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Films -> Fantastique / Science-Fiction |
Mieux vaut manger des tomates que d’aller à l’hosto ! avec John de Bello, George Clooney, Irwin Keyes One plus One - Collection « Fous Rires » 2006 / 20.12 € - 131.79 ffr. Durée film 181 mn. Classification : Tous publics | Version : DVD 9/ Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Stéréo daprès mono dorigine)
DVD 1 : Le Retour des tomates tueuses
Réalisateur : John de Bello
Avec : Anthony Starke, George Clooney
Sortie Cinéma, Pays : 1988, USA
Sous-titres : Français
Bonus :
- Bandes annonces
- Court métrage, Tête de chou de Stéphane Secq (15 mn)
DVD 2 : Frankenstein general hospital
Réalisatrice : Deborah Roberts
Avec : Irwin Keyes
Sortie Cinéma, Pays : 1988, USA
Sous-titres : aucun
Bonus :
- Bandes-annonces
- Court métrage, Razorbyk de Nicolas Fogliarini (5 mn)
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Il était une fois une grosse tomate mutante à longs poils, qui croisa en séchappant du laboratoire la créature de larrière arrière-petit-fils de Frankenstein. Elle lui demanda en couinant : «Pardon monsieur, vous ne sauriez pas où se trouve la pizzeria Finletter ? Le patron doit absolument maider !» Surprise, la créature grommela : «Désolé, je ne mange jamais de pizzas
Et toi, tu nas pas vu la psychiatre à gros seins ? Elle mattend avec son fouet !» La tomate, choquée, ne put cependant rougir davantage. «Non
laissa-t-elle échapper. Excusez-moi, je dois me dépêcher !» Et chacune de repartir dans sa quête.
Il était une fois un chroniqueur devant rendre compte de deux DVD de la même collection et ne voulant écrire quun seul texte. Malheureusement, il commença par semmêler les pinceaux en pondant un paragraphe aberrant qui mélangeait les deux films. Mais bien vite, il reprit ses esprits et décida de les commenter lun après lautre, comme il se devait.
Quand un George Clooney aux cheveux longs préparait des pizzas sans tomates
Après la guerre entre les humains et les tomates géantes, le commerce de ces légumes maléfiques a été interdit. Wilbur Finletter, grand héros de la guerre, est lheureux propriétaire dune pizzeria où les jeunes et sympathiques Matt et Chad confectionnent avec amour des pizzas sans aucune trace de tomate (du genre noix de coco + anchois + confiture, miam !). Ils ignorent que, tout près de là, le professeur Gangrène est en train de transformer des tomates en guerriers musclés à lapparence humaine, entièrement dévoués à sa sinistre cause. Il a également conçu Tara, une jeune femme blonde affriolante soumise à ses désirs personnels. Mais un jour, elle séchappe en emportant T.V. (Tomate Velue), une mutante quIgor, un autre assistant de Gangrène, avait mise à la poubelle. Elle se réfugie chez Chad, amoureux transis depuis quil lui livre des pizzas. Elevé dans la haine des tomates par loncle Wilbur, comment Chad réagira-t-il quand il comprendra que sa petite amie en est une ?
En 1978, John de Bello réalisait LAttaque des tomates tueuses, une parodie de film-catastrophe et de science-fiction. Les amateurs du genre ayant apprécié, il décida de remettre le couvert, et ce Retour des tomates tueuses débarqua donc dix ans plus tard. Il nallait pas sarrêter en si bon chemin, puisquil réalisa deux autres suites, Les Tomates tueuses contre-attaquent en 1990 et Les Tomates tueuses mangent la France en 1991
Mais revenons aux années 1980, voulez-vous ?
Daprès les fans de la saga, cet épisode est assurément le meilleur, et nous les croyons volontiers. Sa grande astuce, abondamment employée : abolir les frontières entre la réalité et la fiction pour souligner directement lidiotie de luvre, immédiatement présentée comme «le film à un dollar de la soirée». Le projectionniste essaye ensuite de nous montrer un autre film quil trouve meilleur (des filles à gros seins qui se dénudent sur une plage). Et pendant le film, les acteurs se plaignent du faible budget, des effets spéciaux minables, de la qualité de lensemble
Même le réalisateur et léquipe technique ont envie darrêter les frais, et nous avons droit à des intermèdes de «placement de produits», où les acteurs font de la publicité (chocolats, boissons, céréales
) pour arriver à terminer le tournage !
