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Films  ->  Policiers / Thrillers  
Coffret Hitchcock : Jeune et innocent
avec Alfred Hitchcock, Derrick de Marney, Nova Pilbeam, Percy Marmont
TF1 Vidéo 2005 /  35  € - 229.25 ffr.
Durée film 80 mn.
Classification : Tous publics

Jeune et innocent fait partie d’un coffret sur la période anglaise du réalisateur et comprenant aussi Agent Secret, 39 marches, Quatre de l’espionnage et Une femme disparaît.

Sortie Cinéma : 1937, Angleterre
Titre original : young and innocent

Version : DVD 9 / Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1:33
Format audio : Anglais, Français, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français

Bonus :
« early years : la période anglaise »
L’analyse de Claude Chabrol
L’analyse de Dominik Möll

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Sur un canevas typiquement hitchcockien : un homme accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, Alfred Hitchcock réalise un film de course-poursuite enlevé et souvent amusant, mais qui manque un peu de cette tension dramatique, le suspense, qui fit sa réputation.

Lors d’une nuit d’orage, un couple se dispute. A la fureur de la tempête, qui dehors fait rage, se mêle la violence d’une scène conjugale. Christine Clay, une célèbre actrice, ulcérée par la jalousie de son mari, à bout d’arguments face à cet homme obstiné, le gifle. L’homme sort, s’adosse à une rambarde. Derrière lui, la mer se déchaîne. Les éclairs par intermittence illuminent son visage et laissent apercevoir un tic nerveux : de brusques et rapides battements de paupières. Le lendemain, par une matinée ensoleillée et calme, un corps désarticulé, ballotté par les vagues s’échoue sur la plage. A quelques pas de là, une ceinture d’imperméable flotte sur l’eau. Un jeune homme, Robert Tisdall, aperçoit la forme humaine inanimée, s’approche, se penche au dessus du visage, le reconnaît : « Christine », et court chercher du secours. Deux jeunes femmes aperçoivent à leur tour le corps, s’en approchent, et constatent avec effroi qu’il est sans vie. Au loin, elles distinguent le jeune homme en train de courir. Une fois la police sur les lieux, la cause de la mort est rapidement établie : Christine Clay a été étranglée à l’aide de la ceinture. Les témoins donnent leur version des faits. Les jeunes femmes sont formelles : le jeune homme s’enfuyait. Malgré ses protestations, Robert Tisdall voit tous les visages des personnes présentes se tourner vers lui, et porter sur lui des regards accusateurs. En quelques plans et moins de trois minutes, Hitchcock a fabriqué un coupable parfait.

Jeune et innocent, tourné en 1937, succède au sombre et réaliste Sabotage. Avec Sabotage, Hitchcock sait qu’il a commis une grave erreur. En faisant mourir un enfant au cours du film, il a abusé de son pouvoir de réalisateur et choqué une partie des spectateurs. Soucieux des réactions de son public et souhaitant sans doute reconquérir ses faveurs, Hitchcock décide de réaliser un film léger. Car Jeune et innocent, bien que débutant comme un film noir, s’apparente plutôt à une comédie policière.

L’humour, en effet, est présent tout au long du film. Les scènes drôles sont souvent très réussies. Celle qui met aux prises Robert Tisdall et l’avocat commis d’office, Henry Briggs, persuadé de la culpabilité de son client – un comble pour un avocat ! – est excellente. Mais le ton enjoué et léger du film, comme le souligne Dominik Möll dans l’un des bonus, dessert l’intrigue en désamorçant le suspense. Ainsi Robert Tisdall, après avoir été arrêté puis s’être enfui, se lance à la recherche de la preuve qui doit l’innocenter : son imperméable mystérieusement disparu. Aidé par Erica Burgoyne, la fille du Commissaire chargé de l’enquête, – un peu trop vite convaincue de son innocence ! – il sillonne la campagne anglaise à bord d’une vieille voiture poussive. A leurs trousses, deux policiers, d’une maladresse et d’une couardise comiques, s’avèrent incapables de les rattraper. Une police incompétente, c’est assurément réjouissant, mais le spectateur ne sent alors plus peser sur le fuyard le danger d’être repris et condamné à tort.

Jeune et innocent n’est reste pas moins un film attachant. Les péripéties se succèdent sur un bon rythme, chaque scène fait progresser l’action vers le dénouement final et des personnages secondaires cocasses et savoureux viennent pimenter l'histoire. Henry Briggs, l’avocat déjà cité, l’oncle compréhensif et la tante soupçonneuse d’Erica – que l’on retrouve dans une très belle scène de fête enfantine –, le vieux Will, sont de plus incarnés par des acteurs convaincants. Signalons, enfin, que Jeune et innocent fut célébré pour l’une des ses dernières séquences, celle qui révèle au spectateur, avant même que les personnages du film ne la découvrent, l’identité du vrai coupable. Il est aisé de comprendre qu’il est impossible ici d’en dire plus. Sachez toutefois que cette scène se déroule dans une vaste salle à manger d’un grand hôtel et qu’elle comprend un ample travelling avant qui débute à 40 mètres au dessus du sol et se termine sur un regard…

Petite ombre au tableau : les bonus sont assez décevants. Les deux analyses du film par Claude Chabrol et Dominik Möll se révèlent inégales. C’est d’ailleurs le réalisateur de Harry, un ami qui vous veut du bien et du récent Lemming qui se sort le mieux de cet exercice. Quant au documentaire sur les années anglaises d’Hitchcock, il délivre quelques informations intéressantes, mais sa forme pourra en rebuter certains…


Stéphane Gauchon
( Mis en ligne le 23/05/2005 )
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