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Vive Karel Kachyňa !
avec Karel Kachyna, Zdenek Lstiburek, Nadezda Gajerova, Vlado Muller
Malavida 2011 /  18.90  € - 123.8 ffr.
Durée film 132 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Tchécoslovaquie, 1965
Sortie DVD : Décembre 2011
Titre original : AT' ZIJE REPUBLIKA

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : N&B
Format audio : Tchèque mono
Sous-titres : Français


Bonus :
- Livret d'analyses

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Diplômé de l'École supérieure de cinéma, la fameuse FAMU, Karel Kachyňa (1924-2004) débute sa carrière en 1951 par un film documentaire sur le repeuplement des régions frontalières. Dans les années 1960, ses films, écrits avec l'écrivain Jan Prochazka qui connaît un succès international (Tourments (1961), Vive la république ! (1965), Un carrosse pour Vienne (1966) et surtout L'Oreille (1970)), sont interdits par le régime. Le cinéaste se réfugie alors dans la création poétique pour enfants.

Après la chute du régime communiste, il réalise de nombreux films parmi lesquels Le Cri du papillon, qui a pour cadre le camp de concentration de Terezin. En 1993, il porte à l'écran La Vache, avec un animal en qui un jeune couple pauvre place tous ses espoirs. Cependant, il ne retrouvera jamais la créativité de cette époque. Depuis 1999, Karel Kachyňa a présidé l'Académie du film et de la télévision et s'est vu décerner à deux reprises le lion tchèque pour sa contribution au cinéma de son pays.

Dans le magnifique Vive la République !, nous sommes en 1945, dans un petit village morave. Olin (Zdenek Lstiburek, incroyable comédien), 12 ans, souffre de sa petite taille, des railleries des enfants et d'un père violent. Il se réfugie dans ses rêveries permanentes. Après le repli des troupes allemandes, on attend l'arrivée des chars de l'Armée Rouge. Les villageois décident d'envoyer les enfants cacher les chevaux dans la forêt, avant leur réquisition.

Le film est d'une modernité étonnante tant au niveau des cadrages que de la lumière. Le noir et blanc contrasté et remarquablement diffusé donne au film une image magnifique et une composition stupéfiante, solidement charpentée. On ne compte plus les plans qui surprennent par ce sens précis de la composition. Si le montage est parfois un peu rapide, il donne aussi au film un ton vif et alerte, mélangeant les scènes quotidiennes et les rêveries d'Olin, qui l'aident à supporter une vie terrible.

Il faut dire que l'acteur Zdenek Lstiburek est superbe. Il est à la fois espiègle et touchant dans son rapport aux autres et aux animaux, voire même à la nature. Le ton du film oscille entre cruauté de la guerre (le chien mort flottant sous la glace) et poésie de la vie : les deux conjoints retracent admirablement le monde imaginatif de l'enfance sans aucun pathos ou sentimentalisme. Rares sont ceux qui ont réussi pareil miracle ! Bien peu de metteurs en scène de l'époque sont parvenus à une mise en scène aussi virtuose que poétique. On pense à Luis Buñuel ou à Federico Fellini pour ce mélange de réalisme et de poésie.

Voilà sans doute l'un des meilleurs films tchécoslovaques de la période des années soixante, avec Trains étroitement surveillés (1966) de Jiri Menzel. Espérons que l'éditeur Malavida sortira aussi un autre des meilleurs films de Karel Kachyňa, Un carrosse pour Vienne (1966).


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 09/03/2012 )
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