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Le stalinisme au village avec Vojtech Jasny, Vlastimil Brodsky, Radoslav Brzobohaty, Vladimir Mensik, Vaclav Babka Malavida 2012 / 18,90 € - 123.8 ffr. Durée film 121 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Tchécoslovaquie, 1968
Sortie DVD : 19 Janvier 2012
Titre original : VSICHNI DOBRI RODACI
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleur
Format audio : Tchèque mono
Sous-titres : Français
Bonus :
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Prix de la mise en scène Festival de Cannes 1969, Chronique Morave est un film de Vojtech Jasny, l'auteur de Un jour un chat (1963). Vojtěch Jasný est un réalisateur et scénariste tchécoslovaque né le 30 novembre 1925 à Kelc (Tchécoslovaquie). Figure de proue du cinéma de la Moravie, il fut décrit comme le père spirituel de la Nouvelle Vague tchécoslovaque par Milos Forman. Il fera partie de ceux qui rejetteront les conventions esthétiques imposées par le stalinisme et sera contraint à l'exil suite au Printemps de Prague et à l'interdiction de son film Chronique Morave.
Nous sommes en mai 1945. Dans l'euphorie de la Libération, la vie quotidienne d'un petit village morave respire l'harmonie, la franche camaraderie et la gaité. Il y a Ocenas (Vlastimil Brodsky), Frantisek (Radoslav Brzobohaty), Jozka (Vladimir Mensik), Zasinek (Vaclav Babka) et la veuve joyeuse (Drahomira Hofmanova.) Mais les temps changent... En février 1948, les communistes prennent le pouvoir. Arrivent les rivalités, les expropriations, les procès d'intentions, les arrestations
Le cinéaste place son film dans ce petit village de Moravie, dans un milieu paysan, et suit ainsi les ravages du stalinisme ailleurs quà Prague. Si Vojtech Jasny pose un regard lucide et réaliste sur la transformation radicale du village de son enfance, son film reste inabouti par son rythme et la structure de ses personnages. Cette chronique est acerbe sans doute et le cinéaste ne laisse pas ou peu de place à une vision idyllique du monde. Les amis d'autrefois et les bons compatriotes deviennent rapidement des rivaux, cherchant à sauvegarder leurs petits intérêts.
La condamnation du régime stalinien est convenue et attendue (encore plus de nos jours), manquant de la légendaire légèreté tchèque où la virulence passait par une frivolité qui évitait lattaque frontale. Ici, malgré lévocation poétique des paysages changeants, sublimés par Jaroslav Kucera, le chef-opérateur de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, évitant par moment de sombrer dans la critique acerbe, le film nesquive pas la dénonciation directe et un manque de rythme dans la structure de son scénario. Un jour un chat, sur ce point, portait une critique similaire par le biais du conte et de la parabole. Aujourd'hui, Chronique Morave a perdu de son acuité et acquiert un intérêt plus sociologique que cinématographique ou esthétique, à linverse de films comme Trains étroitement surveillés (1966) de Jiri Menzel ou Vive la République ! (1966) de Karel Kachyna. Sa mise en scène ne transcende pas réellement son sujet
Restent des passages étranges où chaque ami meurt un peu inexplicablement sans que la narration justifie un tant soit peu de telles disparitions. Symbole ? Allusions ? Une femme, la veuve joyeuse, «récupère» un à un les amis qui vont peu après mourir dans détranges conditions
Et bien sûr, on ne les revoit plus sans bien comprendre le motif réel de leur mort
Cela dit, il faut saluer grandement le travail de léditeur Malavida pour sortir de telles raretés. On espère quils publieront un petit chef duvre, Moi, Dieu pitoyable dAntonin Kachlik, daprès une nouvelle que Milan Kundera avait retirée de son recueil Risibles amours
Yannick Rolandeau ( Mis en ligne le 02/03/2012 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Trains étroitement surveillés de Jirí Menzel | |
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