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Films -> Policiers / Thrillers |
Harry le charognard avec Don Siegel, Clint Eastwood, Harry Guardino, Reni Santoni, Andy Robinson Warner Home Video 2008 / 20 € - 131 ffr. Durée film 99 mn. Classification : - 12 ans | Sortie cinéma, Pays : 1971, USA
Titre original : : Dirty Harry
Version : 2 DVD9/Zone 2
Format vidéo : 16/9, Pal
Format image : 2.4 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français, Italien (Dolby Digital 5.1 Mono)
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais, Italien
DVD Edition Collector
DVD 1 :
- Film
- Commentaires de Richard Schickell (biographe de Clint Eastwood)
- 2 documentaires sur le tournage du film (30 mn et 6 mn)
- Interviews de Clint Eastwood et de léquipe sur les différents tournages des films de LInspecteur Harry (27mn)
DVD 2 :
- Lombre de LInspecteur Harry, documentaire (25 mn)
- Clint Eastwood : LHomme de Malpaso, rétrospective sur la carrière de lacteur (58 mn)
L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire dun troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourdhui à lécriture de carnets et de romans. Il na pas publié entre autres Fou dHélène, LImprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence. Imprimer
Sorti en 1971, Dirty Harry donne un impact supplémentaire à la carrière dEastwood, cantonné jusquici dans des rôles de cow-boys fumant le cigarillo dans des westerns spaghetti. Don Siegel, avec lequel lacteur a déjà travaillé trois fois, notamment dans Les Proies, film peu connu mais passionnant, réalise, avec le premier opus de la collection, un film urbain, brutal, amer et âpre. Presque 40 ans après, le film est resté une référence et certains réalisateurs, friands de ce genre cinématographique, devraient revoir leurs classiques afin de proposer aujourdhui un cinéma de cette qualité.
Harry Callahan (Clint Eastwood) est un flic de San Francisco critiqué pour ses méthodes expéditives. En effet, lors dun braquage ou dune prise dotages, il ne lésine pas sur les moyens, nappelle pas de renfort sur linstant et décide daller flinguer les crapules et les bandits au moyen de son magnum 44 superpuissant. En fait, il riposte aux coups qui partent et stoppe ainsi les méchants, une balle suffisant à désintégrer un type. Flic pessimiste, désabusé, râleur et solitaire, il écope des pires affaires, de la plus banale à la plus coriace. Jusquà ce quun tueur fou, Scorpio (Andy Robinson), sème la panique dans la ville en abattant, ou kidnappant sans raison apparente, les gens quil croise sur sa route. Samusant de la police, il réclame une rançon mais refuse de libérer qui que ce soit, et ce sont des cadavres qui samoncèlent sur son parcours. Jouant avec la loi, parfois laxiste, il parvient à sen défaire et reste libre de ses gestes. Harry, conscient des limites de celle-ci, et faisant confiance à son instinct de flic, commence la traque du criminel.
Dirty Harry est peut-être larchétype du film policier américain car tous les ingrédients, en évitant les clichés, y sont. Un flic solitaire, un tueur fou, un climat urbain et nocturne ainsi quune dramaturgie réaliste donnent le ton. Siegel filme la traque avec soin, sans tomber dans la surenchère, cest-à-dire en proposant un climat violent et tendu tout en alternant les scènes de violence avec le quotidien de lenquête. Plusieurs moments danthologie ponctuent le film. Celui où Harry doit porter la valise de billets à Scorpio, ou encore quand il le poursuit sur le terrain de football et, enfin, la scène finale où Harry, tel un justicier, attend sur un pont, seul, flingue à la main, le bus pris en otage par le maniaque. Siegel, au moyen de lents travellings panoramiques, impose son style à la fois sobre et efficace, toujours en prise avec le réel de la ville et du climat urbain. Latmosphère est tendue mais le réalisateur prend son temps pour construire son film et amener son personnage principal vers la chute finale. Avec en prime un Harry vulnérable et meurtri.
Le film a été taxé de fasciste par les critiques américains de lépoque car Harry abattait de sang froid les criminels, conscient que la loi était perfectible, répondant par celle du talion aux bandits en tout genre. Linsulte est radicale, même si Harry ne fait pas dans la dentelle, mais cest oublier que Siegel réalise un film policier et que les conventions réclament de telles extrémités. Or Scorpio est peu maîtrisable et lusage de la force est inévitable. Lidée à lépoque, et très en vogue aujourdhui chez «Dirty Sarkozy», était de prendre en considération les droits des victimes plutôt que de sinterroger en permanence sur celle des coupables. Certes, Siegel filme de manière très sensible la scène où lon retrouve le corps sans vie dune jeune femme séquestrée par Scorpio, qui lui, est remis en liberté. Harry est au milieu de tout cela, ni politicien, ni juge, mais impuissant face à cette affaire terrible. Doù son caractère trempé et ses critiques sur certaines lois. Le film sinspire dailleurs dun fait divers qui a bouleversé lAmérique, celle du tueur Zodiac qui a sévi durant plus de trois décennies en tuant sans logique et de manière épisodique.
Bref, Dirty Harry, est un polar visuellement saisissant, très bien filmé et qui permet à Eastwood dimposer son charisme en interprétant ce flic charognard, dont les répliques méchantes hantent encore nos esprits. Un pur classique du polar, à redécouvrir dans cette version nettoyée et riche en bonus. À noter, la présence dun documentaire sur la carrière dEastwood avec les évocations de ses films les plus marquants.
Jean-Laurent Glémin ( Mis en ligne le 03/07/2008 ) Imprimer
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