dont s'est inspiré celui-ci.

Bruno Portesi

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Note sur Les Tueurs de la Lune de miel (The Honeymoon Killers) :


Il y a comme cela des films qui, tout en restant plus ou moins oubliés du grand public, font encore parler d'eux. Les Tueurs de la Lune de Miel, unique film écrit et réalisé par Leonard Kastle, fut présenté pour la première fois en Europe au Festival de Pesaro (Italie) en 1970. C'est cependant Martin Scorsese qui devait tourner à l'origine le film mais il ne s'est pas entendu avec le producteur, ni avec Leonard Kastle qui portait le projet à bout de bras.

Quel est l'histoire de ce fait divers réel ? Elle est fort simple et raconte l'aventure de Martha Beck (Shirley Stoler), femme obèse, seule, ingrate, et de Ray (Tony Lo Bianco), bel homme charmeur, qui se rencontrent par petites annonces matrimoniales. Finalement, tous les deux vont trouver une sorte de terrain d’entente et décident de commettre un forfait particulier : Ray trouve des femmes à marier en échange d'argent qu’il pourra leur soutirer (par escroquerie, etc.), quitte à les tuer si besoin est. Martha se fait passer pour sa sœur, jalouse qu’elle est des relations que Ray pourrait éventuellement entretenir à l'occasion. Puis ils s'en vont. Évidemment, comme on s'en doute, tout cela va mal se terminer. Ils seront condamnés à mort et exécutés.

On est dans le cinéma de série B, parfois proche du cinéma indépendant, underground ou expérimental des années 1965-1970. Voire même de cinéma-vérité avec donc une approche sombre, dépouillée, austère et réaliste. En noir et blanc, le film est assez proche esthétiquement de La Nuit des morts vivants de George Romero par certains côtés. On joue aussi sur le côté anti-star système. Martha et Ray sont des marginaux, rongés par un égoïsme et un érotisme délirant, décidés à supprimer quiconque se place en travers de leur chemin.

Les femmes ne sont pas belles, jeunes ou intelligentes ; ici, une nette volonté de faire dans le sordide. Existences misérables, femmes sur le retour décidées coûte que coûte de se marier pour ne pas rester seules ou abandonnées, le film ne fait qu’effleurer un monde glauque sans vraiment s’attacher à ces pauvres femmes en désespérance. C’est le problème finalement. Il place le spectateur dans un point de vue amoral sous prétexte de «neutralité». Certes, si le cinéaste ne cherche pas à rendre ses anti-héros sympathiques, ni d'ailleurs leurs victimes, on ne comprend pas grand chose de leurs agissements, de leurs comportements et de l’engrenage qui les a menés là. Il décrit simplement avec un grand minimalisme l'ennui, la marginalité de ses personnages qui tuent parce qu’ils ont besoin d’argent. Et alors ?

Le film est considéré comme culte. Cependant, il faut revenir sur l'éloge... En supplément, le critique Stéphane Bourgoin a beau nous dire que Les Tueurs de la Lune de Miel est une oeuvre majeure, on n'en saura pas véritablement plus et il ne s'étendra pas davantage sur les qualités esthétiques réelles du film. Y en a–t-il vraiment ? D'autant que ce que raconte le film, et la façon dont il est réalisé, n'a rien de réellement original. Il est dans la mouvance classique de son époque où l'on suit l'errance criminelle en générale de deux personnages. Les tueurs de la Lune de Miel ne peut rivaliser à cet égard et dans ce cadre de faits divers sordides, par exemple, avec De sang froid de Richard Brooks (1967), film remarquable et nettement plus maîtrisé. Il n'atteint évidemment pas non plus la qualité d’un film comme Wanda (1970) de Barbara Loden ou, mieux encore, La Ballade sauvage (1973) de Terrence Malick.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 08/02/2008 )
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