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Les morsures du passé
avec Andrew Lau et Alan Mak, Tony Leung, Takeshi Kaneshiro, Shu Qi
MK2 2007 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 107 mn.
Classification : - 8 ans

Sortie Cinéma, Pays : 2006, Hong-Kong
Sortie DVD : 4 Juillet 2007

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : V.O. et Français, Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français

Bonus :
- Making of (15 min.)
- Conférence de presse (10 min.)
- Interviews exclusives de Alan Mak et Felix Chong (8 min.)

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Certains cinéastes asiatiques ont décidément le vent en poupe. Après l’énorme succès d’Infernal Affairs (dont le remake Les Infiltrés a permis à Martin Scorsese de remporter enfin l’Oscar du meilleur réalisateur), le tandem hong-kongais Andrew Lau et Alan Mak a concocté l’année dernière un autre bijou, qui nous arrive directement en DVD sans passer par les salles obscures, mais dont l’avenir international s’annonce radieux. Habité par de grandes stars au sommet de leur forme, Confession of pain est davantage qu’un polar efficace : une œuvre subtile et sombre, où les tourments psychologiques l’emportent sur l’action pure et dure.

A Hong-Kong, l’inspecteur Hei (interprété par Tony Leung) et son collègue Bong (Takeshi Kaneshiro) sont confrontés chaque jour à une terrible violence. Après le suicide de sa petite amie, Bong démissionne et devient détective privé, mais sombre dans l’alcool. Lorsque le beau-père de Hei est assassiné, Bong s’investit dans l’enquête. Il va découvrir une affaire bien plus étrange et complexe qu’il ne pouvait l’imaginer...

Dès le prologue, débutant dans l’ambiance festive d’un soir de Noël, une ambiance ambiguë s’installe. Bong est le subalterne de l’inspecteur Hei, mais lui parle comme à un ami proche. Lors d’une arrestation, Hei passe du calme à une soudaine brutalité glaçante. Lorsqu’il rentre chez lui, Bong croit voir sa petite amie paisiblement endormie, avant de découvrir son geste funeste. Quelques minutes suffisent pour que des apparences tranquilles s’avèrent trompeuses ; le reste du film va confirmer cette tendance dans les grandes largeurs.

Comme dans les enquêtes de l’inspecteur Columbo, le spectateur connaît immédiatement l’identité du meurtrier... mais ici, ses motivations lui échappent totalement. Le film peut donc ensuite se permettre de suivre en parallèle les progrès de l’enquête et les faits et gestes du coupable, sans que nous puissions deviner de quoi il retourne. Grâce à une mise en scène fort ingénieuse et à un montage précis et dynamique, la tension ne retombe pas et les neurones restent en éveil, ce qui devrait être la règle de tout polar qui se respecte ! Mais contrairement à la plupart des polars «made in Hong-Kong», Confession of pain privilégie la psychologie aux courses-poursuites et aux coups de feu. Les réalisateurs le confirment : «Avant, nos films reposaient sur les rebondissements. Cette fois-ci, nous avons insisté sur les sentiments des personnages et sur leur façon de les gérer. Nous avons mûri». Chacun à leur manière, les deux policiers sont tourmentés par un passé qui dicte leurs actes et les entraîne au-delà de la logique et de la morale. Autre aspect innovant du film : les relations entre les hommes et les femmes, très importantes ici alors qu’elles n’étaient qu’accessoires dans Infernal Affairs.

Les acteurs ne sont pas pour rien dans la réussite de l’entreprise. Tony Leung se révèle subtil en inspecteur froid et torturé, loin de ses habituels rôles de charmeur distingué dans les films de Wong Kar Wai. Takeshi Kaneshiro se montre émouvant en alcoolique noctambule rongé de remords. Détail amusant : on apprend dans le making of du film - par ailleurs un peu court et superficiel – qu’il buvait réellement entre les prises, parce qu’il est difficile de simuler l’ivresse ! Quant à Shu Qi, elle est vraiment craquante en serveuse de bar joyeuse et libérée, en quête du grand amour.

Ce film sombre - mais se refusant in extremis au désespoir - où toutes les apparences sont trompeuses (comme dans la vie réelle ?) bénéficie d’images élégantes et soignées, rappelant dans ses passages nocturnes le Collateral de Michael Mann, une référence de beauté visuelle. Raison de plus pour ne pas se priver de cette sortie DVD, malgré des bonus un peu maigres. Prochaine étape : le remake hollywoodien, déjà prévu pour l’année prochaine avec Leonardo Di Caprio dans le rôle principal. Et si Scorsese continuait sur sa lancée ?


Ludovic Ligot
( Mis en ligne le 06/07/2007 )
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