Bref, mise en abyme et autodérision sont les maîtres mots de cette entreprise volontairement stupide, qui nhésite jamais à en rajouter dans le délire. Rien que de voir George Clooney (à lépoque presque inconnu) se balader en pattes deph. avec une coupe de cheveux complètement dépassée, est plutôt réjouissant, et les répliques cultes ne manquent pas. Exemples : «ma petite amie est en fait un légume !», «une bonne tomate est une tomate écrasée, un point cest tout !» ou «après la chambre à gaz, on nest plus jamais une vraie tomate
» Mais la grande star reste bien sûr Tomate Velue, adorable sur ses petites pattes fragiles, qui fait de drôles de bruits quand elle se cogne et rigole quand on la chatouille. Mutante rejetée comme anormale, elle prouve ensuite par son héroïsme que les humains et les tomates, au lieu de se faire la guerre, peuvent vivre ensemble harmonieusement. Une belle leçon qui ferait presque verser des larmes
Presque ! En bonus, goûtez à une autre invasion légumière : le court métrage Tête de chou, un peu dans le même ton absurde et assez drôle.
Ah ! oui, avant d'oublier : pour les fortiches en maths-physique, voici un problème intéressant. Après avoir regardé le film avec attention, calculez léquation de la trajectoire de la pâte à pizza lancée en lair par George Clooney, et qui emprunte un «trou de ver» en rotation (ou raccourci spatio-temporel) situé sous le plafond. Prenez évidemment en compte les effets quantiques et relativistes que cela implique. Ramassage des copies dans deux heures!
Quand Mary Shelley ferait bien de ressortir de sa tombe avec un bazooka
Changement de décor : dans son laboratoire situé sous un hôpital, larrière arrière-petit-fils du baron Frankenstein, qui se cache sous un faux nom en tant que chirurgien, poursuit les travaux de son ancêtre. A laide de son fidèle assistant Iggy, il rassemble des morceaux de corps humains pour donner vie à une nouvelle créature et faire avancer la science. Pendant ce temps, un autre chirurgien élabore un liquide révolutionnaire, le directeur fait des crises de parano, les infirmières tuent par maladresse tous leurs patients, lanesthésiste se drogue, la psychiatre se révèle être une vraie nymphomane
Iggy rapporte à son maître un cerveau pour la créature, mais il sest trompé de cadavre. Quel résultat cela va-t-il donner ?
Bien avant la sortie du film en 1988, le mythe de Frankenstein avait donné lieu à de nombreuses variantes, comiques ou non, dont le très réussi Frankenstein Junior de Mel Brooks en 1974. Comme ses prédécesseurs, Frankenstein general hospital reprend les thèmes du classique de Mary Shelley et les détourne. Par exemple, alors que dans lhôpital et à lextérieur, limage est en couleurs, elle passe soudain en noir et blanc dès que lon se trouve dans le labo, un clin dil aux premiers films du genre.
Autant lavouer tout de suite : il sagit dun réel monument de nullité et dennui. On veut bien rire du mythe de Frankenstein et se montrer tolérant sur les gags, mais certaines limites qui ne devraient pas être franchies le sont ici allègrement, ce qui donne envie dappeler le fantôme de Shelley à la rescousse pour quil aille hanter les nuits des responsables
Alors que lon sattend à ce que la créature soit un personnage actif pendant lessentiel du film, elle ne consent à séveiller quaprès un temps interminable et parvient aux couloirs de lhôpital dans la dernière demi-heure ! De qui se moque-t-on ? Avant cela, on subit avec consternation un minable vaudeville entre les médecins, les infirmières et la psychiatre, où les gags tombent plus à plat les uns que les autres et où les dialogues navrants sétirent en longueur, comme dans certaines de nos chères sitcoms bien françaises. Les acteurs sépuisent en grimaces théâtrales et en gestes désordonnés, sans doute pour ne pas sendormir eux-mêmes. Le tout est filmé par une caméra lymphatique qui accumule les plans fixes, aggravant le sentiment dennui infini que ce spectacle procure. Rarement un film durant moins dune heure et demie n'aura paru aussi long. Certains passages arrachent miraculeusement un sourire (la créature habillée en ado rebelle, grosse radio sur lépaule et skate-bord aux pieds, le directeur maltraité par la psychiatre adepte des jeux SM), mais il ne faut guère en attendre plus. Même les amateurs de poitrines féminines seront bien déçus, étant donné la rareté de leurs apparitions
Vous comptiez sur les bonus pour relever le niveau ? Raté ! Vous naurez droit quà Razorbyk, un court métrage de cinq minutes parodiant lautopsie de lextraterrestre de Roswell avec un cochon en peluche et un budget proche de zéro
Pas antipathique, mais pas assez intéressant pour se payer le DVD, évidemment ! Solution de rechange : se le faire prêter et regarder ce navet comme un condensé instructif de tout ce quil ne faut pas faire dans un film de ce genre
Moralité : mieux vaut manger des tomates que daller à lhosto !
Ludovic Ligot ( Mis en ligne le 17/01/2006 ) Imprimer
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