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De la propagande en cinéma
avec Sergueï Eisenstein, Alexandre Antonov, Vladimir Barsky, Grigori  Aleksandrov, Ivan  Bobrov, Mikhail  Gomorov, Aleksandr  Levshin
MK2 2008 /  24.99   € - 163.68 ffr.
Durée film 72 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 1925, URSS
Titre original : Bronenosets Potyomkin

Version : 2 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33 (noir & blanc)
Format audio : Muet – Musique (2.0 mono)
Sous-titres : Français

DVD 1 :
- Le Cuirassé Potemkine

DVD 2 :
- Documentaire sur l'histoire du film et sa restauration (42 mn)
- Analyse de Luc Lagier

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Le Cuirassé Potemkine (1925) apporta un grand succès à Sergueï M. Eisenstein et fut diffusé dans toute la Russie. Le réalisateur a un indéniable talent de plasticien. Au niveau du contenu, par contre, le film relève du tract de propagande. Il est dès lors utile de revoir ce film pour mieux en comprendre la portée politique et le poids écrasant du contexte.

L'histoire est celle d'un épisode de la Révolution russe de 1905 : l'équipage d'un cuirassé, brimé par ses officiers, se mutine et prend le contrôle du navire. Arrivés à Odessa, les marins sympathisent avec les habitants qui se font brutalement réprimer par l'armée tsariste.

Il y a les bons – les gens du peuple et marins - et les méchants - les officiers. Tout le film dramatise cette lutte des classes en prenant fait et cause pour les révoltés, qui deviendront les révolutionnaires de 1917. Le fond est évidemment idéologique et politique, même si le cinéaste sait mettre en scène son propos. Souvent, Sergueï M. Eisenstein surdramatise sans grande subtilité comme dans la célèbre séquence des escaliers où les officiers tirent sur la foule innocente, tuant un enfant, puis sa mère, puis une seconde mère qui, en tombant, pousse son landau dans l'escalier. Cette fameuse scène du landau a fait le tour du monde. En bon révolutionnaire et idéologue, Eisenstein instrumentalise les enfants et les femmes pour mieux convaincre.

Le cinéaste use et abuse des gros plans, joue du tragique et du pathos pour bien souligner la mort du marin, élude le fait qu'on lynche un antisémite, puis insiste encore sur l'accueil enthousiaste (forcément enthousiaste) de la foule, puis le renoncement des autres navires à rentrer dans la bataille grâce à un marin et à un chiffon rouge (le seul élément coloré dans le film). Vive le communiste ! Il ne faudrait pas oublier qu'un film comme celui-ci a considérablement aidé à la diffusion de la foi communiste, espoir dont on sait aujourd'hui ce qu'il en fut...

On peut postuler qu'Eisenstein est resté dans l'histoire du cinéma parce qu'il en était au tout début, ou presque, et que par conséquent, il y participa. Aussi, parce que son œuvre illustra l'un des courants idéologiques les plus importants du XXe siècle, dont on connaît aujourd'hui les désastres à l'échelle planétaire.

Si le supplément «Documentaire sur l'histoire du film et sa restauration» reste purement technique, l'analyse de Luc Lagier passe sous silence l'arrière-plan idéologique du Cuirassé Potemkine pour n'en rester qu'au pur formalisme. C'est regrettable.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 03/10/2008 )
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