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Films  ->  Policiers / Thrillers  
Le Parrain social
avec Abel Ferrara, Christopher Walken, David Caruso, Laurence Fishburne
Carlotta Films 2012 /  16,99  € - 111.28 ffr.
Durée film 99 mn.
Classification : - 16 ans

Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 1990
Sortie DVD : 24 octobre 2012

Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.77
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais Dolby Digital 5.1 et 2.0 ; Français 2.0
Sous-titres : Français


Bonus :
- «Possession» : entretien avec Abel Ferrara dirigé par Nicole Brenez (historienne du cinéma et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéaste) autour de la réalisation du film (27 min. - VOST)
- Entretien avec Augusto Caminito (producteur du film) (19 min. - VOST)
- Bande annonce

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The King of new-York est novateur par bien des points dans le cinéma américain moderne indépendant. Il marque assurément un tournant dans la filmographie d’Abel Ferrara (né en 1951), et propose un renouveau assumé dans le genre policier américain.

Comme le montre l’entretien très intéressant présent dans le bonus du DVD, Ferrara explique avoir été inspiré par Terminator pour l’écriture du script de King of New York ! Chose surprenante à première vue puisqu’on est très loin de l’univers cybernétique du film de James Cameron. Mais on comprend tout de même que Ferrara a voulu reconstruire une atmosphère nocturne et désenchantée tout en canalisant ses démons qui ont porté à l’écran des films comme Driller Killer 10 ans plus tôt.

Atout supplémentaire, la rencontre de Christopher Walken (né en 1943) avec celui qui le fera tourner trois fois par la suite, donnant à l’acteur énigmatique des rôles à sa mesure. Si Scorsese a su révéler De Niro, Ferrara, lui, a fait redécouvrir Walken au moment où sa carrière commençait à décliner. Le film, qu’il porte de bout en bout, est aussi un véritable portrait esthétique du comédien. Visage blafard, traits vieillis, expressions multiples, coiffure compliquée, posture de danseur macabre (avec comme dans chacun de ses films ou presque un petit pas de danse dont lui seul a le secret), cambrure de mafieux fou ou encore silhouette romantique, Walken est un artiste accompli et ici un Frank White inquiétant ; une sorte de génie de la comédie qui sait tout faire et qui énerve ! Dans ce rôle de parrain désenchanté, il apporte sans faire grand-chose, c'est-à-à dire avec beaucoup de sobriété, la marque du malfrat froid et du séducteur charismatique.

The King of New York, tourné essentiellement de nuit est comme un anti Scarface. White sort de prison et retrouve très vite son gang de tueurs et de trafiquants de drogue. Logé dans un hôtel luxueux, invité aux sauteries municipales, il décide de contrôler le cartel de la drogue de New York, avec en tête une idée folle, financer la rénovation d’un hôpital pour enfants qui est menacé de fermeture. Il est bien évidemment harcelé par une équipe de policiers qui met un point d’honneur à le coffrer une bonne fois pour toute. Guerre des gangs et poursuites haletantes alimentent son quotidien marqué par l’argent, le luxe et le sexe. Et Ferrara de filmer cette descente aux enfers avec le talent qu’on lui connaît : des plans travaillés, une lumière efficace et une certaine lenteur qui rompt avec une violence sourde et aveugle. Si Scarface montrait de manière quelque peu brutale la réussite puis la déchéance d’un cubain fou furieux, The King of New York impose un style beaucoup plus sobre tout en analysant cette réussite honteuse et éphémère.

Ferrara lui-même avoue le côté davantage symbolique que réaliste de son film, mais il met un point d’honneur à montrer cette société malade des années 80 où l'argent est devenu la première puissance mondiale et où les mafieux s’affichent au grand jour avec les politiques et les médias (ici, l’avocate de White est une belle blonde totalement sourde à la justice et à la non-violence... et elle couche avec son client !).

Film catalogué culte 20 ans après sa sortie, The King of New York mérite le coup d’œil par son caractère soigné, ses plans nocturnes de New York et la présence de seconds rôles qui entourent l’acteur spectral qu’est Christopher Walken, un parrain social, cherchant une rédemption impossible et faisant de la loi du talion le seul mode possible de survie dans cet enfer. Jusqu’à la scène finale où il enfreint ses propres codes qui à leur tour vont se retourner contre lui (là encore la mort de White est à l’opposée de celle de Montana). The King of New York est le premier film du nouveau Ferrara, précurseur de son chef d’œuvre absolu : The Funerals, tourné en 1996 avec Christopher Walken, encore !


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 02/11/2012 )
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