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Films -> Horreur / Epouvante |
La Résurrection du baron maudit avec Mario Bava, Joseph Cotten, Elke Sommer, Massimo Girotti, Antonio Cantafora One plus One 2004 / 19.90 € - 130.35 ffr. Durée DVD 114 mn. Durée film 90 mn. Classification : - 12 ans | Sortie cinéma : 1972, Allemagne/Italie
Titre original : Gli orrori del castello di Norimberga ou Baron blood
Version : Zone 2/Pal
Format vidéo : 4/3
Format image : 1:85
Format audio : Dolby digital mono 2.0, Anglais, Français
Sous-titres : Français
Bonus :
- La panoplie du Baron en cartes interactives
- Affiches et jaquettes vidéo
- Filmographies de Mario Bava, Massimo Girotti, Joseph Cotten et Elke Sommer
- Que faire quand tout est noir, court métrage de Guillaume Pin (2000)
- Extraits des films de Mario Bava disponibles dans la même collection : Une hache pour une lune de miel, Lisa et le diable, Baron vampire. Imprimer
La musique du générique de la version américaine présentée dans ce DVD, composée par Les Baxter dans le plus pur style easing listening des séries télévisées des années 70, paraît décalée et évite de plonger directement le spectateur dans latmosphère fantastique du récit. Un étudiant américain, Peter Van Kleist, arrive en Autriche, sur les terres de ses ancêtres, pour rendre visite à son oncle, interprété par Massimo Girotti, et percer le secret de la mort dun de ses ascendants de sinistre réputation, le sanguinaire baron Otto Van Kleist. Grâce à un parchemin, et assisté dune jeune architecte, Eva, il parvient à redonner vie au monstrueux baron. Dès lors, une série de meurtres et dévénements étranges sont perpétrés aux alentours et à lintérieur du château, qui ne tarde pas à être racheté par lénigmatique Alfred Becker, Joseph Cotten, après le décès brutal de son propriétaire.
Le titre français savère trompeur puisquil ne sagit nullement dune histoire de vampirisme mais dune malédiction et de la vengeance dune sorcière, à linstar du plus célèbre film de Mario Bava, Le masque du démon (1960). Le titre italien, Les horreurs du château de Nuremberg, tout aussi inapproprié car laction se déroule en Autriche, fait quant à lui sans doute allusion au supplice de la vierge de Nuremberg par lequel succombe lune des victimes dOtto Van Kleist. Baron blood, le titre anglais, reste donc le plus adéquat pour décrire la cruauté de cet aristocrate du XVIIe siècle, ressuscité des ténèbres, qui revient hanter sa demeure en passe dêtre transformée en hôtel pour touristes en mal de sensations fortes. Lhistoire et le visage défiguré du baron font référence à de nombreux mythes, du fantôme de lopéra à Vlad lempaleur, qui inspira le personnage de Dracula créé par Bram Stoker. Le public breton pourra également faire un rapprochement entre la physionomie peu avenante du baron et celle, traditionnelle, de lAnkou, le valet de la mort.
Limage de médiocre qualité restitue mal le clair-obscur, surtout lors des scènes de nuit en extérieur, ce dont a conscience léditeur qui a pris le soin de placer un avertissement en ce sens. Cela se révèle assez gênant puisque Bava, qui fut lopérateur de réalisateurs italiens reconnus, soigne particulièrement les contrastes et léclairage de ses films. Ce cinéaste, qui sest essayé à tous les genres populaires dont le péplum, le western, les films érotiques ou despionnage, a créé le Giallo, thriller à la sauce italienne, avec La fille qui en savait trop (1963). Il influença le maître du genre, Dario Argento, et luvre de son fils, Lamberto Bava. Mario Bava fut également à lorigine du cinéma fantastique gothique à litalienne, style initié par la Hammer. Cependant, dans Baron vampire, réalisé dans une période de déclin des films dépouvante, le gothique est loin dêtre flamboyant. Le cinéaste exploite sans grande imagination, et sans réel second degré, tout le petit attirail dévolu aux films dhorreur. Laspect lugubre du château, essuyant un orage ou baignant dans la brume, est accentué par un décor baroque, judicieusement agrémenté de toiles daraignées, qui recèle des escaliers en colimaçon, des passages secrets et même une salle de tortures. Le cinéaste abuse aussi lourdement des plongées, des contre-plongées ainsi que des zooms sur le regard des acteurs afin de traduire leur effroi. Par contre, sa science du hors champ, par laquelle Bava suggère plus les meurtres quil ne les montre, parvient tout de même à faire monter une certaine angoisse.
Le scénario, peu imaginatif, mélange occultisme, sorcellerie, malédiction et contes pour enfants, notamment lorsque Gretchen, la fille de loncle de Peter, est poursuivie par le baron dans la forêt noire. Les personnages se révèlent un peu ternes, et tous apparaissent en retrait malgré le prestigieux casting de cette production internationale. Joseph Cotten, à la carrière chaotique après Le Troisième Homme de Carol Reed (1949), joue aux côtés de Massimo Girotti, linterprète principal de Ossessione de Visconti (1942), et dElke Sommer, actrice qui, après des débuts prometteurs à Hollywood, sombra quelque peu et tourna deux autres films la même année avec Mario Bava, Lisa et le diable et La maison de lexorcisme.
Certains suppléments sont assez ludiques, comme les fiches historiques et techniques répertoriant les supplices préférés du baron, tels que lécartèlement ou le pal, et listant certains films dhorreur qui les utilisent. Outre les filmographies succinctes du cinéaste et de trois des acteurs, un court-métrage bavard et inepte figure également dans le bonus.
Corinne Garnier ( Mis en ligne le 18/10/2004 ) Imprimer | |
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